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Les eaux chaudes, globalement, sont peuplées d'organismes plus petits que les eaux froides. Mais de là à penser que les poissons des eaux européennes, sous l'effet du changement climatique, avaient perdu la moitié de leur masse corporelle... il y a un pas que peu de scientifiques auraient osé franchir. C'est pourtant ce que tend à prouver un travail d'envergure, publié lundi 20 juillet dans les Comptes-rendus de l'Académie américaine des sciences (revue PNAS).
Menée depuis deux ans par une équipe du Centre français de recherche pour l'ingénierie de l'agriculture et de l'environnement (Cemagref), en collaboration avec l'Institut Leibniz pour les sciences marines de Kiel (Allemagne), cette étude concerne les populations de plusieurs rivières et fleuves français, auxquelles s'ajoutent celles de la Baltique et de la mer du Nord. Soit une trentaine d'espèces au total, sur lesquelles les chercheurs ont procédé à une analyse des données publiées au cours des trente dernières années. Leurs conclusions : qu'il s'agisse des barbeaux, des truites ou de toute autre espèce, les poissons ont perdu en moyenne 50 % de leur masse corporelle en un quart de siècle. Déjà responsable d'avoir déplacé vers le nord les flux migratoires des poissons, et d'avoir rendu plus précoce la saison de leur reproduction, le réchauffement climatique est-il ici le seul incriminé ? "Dans chaque milieu pris isolément, on peut attribuer ces décroissances de taille à plusieurs paramètres, physiques, chimiques ou humains. Mais le seul facteur de pression auquel sont soumis tous ces milieux, c'est l'élévation de température", précise Martin Daufresne, écologue au Cemagref et principal auteur de ces travaux. Une expérimentation menée sur du plancton animal et végétal a en effet permis de vérifier que le réchauffement climatique suffisait bien, à lui seul, à réduire la taille des organismes observés.
Quelles sont les causes biologiques de cette évolution ? "Un individu peut être petit pour trois raisons : parce qu'il appartient à une espèce de petite taille, parce qu'il est jeune, ou parce qu'il est petit pour son âge", résume M.Daufresne. Trois scénarios non exclusifs les uns des autres, mais dont l'importance relative n'a pas encore pu être déterminée.
Cette réduction de taille traduit-elle un changement adaptatif ? Une fragilisation de la faune marine ? Est-elle généralisable à d'autres espèces, aux oiseaux, aux mammifères ? "Se donner les moyens de répondre à toutes ces questions doit aujourd'hui être une priorité", insiste l'écologue. Rappelant que les grandes espèces sont aussi les plus prédatrices, et qu'elles risquent d'être les plus sensibles au réchauffement, il ajoute qu'on ne peut exclure de voir ces chaînes alimentaires se déstabiliser, et d'assister "à une explosion de petites espèces jusqu'alors contrôlées par leurs prédateurs".
http://www.lemonde.fr/planete/artic...climatique_1223094_3244.html#xtor=AL-32280184
Menée depuis deux ans par une équipe du Centre français de recherche pour l'ingénierie de l'agriculture et de l'environnement (Cemagref), en collaboration avec l'Institut Leibniz pour les sciences marines de Kiel (Allemagne), cette étude concerne les populations de plusieurs rivières et fleuves français, auxquelles s'ajoutent celles de la Baltique et de la mer du Nord. Soit une trentaine d'espèces au total, sur lesquelles les chercheurs ont procédé à une analyse des données publiées au cours des trente dernières années. Leurs conclusions : qu'il s'agisse des barbeaux, des truites ou de toute autre espèce, les poissons ont perdu en moyenne 50 % de leur masse corporelle en un quart de siècle. Déjà responsable d'avoir déplacé vers le nord les flux migratoires des poissons, et d'avoir rendu plus précoce la saison de leur reproduction, le réchauffement climatique est-il ici le seul incriminé ? "Dans chaque milieu pris isolément, on peut attribuer ces décroissances de taille à plusieurs paramètres, physiques, chimiques ou humains. Mais le seul facteur de pression auquel sont soumis tous ces milieux, c'est l'élévation de température", précise Martin Daufresne, écologue au Cemagref et principal auteur de ces travaux. Une expérimentation menée sur du plancton animal et végétal a en effet permis de vérifier que le réchauffement climatique suffisait bien, à lui seul, à réduire la taille des organismes observés.
Quelles sont les causes biologiques de cette évolution ? "Un individu peut être petit pour trois raisons : parce qu'il appartient à une espèce de petite taille, parce qu'il est jeune, ou parce qu'il est petit pour son âge", résume M.Daufresne. Trois scénarios non exclusifs les uns des autres, mais dont l'importance relative n'a pas encore pu être déterminée.
Cette réduction de taille traduit-elle un changement adaptatif ? Une fragilisation de la faune marine ? Est-elle généralisable à d'autres espèces, aux oiseaux, aux mammifères ? "Se donner les moyens de répondre à toutes ces questions doit aujourd'hui être une priorité", insiste l'écologue. Rappelant que les grandes espèces sont aussi les plus prédatrices, et qu'elles risquent d'être les plus sensibles au réchauffement, il ajoute qu'on ne peut exclure de voir ces chaînes alimentaires se déstabiliser, et d'assister "à une explosion de petites espèces jusqu'alors contrôlées par leurs prédateurs".
http://www.lemonde.fr/planete/artic...climatique_1223094_3244.html#xtor=AL-32280184