La réussite de Barclays sur les marchés fait de la banque le Goldman Sachs européen

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anti beurettes !
C'est un succès sur lequel personne n'avait parié il y a douze ans, lors de la création de BarCap, la banque d'affaires du géant britannique Barclays. Pour le premier semestre 2009, le groupe a enregistré un bénéfice net en progression de 9,9 %, à 1,888 milliard de livres (2,2 milliards d'euros), grâce à la réussite de sa division investissement qui a vu ses profits doubler. BarCap a sauvé les résultats, annoncés lundi 3 août, de la maison mère, pénalisée par le recul des profits de sa banque de détail au Royaume-Uni.


Mission accomplie pour Bob Diamond, le directeur général de BarCap, qui a travaillé d'arrache-pied pour installer l'établissement de Canary Wharf aux premiers rangs mondiaux. "Mon objectif est clair, être numéro un dans quelques années" : l'homme qui a transformé les décombres de l'ex-BZW en une entité prolifique présente dans la plupart des métiers de la haute finance entend défier les mastodontes de Wall Street, Goldman Sachs et JP Morgan.

Le rachat pour une bouchée de pain des activités aux Etats-Unis de la défunte Lehman Brothers, très présente dans le négoce d'actions, a scellé cette offensive victorieuse. Par ailleurs, en refusant l'aide de l'Etat au profit de la cession d'un tiers de son capital à des intérêts proche-orientaux, Barclays a évité la nationalisation partielle.

"Si vous êtes une grosse multinationale, vous choisissez instinctivement un banquier indépendant de l'Etat", insiste Ralph Silva, analyste bancaire du Tower Group. BarCap a ainsi tiré profit de la reprise des augmentations de capitaux par des entreprises désireuses de réduire leur endettement.

Bob Diamond n'a pas le temps de se reposer sur ses lauriers. Sa belle performance a alimenté la controverse très vive sur le retour des primes colossales dans la City. Barclays est certes moins exposée que ses confrères nationalisés à un retour de manivelle. Mais, indirectement, l'établissement bénéficie de la protection par l'Etat des dépôts de ses clients. La flambée attendue des bonus versés aux 21 900 salariés de la filiale (en voie de dépasser 200 000 livres, en moyenne, cette année) est préjudiciable à l'image de l'entreprise.

Le total des bonus en 2009 dans la City devrait s'élever à 4 milliards de livres, contre 3,3 milliards en 2008. Comme l'indique le magazine The Banker, "les négociations avec le Trésor sur le futur paysage financier pâtissent de l'approche d'élections générales au plus tard en mai 2010. Le nouveau gouvernement issu de ce scrutin aura toute liberté pour mettre fin aux excès des rémunérations des banquiers."

Enfin, parvenu au sommet, que peut espérer Bob Diamond maintenant ? Certains le voient rentrer aux Etats-Unis, où vit sa famille, pour prendre la présidence d'une grande institution de Wall Street. Il en possède la carrure. Si le patron de BarCap refuse pour l'instant d'envisager cette hypothèse, les actionnaires de Barclays sont loin d'être rassurés quant à son avenir professionnel.
Marc Roche
 
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