giovani 005
coming back
Depuis le début de la nouvelle offensive, les talibans résistent beaucoup plus que les stratèges américains l'avaient envisagé. Les reportages des médias et surtout ceux des Occidentaux sur les forces de coalition qui occupent actuellement l'Afghanistan ne sont pas paroles d'Evangile. La plupart des informations diffusées viennent de journalistes intégrés dans l'armée. Depuis que ces reportages constituent la principale fenêtre par laquelle le monde extérieur voit ce qui se passe dans le pays occupé, la communauté internationale reçoit une désinformation volontaire sur l'Afghanistan post-talibane. C'est le cas de l'offensive de Marjah [appelée opération Mushtarak], lancée conjointement, le 13 février, par les troupes américaines et les forces de l'OTAN en coopération avec l'armée afghane. Le fait même que cette opération soit présentée comme une étape importante de la stratégie de lutte anti-insurrectionnelle du président Obama en Afghanistan est d'une totale malhonnêteté. Certes, Marjah est un fief taliban. Tout comme l'est le Helmand, la province où se trouve Marjah. Cette région n'est elle-même que l'une des 30 provinces sur 34 contrôlées par les talibans qui y ont installé une administration parallèle.
Et puis, les talibans ne sont pas des inconnus venus de nulle part. Cette terre est la leur. Une chose que les reportages - dont les sources sont militaires - ont délibérément occultée, afin de donner l'impression trompeuse que les insurgés n'appartiennent pas à la société tribale traditionnelle mais à une frange de parias qui maintient les tribus sous son joug en recourant à la contrainte, à l'intimidation et à la peur. En réalité, pour les tribus, les talibans ne sont pas des ennemis. Leurs véritables ennemis, ce sont les occupants étrangers et leurs collaborateurs locaux. De plus, les tribus savent se battre. Les talibans eux-mêmes ne sont pas de tendres bleus non plus. Pendant des années, ils ont combattu leurs adversaires tadjiks, ouzbeks et hazaras [les trois minorités ethniques qui composent, avec les Pachtounes, la population afghane]. Qu'ils n'aient enregistré jusqu'ici aucune désertion dans leurs rangs malgré l'incroyable blitz médiatique monté par les alliés avant l'offensive de Marjah en dit aussi long sur leur combativité que sur leur attachement à leur foi et à leur idéologie.
Il est fort possible que les troupes de la coalition et l'armée afghane prennent le contrôle des zones prévues afin d'installer environ 700 bases, dans le cadre de la nouvelle stratégie d'Obama. Mais les forces d'occupation établiront au mieux un contrôle fragile de ces zones situées dans la campagne afghane, comme le firent les envahisseurs soviétiques. Ces derniers n'en avaient retiré aucun avantage. La résistance à leur égard était restée vivace et n'avait jamais failli jusqu'à leur départ. L'histoire devrait donc se répéter. De même, la stratégie de Washington d'acheter les insurgés avec de l'argent, des emplois et des services, est vouée à l'échec, comme le fut la politique des Soviétiques. Ce plan est une vaste imposture. Les clans font front commun face à l'envahisseur étranger. Les partisans de ce projet de corruption [les incitations financières à déposer les armes] n'ont visiblement pas intégré dans leurs calculs la possibilité qu'au lieu d'obtenir une quelconque allégeance, ils s'attirent encore plus d'hostilité de la part de tribus en colère.
Courrier Internaltional
Et puis, les talibans ne sont pas des inconnus venus de nulle part. Cette terre est la leur. Une chose que les reportages - dont les sources sont militaires - ont délibérément occultée, afin de donner l'impression trompeuse que les insurgés n'appartiennent pas à la société tribale traditionnelle mais à une frange de parias qui maintient les tribus sous son joug en recourant à la contrainte, à l'intimidation et à la peur. En réalité, pour les tribus, les talibans ne sont pas des ennemis. Leurs véritables ennemis, ce sont les occupants étrangers et leurs collaborateurs locaux. De plus, les tribus savent se battre. Les talibans eux-mêmes ne sont pas de tendres bleus non plus. Pendant des années, ils ont combattu leurs adversaires tadjiks, ouzbeks et hazaras [les trois minorités ethniques qui composent, avec les Pachtounes, la population afghane]. Qu'ils n'aient enregistré jusqu'ici aucune désertion dans leurs rangs malgré l'incroyable blitz médiatique monté par les alliés avant l'offensive de Marjah en dit aussi long sur leur combativité que sur leur attachement à leur foi et à leur idéologie.
Il est fort possible que les troupes de la coalition et l'armée afghane prennent le contrôle des zones prévues afin d'installer environ 700 bases, dans le cadre de la nouvelle stratégie d'Obama. Mais les forces d'occupation établiront au mieux un contrôle fragile de ces zones situées dans la campagne afghane, comme le firent les envahisseurs soviétiques. Ces derniers n'en avaient retiré aucun avantage. La résistance à leur égard était restée vivace et n'avait jamais failli jusqu'à leur départ. L'histoire devrait donc se répéter. De même, la stratégie de Washington d'acheter les insurgés avec de l'argent, des emplois et des services, est vouée à l'échec, comme le fut la politique des Soviétiques. Ce plan est une vaste imposture. Les clans font front commun face à l'envahisseur étranger. Les partisans de ce projet de corruption [les incitations financières à déposer les armes] n'ont visiblement pas intégré dans leurs calculs la possibilité qu'au lieu d'obtenir une quelconque allégeance, ils s'attirent encore plus d'hostilité de la part de tribus en colère.
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