La réforme de la constitution à l’étude

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La Constitution marocaine est appelée à changer. Le sujet n’est plus tabou. C’est ce qui doit changer dans la constitution qui divise acteurs politiques et militants associatifs.

« Il y a bel et bien et depuis belle lurette débats et concertations sur la réforme de la constitution dans toutes les formations et instances concernées », nous confie le Président du Parlement. Mustapha Mansouri nous a fait part de l’existence dans ce cadre, de cellules spécialisées que ce soit dans l’exécutif ou parmi les conseillers de SM le Roi, ou encore au sein de différentes instances comme l’Instance Equité et réconciliation (IER). « D’ailleurs, ajoute-t-il, on ne peut pas s’orienter vers le projet de régionalisation avancée sans le préalable constitutionnel ». Et Mustapha Mansouri de signaler que le Roi a mis en place une cellule spécialisée qui travaille actuellement sur le projet de la régionalisation. Voilà qui pourrait dépassionner le débat sur la réforme constitutionnelle que d’aucuns considèrent toujours comme un bien beau cheval de bataille.


Avec le Roi et non contre le Roi

Selon le chef du RNI, il faut faire la part de ce qui est pure démagogie et de ce qui est approche objective et sereine dans les débats actuels sur cette réforme. Le même responsable indique qu’il y a d’une part les discussions démagogiques où l’on distingue ceux qui « veulent exercer, dans des moments précis, une certaine pression notamment en ce qui concerne les prérogatives du Roi et l’article 19 de la constitution » et il y a d’autre part « les spécialistes et les professeurs universitaires qui travaillent sur les réformes susceptibles d’adapter la loi suprême à la réalité ».

« En tout état de cause, il y aura révision de la constitution », poursuit Mansouri. « Car, estime-t-il, il y a l’initiative de l’autonomie au Sahara et puis la mise en œuvre du principe de la régionalisation qui ouvrira la voie à la mise en application des nouvelles orientations constitutionnelles du Maroc qui résulteront du grand débat en cours actuellement ». Le président du Parlement souligne que ce grand chantier de réflexion fondamentale doit être tranché en concertation « avec le Roi et non contre lui ».


L’IER, affaire classée ?

On rappellera, à cet égard, la polémique qui a éclaté récemment suite à l’annonce faite par Ahmed Herzenni. Le président du Conseil consultatif des droits de l'Homme (CCDH) a affirmé qu’un rapport final sur les réalisations de l'IER sera rendu public fin avril courant, faisant remarquer que toutes les recommandations issues de cette institution ont été suivies de «manière efficace». Il a aussi fait remarquer que «le mandat de l'IER assuré par le CCDH est pratiquement rempli».

Rappelons également que le Conseil consultatif des droits de l'homme (CCDH), chargé de mettre en œuvre les réformes constitutionnelles, institutionnelles et sociales promises par l’IER s’était engagé, selon toujours son actuel président, de faire en sorte que : « toutes les recommandations de l'IER soient mises en œuvre à la fin 2008». Pour les acteurs associatifs, particulièrement sensibles aux « revendications d’ordre constitutionnel », « beaucoup de points essentiels notamment ceux relatifs aux recommandations de fond restent encore en suspens », note la présidente de l’AMDH. Khadija Riyadi souligne tout particulièrement « la revendication relative à la primauté du droit international sur le droit national », comme principe fondamental à inscrire dans la Constitution du Maroc.

En fait, pour nombre d’acteurs dans le domaine des droits de l’Homme au Maroc, « la page des années de plomb ne peut être définitivement tournée que si et seulement si il y a effectivement des garanties constitutionnelles. « C’est ce qui devra permettre d’éviter les régressions constatées de temps à autre dans la marche de la consécration des principes fondamentaux des droits de l’Homme, tels qu’ils sont universellement reconnus », précise Mustapha Chafîe, directeur de l’observatoire Marocain des libertés publiques.
 

Le double jeu de l’USFP

Le débat constitutionnel a repris quand l’USFP a (re)lâché le terme « monarchie parlementaire » dans la littérature préparée pour son fameux 8ème congrès. Toute une polémique s’en est suivie, par medias interposés, sur le sujet. Ce débat a pris une place de choix à la veille des prochaines échéances électorales, prévues en juin prochain.

