Moussayer
Dr Moussayer khadija : maladies auto-immunes
On concevait la nature, les espèces et l’homme dans un équilibre stable et harmonieux. La nature restait fixe et les hommes devaient se multiplier et bâtir des civilisations . Notre patrimoine génétique et notre système immunitaire paraissent connaître des difficultés à s’adapter à la modernisation rapide de leur écosystème,
UN PATRIMOINE GENETIQUE INADAPTE FACE AUX NOUVELLES HABITUDES ALIMENTAIRES ET A LA « MALBOUFFE
Un chercheur, J Neel, a émis l’hypothèse que des variants génotypiques (de notre patrimoine héréditaire) bénéfiques pour les humains pendant des milliers d’années seraient devenus « contre-productifs » du fait du progrès et de la modification de notre comportement alimentaire
Les conclusions d’une étude sur la prévalence élevée de l’hypertension artérielle chez les individus d’origine afro-américaine aux Etats-Unis illustrent parfaitement l’histoire de l’évolution de l’espèce humaine et de ses contradictions, parfois cruelles(4) : les esclaves africains les plus aptes à survivre aux traversées de l’Atlantique, dans des conditions souvent difficiles par manque d’eau potable, étaient ceux qui détenaient dans leurs gènes la meilleure capacité à assurer la réabsorption du sel au niveau rénal. Leurs descendants ont hérité à leur désavantage de cette supériorité mais indispensable à leurs aïeux !
UNE INTRODUCTION COLONIALE DU GLUTEN DANS LA NOURRITURE PERTURBATRICE AU MAROC
La maladie cœliaque ou intolérance au gluten paraît courante dans les populations du sud marocain : c’est une pathologie auto-immune en relation avec l’ingestion de gluten et de protéines apparentées contenues notamment dans le blé. A leur contact, l’organisme des personnes prédisposées produit des auto-anticorps qui endommagent la muqueuse intestinale et provoquent des troubles variés (digestifs, neurologiques, infertilité…).
L’intolérance au gluten connait une forte prévalence – près de 1 % de la population - partout dans le monde. Comme le risque global de décès pour une personne souffrant de MC est augmenté de 39 % par rapport à la population générale et que le seul remède – la suppression du gluten – n’a été connu que depuis les années 1950, il aurait été possible de penser que le processus provoquerait au cours des siècles une forte diminution ou une disparition des individus atteints. Or, il n’en a rien été.
L’exemple du sud marocain en illustre cette contradiction : une étude sur des enfants avait indiqué, dans les années 1990, une prévalence de 5,6 %. Plusieurs facteurs pouvaient l’expliquer :
1/ une fréquence élevée des gènes DQ2 et/ou DQ8 (qui prédisposent à cette maladie) dans leur système HLA /Human leukocyte Antigen, c-à-d la carte d’identité biologique propre à chaque individu,
2/ une forte consanguinité,
3/ la modification du régime alimentaire par l’introduction tardive mais rapide du blé lors de la première année d’enfance
Des chercheurs se sont penchés sur la partie du génome connue pour être associée à cette affection chez des sahraouis atteints (7). Trois régions présentaient des signes de sélection positive, c'est-à-dire que le risque de développer la maladie a été favorisé dans ces populations. Il a été montré également qu’un gène présent dans ces zones correspondantes était aussi associé à une réponse immunitaire plus forte. Les Sahraouis prédisposés ou atteints de la maladie cœliaque possèdent une meilleure capacité de réponse aux infections.
Cette configuration - la cohabitation d’un risque et d’un atout dans le génotype - a représenté un avantage de survie supérieur à l’inconvénient d’une éventuelle intolérance. Ce dernier danger était au demeurant pratiquement inexistant du fait que ces populations ne consommaient pas traditionnellement de gluten avant la colonisation.
UN SYSTEME IMMUNITAIRE DESORIENTE PAR L’EXCES D’HYGIENE
.
L’excès d’hygiène est mis en avant parmi les causes de cette recrudescence. Un univers aseptisé empêcherait le système immunitaire des enfants d’apprendre à reconnaître ses ennemis. Les cellules immunitaires, par manque de maturité, sont en quelque sorte désorientées et s’attaquent alors par erreur à notre propre corps.
Cet hygiénisme est pointé du doigt dans la progression du diabète de type 1 qui augmente dans le monde avec un taux annuel de de plus de 3 %
Dans ce trouble, notre système immunitaire s’en prend aux cellules productrices de l'insuline. De plus en plus d’enfants en bas âge en sont atteints alors que, traditionnellement, ce diabète se manifestait en général entre 10 et 14 ans
Les chemins empruntés par l’espèce humaine sont compliqués.
