En publiant, en janvier, son enquête sur "les nouvelles tendances de l'épilation maillot", le magazine Elle n'imaginait pas provoquer autant de réactions parmi ses lectrices et sur nombre de forums Internet. Le dossier de huit pages, illustré de photos de jeunes femmes dénudées du bas, livrait toutes sortes de conseils pour "bien cultiver son jardin secret". On y apprenait que, "malgré la douleur", la tendance actuelle est à "l'épilation semi-intégrale", ne laissant qu'une pilosité réduite à la forme d'un ticket de métro. Voire beaucoup moins, les esthéticiennes interrogées par Elle déclarant être confrontées à une "augmentation constante de la demande d'épilations intégrales".
Choix personnel ou diktat de la mode et de la publicité ? Souci hygiéniste ou influence - consciente ou non - du porno et de ses professionnelles qui s'affichent totalement glabres sur Internet ? Soumission aux injonctions masculines ou simple désir d'être bien dans son corps sans poils ?
"Le pubis, pourtant la plupart du temps dissimulé, serait plus contraint esthétiquement que tout autre lieu corporel", souligne l'auteure du dossier, Paola Bataille. Sur le site du magazine, cette question, apparemment futile, a suscité des échanges souvent enflammés entre défenseures du droit des femmes à disposer librement de leur corps et adeptes du pubis lisse. Le journaliste Stéphane Rose, auteur du pamphlet Le Procès du poil (La Musardine, à paraître en avril), juge l'attitude de la presse féminine ambivalente sur le sujet, qui d'un côté, vante le libre choix de la femme, et de l'autre, l'incite à user de méthodes pour se défolier.
Accrue par le port du string, cette mode du glabre vient, selon lui, des films X américains dont les stars sont adeptes du fitness. Déjà, dans Une femme mariée (1964), de Jean-Luc Godard, l'amant conseillait à sa maîtresse de "faire comme les actrices des films italiens, elles ne s'enlèvent pas les poils des aisselles". Et la femme de répliquer : "Je préfère les films américains, tournés à Hollywood."
Parties tourner aux Etats-Unis, les vedettes européennes du porno en sont revenues... à leur image, raconte Stéphane Rose : "faux ongles démesurés, prothèses mammaires en silicone et sexe sans poil. Maintenant, il n'y a plus que cela. Et sur les sites pornographiques, les toisons sont classées dans la catégorie spéciale "hairy pussy", comme s'il s'agissait d'une déviance, d'un fantasme pervers. C'est un renversement complet."
Stéphane Rose a mené une enquête auprès d'esthéticiennes. Selon elles, les trois quarts des adeptes de l'épilation intégrale du maillot sont âgées de 18 à 25 ans. "Elles se soumettent aux goûts des hommes, affirme le journaliste. Dans le journal pour ados, Girls, je tenais la rubrique "paroles de mecs". Et ceux-là estimaient que le poil était sale, pas normal."
Choix personnel ou diktat de la mode et de la publicité ? Souci hygiéniste ou influence - consciente ou non - du porno et de ses professionnelles qui s'affichent totalement glabres sur Internet ? Soumission aux injonctions masculines ou simple désir d'être bien dans son corps sans poils ?
"Le pubis, pourtant la plupart du temps dissimulé, serait plus contraint esthétiquement que tout autre lieu corporel", souligne l'auteure du dossier, Paola Bataille. Sur le site du magazine, cette question, apparemment futile, a suscité des échanges souvent enflammés entre défenseures du droit des femmes à disposer librement de leur corps et adeptes du pubis lisse. Le journaliste Stéphane Rose, auteur du pamphlet Le Procès du poil (La Musardine, à paraître en avril), juge l'attitude de la presse féminine ambivalente sur le sujet, qui d'un côté, vante le libre choix de la femme, et de l'autre, l'incite à user de méthodes pour se défolier.
Accrue par le port du string, cette mode du glabre vient, selon lui, des films X américains dont les stars sont adeptes du fitness. Déjà, dans Une femme mariée (1964), de Jean-Luc Godard, l'amant conseillait à sa maîtresse de "faire comme les actrices des films italiens, elles ne s'enlèvent pas les poils des aisselles". Et la femme de répliquer : "Je préfère les films américains, tournés à Hollywood."
Parties tourner aux Etats-Unis, les vedettes européennes du porno en sont revenues... à leur image, raconte Stéphane Rose : "faux ongles démesurés, prothèses mammaires en silicone et sexe sans poil. Maintenant, il n'y a plus que cela. Et sur les sites pornographiques, les toisons sont classées dans la catégorie spéciale "hairy pussy", comme s'il s'agissait d'une déviance, d'un fantasme pervers. C'est un renversement complet."
Stéphane Rose a mené une enquête auprès d'esthéticiennes. Selon elles, les trois quarts des adeptes de l'épilation intégrale du maillot sont âgées de 18 à 25 ans. "Elles se soumettent aux goûts des hommes, affirme le journaliste. Dans le journal pour ados, Girls, je tenais la rubrique "paroles de mecs". Et ceux-là estimaient que le poil était sale, pas normal."