Pour rappel, le chef du parti de l’Istiqlal, Abbas El Fassi, l’actuel premier ministre, avait rétorqué : « ce n’est pas de l’héroïsme que de demander la révision constitutionnelle. Cela a été vrai par le passé, dans les années de plomb. N’empêche, une réforme est nécessaire. Nous parlons notamment des attributions de la Chambre des conseillers, l’indépendance de la justice et l’élargissement du champ de la loi. Mais cela doit se faire en symbiose avec SM le Roi. Nous tirons la leçon de 1962 où certains avaient boycotté et nous avons eu 40 ans de méfiance ».

Et Abbas El Fassi d’ajouter : « le timing est également important. En effet, c’est inadéquat de demander la réforme constitutionnelle à la veille des élections communales. Cela risque de peser sur le taux de participation. Pour les élections communales, les électeurs s’intéressent aux programmes, aux pistes et à l’eau par exemple dans le monde rural ».

« Nous devons aborder la question constitutionnelle sans confrontation », estime le Premier ministre et chef du parti de l’Istiqlal. « D’ailleurs, a-t-il déclaré, pour la régionalisation, le Souverain va nommer des experts pour préparer une vision qui sera par la suite présentée aux partis pour consultation. Il y aura alors certainement une révision constitutionnelle. A cette occasion, nous présenterons nos propositions ».

On connaît la suite. L’USFP n’a pas tardé à répondre en regrettant « les déclarations du Premier ministre concernant les réformes politiques, le timing choisi et l’usage du terme ‘héroïsme’. Les dirigeants du parti de la rose ont rappelé « le devoir de réserve que doit observer le Premier ministre en tant que chef de la majorité ». Ce dernier, selon le bureau politique de l’USFP « a réagi à la place des institutions concernées ». Et bonjour la discorde entre « les frères ennemis », pour reprendre le terme couramment utilisé pour qualifier les rapports tumultueux qui ont toujours lié ces deux principales formations de l’actuelle coalition gouvernementale.


Parole de gauchistes

Il y a eu récemment à Rabat un débat sur l’expérience constitutionnelle marocaine en commémoration du centenaire de la première Constitution établie en 1908. «C’est un débat interactif entre les académiciens, les politiques et les sensibilités civiles sur la question constitutionnelle au Maroc et son évolution depuis les débuts du vingtième siècle, en passant par la période du protectorat et le début de l’indépendance, jusqu’à la plus récente révision de 1996 », notent les organisateurs de cette rencontre. « On distingue notamment deux stratégies d’actions distinctes. Celle qui pose le préalable de l’accord officiel à toute réflexion sur la réforme et celle qui opte pour des mémorandums », remarque l’animateur de ce débat, Mohamed El Aouni, le coordinateur du « Mouvement pour une Constitution démocratique », organisateur de la rencontre.


Une spécificité marocaine

On retiendra la contribution de l’ancienne figure USFPiste Mohamed Sassi qui, intervenant en sa qualité de professeur universitaire, a mis l’accent sur certaines questions constitutionnelles d’ordre académique, dont celle-ci : « comment expliquer le fait que le Maroc n’a eu sa première constitution qu’en 1962, six ans après son indépendance (1956) ? Et ce, bien après la mise en place des lois fondamentales comme la loi de 1957 concernant les syndicats et les statuts personnels, la loi de 1958 relatives aux libertés publiques, le code pénal en 1959 et la loi électorale de 1960 ». Autre remarque exprimée par ce militant de gauche est relative au terme de « constitution offerte » (doustour mamnouh). « Académiquement parlant, il est difficile de dire que la constitution de 1962 était ‘une constitution offerte’», note Sassi.
 
Brouillard terminologique

« La constitution est le carrefour des contradictions et des équilibres entre les intérêts », fait remarquer le chercheur universitaire Ibrahim Yassine. Ce membre de la direction du parti socialiste unifié répond aux interrogations soulevées par les participants concernant le « manque de précision » constaté dans les discours des acteurs politiques comme Mehdi Benbarka, Allal Fassi, Mohamed Belhassan Ouazani et Abderrahim Bouabid, entre autres précurseurs, notamment en ce qui concerne les termes : démocratie parlementaire, monarchie constitutionnelle, monarchie parlementaire...