Sans verser dans le catastrophisme, il convient d’être vigilant à tout changement de notre environnement.Cela s’applique aux produits chimiques divers qui sont chaque jour nombreux à accompagner notre vie.
MOUSSAYER Khadija الدكتورة خديجة موسيار
UN PATRIMOINE GENETIQUE INADAPTE FACE AUX NOUVELLES HABITUDES ALIMENTAIRES ET A LA « MALBOUFFE
Un chercheur, J Neel, a émis l’hypothèse que des variants génotypiques (de notre patrimoine héréditaire) bénéfiques pour les humains pendant des milliers d’années seraient devenus « contre-productifs » du fait du progrès et de la modification de notre comportement alimentaire
Les conclusions d’une étude sur la prévalence élevée de l’hypertension artérielle chez les individus d’origine afro-américaine aux Etats-Unis illustrent parfaitement l’histoire de l’évolution de l’espèce humaine et de ses contradictions, parfois cruelles(4) : les esclaves africains les plus aptes à survivre aux traversées de l’Atlantique, dans des conditions souvent difficiles par manque d’eau potable, étaient ceux qui détenaient dans leurs gènes la meilleure capacité à assurer la réabsorption du sel au niveau rénal. Leurs descendants ont hérité à leur désavantage de cette supériorité mais indispensable à leurs aïeux !
La maladie cœliaque ou intolérance au gluten paraît courante dans les populations du sud marocain : c’est une pathologie auto-immune en relation avec l’ingestion de gluten et de protéines apparentées contenues notamment dans le blé. A leur contact, l’organisme des personnes prédisposées produit des auto-anticorps qui endommagent la muqueuse intestinale et provoquent des troubles variés (digestifs, neurologiques, infertilité…).
L’intolérance au gluten connait une forte prévalence – près de 1 % de la population - partout dans le monde. Comme le risque global de décès pour une personne souffrant de MC est augmenté de 39 % par rapport à la population générale et que le seul remède – la suppression du gluten – n’a été connu que depuis les années 1950, il aurait été possible de penser que le processus provoquerait au cours des siècles une forte diminution ou une disparition des individus atteints. Or, il n’en a rien été.
L’exemple du sud marocain en illustre cette contradiction : une étude sur des enfants avait indiqué, dans les années 1990, une prévalence de 5,6 %. Plusieurs facteurs pouvaient l’expliquer :
1/ une fréquence élevée des gènes DQ2 et/ou DQ8 (qui prédisposent à cette maladie) dans leur système HLA /Human leukocyte Antigen, c-à-d la carte d’identité biologique propre à chaque individu,
2/ une forte consanguinité,
3/ la modification du régime alimentaire par l’introduction tardive mais rapide du blé lors de la première année d’enfance
Des chercheurs se sont penchés sur la partie du génome connue pour être associée à cette affection chez des sahraouis atteints (7). Trois régions présentaient des signes de sélection positive, c'est-à-dire que le risque de développer la maladie a été favorisé dans ces populations. Il a été montré également qu’un gène présent dans ces zones correspondantes était aussi associé à une réponse immunitaire plus forte. Les Sahraouis prédisposés ou atteints de la maladie cœliaque possèdent une meilleure capacité de réponse aux infections.
Cette configuration - la cohabitation d’un risque et d’un atout dans le génotype - a représenté un avantage de survie supérieur à l’inconvénient d’une éventuelle intolérance. Ce dernier danger était au demeurant pratiquement inexistant du fait que ces populations ne consommaient pas traditionnellement de gluten avant la colonisation.
UN SYSTEME IMMUNITAIRE DESORIENTE PAR L’EXCES D’HYGIENE
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L’excès d’hygiène est mis en avant parmi les causes de cette recrudescence. Un univers aseptisé empêcherait le système immunitaire des enfants d’apprendre à reconnaître ses ennemis. Les cellules immunitaires, par manque de maturité, sont en quelque sorte désorientées et s’attaquent alors par erreur à notre propre corps.
Cet hygiénisme est pointé du doigt dans la progression du diabète de type 1 qui augmente dans le monde avec un taux annuel de de plus de 3 %
Dans ce trouble, notre système immunitaire s’en prend aux cellules productrices de l'insuline. De plus en plus d’enfants en bas âge en sont atteints alors que, traditionnellement, ce diabète se manifestait en général entre 10 et 14 ans
Les chemins empruntés par l’espèce humaine sont compliqués.
Sans verser dans le catastrophisme, il convient d’être vigilant à tout changement de notre environnement.Cela s’applique aux produits chimiques divers qui sont chaque jour nombreux à accompagner notre vie.
MOUSSAYER Khadija الدكتورة خديجة موسيار