« C’est qu’il y a une ‘charge dramatique’ liée à la question cruciale : qui gouverne ? », explique l’analyste politique Hassan Tarik, l’un des représentants de la nouvelle génération à la direction de l’USFP. « Mais il y a terreur constitutionnelle ! », s’écrie de son côté, le très fougueux avocat Absslam Chaouech. « Ceux parmi les acteurs politiques qui posent la question de la révision constitutionnelle ne disent pas où doit s’opérer la réforme », fait-il observer.


Enfin le Conseil économique et social

Ce sera probablement le texte phare de la session législative du printemps. Le gouvernement serait en train de finaliser le projet de loi organique relatif au tant attendu Conseil économique et social (CES) en vue de le mettre, incessamment, dans les circuits de l’approbation parlementaire.

L’article 95 de la Constitution stipule que la composition, l’organisation, les attributions et les modalités de fonctionnement du CES sont déterminées par une loi organique. Pour ce qui est des missions, l’article 94 annonce que ce Conseil peut être consulté par le gouvernement, par la chambre des représentants et par la Chambre des Conseillers sur toutes les questions à caractère économique ou social. Ainsi, le CES sera appelé à donner son avis sur les orientations générales de l’économie nationale et de la formation.

S’inspirant de différentes expériences de pays étrangers, le Maroc se décide enfin à se doter de cet espace de dialogue et de concertation mettant à contribution les représentants de différentes catégories sociales et professionnelles. Car, outre les personnalités qualifiées dans les domaines économique, social, scientifique ou culturel, cette future structure consultative comprendra des représentants du tissu productif (employeurs et employés), des représentants des mutualités et des coopératives.

En fait, l’activation de ce Conseil annoncé déjà dans la Constitution de 1992, que différentes formations et sensibilités politiques n’avaient pas cessé de réclamer, tombera à point nommé. Les différentes commissions d’études et de prospection thématiques et sectorielles que les membres de ce conseil seront appelés à former (à l’instar des CES des pays développés) ne manqueront pas d’être indispensables pour éclairer les décisions politiques à prendre dans tel ou tel domaine.

Le reporter
 
Franchement, en tant que citoyen francais d'origine Marocaine et fier de mes origines, dans l'eventuel programme que j'avais mis en ligne, j'avais mis la constitution et la justice comme réformes primordiales, si cette constitution se fait, plutot sa reforme je serais fier du Maroc, cependant je ne crains qu'elle ne soit qu'à minima, je pense que le gouvernement du Maroc doit la reformer en profondeur, condition sinequanone de la reprise du regime de la liberté raisonné, je pense que les points qui devront etre negocier avec le Roi dervront etre "l'inviolabilité royale", ausquel je reste opposé, cette reforme devra etre faite avec le Roi et non contre le Roi, 'jy souscris totalement, franchementsans me vanter qu'allah m'en garde, je trouve que la plupart des propositions de mon programme économique que j'avais établi comme "passe temp" sont en train d'etre mise en place comme le lancemenrt de grand travaux, reforme de la constitution, j'espere suivie de celle de la justice, la ou je demeure resolument contre c'est les privatisations à outrance.

Je veux dire une chose au Roi, qu'il continue et qu'il aille plus loin dans ses reformes et alors il trouvera en Moi et en des amoureux de la religion et de la Nation des gens qui seront a ses cotés, encore une fois, si cela se fait je serais hyper content car c'est dans l'interet national, la revolution francaise en a été la preuve car les reformes et la convocation des etats generaux en 1789 l'on été trop tard, car la societé francaise commencait deja à bouilloner!

Au Roi, et au gouvernement d'anticiper cela en reformant ce machin dictatorial!
 
merci pour l'infos ;)

je comprend maintenat pourquoi on parle de la réforme de la constitution ...
2r1!

1/ Le débat constitutionnel a repris quand l’USFP a (re)lâché le terme « monarchie parlementaire » dans la littérature préparée pour son fameux 8ème congrès.

2/ Et Abbas El Fassi (PI : Istiklal) d’ajouter : « le timing est également important. En effet, c’est inadéquat de demander la réforme constitutionnelle à la veille des élections communales. Cela risque de peser sur le taux de participation. Pour les élections communales, les électeurs s’intéressent aux programmes, aux pistes et à l’eau par exemple dans le monde rural ».
 
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