Bonjour
Voici une question soulevée par Wittgenstein et les positivistes logiques du vingtième siècle, mais déjà Hume l'avait entrevue.
Que signifie « vrai » ou « faux » quand on parle de morale?
À première vue, cela ne pose pas énormément de problème.
« Voler est mal » = c'est vrai.
« On a le droit de tuer des innocents » = c'est faux.
Mais quand on approfondit, les problèmes surgissent.
La définition classique de la vérité, c'est la conformité entre un jugement (une proposition) et la réalité. Par exemple si je pense qu'il pleut, et qu'il pleut réellement, je suis dans le vrai.
Dans ce cas, on peut identifier des faits dans le monde réel qui rendent mon jugement vrai (par exemple la pluie, ou à tout le moins des traces de pluie).
Mais à quel fait du monde réel correspondent des jugements moraux du type « voler est mal »?
Par exemple comment « observe-t-on » cela objectivement? On peut observer des gens qui volent, et des gens qui s'abstiennent de voler. Et on peut observer des codes de lois qui interdisent le vol, des gens qui sont punis parce qu'ils ont volé, ou des gens qui ont honte parce qu'ils ont volé, ce genre de choses.
Mais c'est pas cela qui rend un jugement moral « vrai ».
Les gens s'abstiennent de faire autre chose même sans rapport avec la morale : par exemple une personne qui veut maigrir s'abstient de trop manger.
Et les gens sont punis de fait pour des choses qui sont pas immorales, comme dans des dictatures, quand on dérange le dictateur...
Et les gens peuvent avoir honte de choses sans rapport avec la morale. Par exemple si j'ai fait mauvaise figure ou que je me suis ridiculisé à un événement social, j'aurai honte, mais c'est pas un sentiment moral.
Donc il faut que ce soit autre chose qui rende les jugements moraux « vrais ».
Mais quoi?
Dans la morale catholique, on croit que les choses, y compris les actes humains, ont une finalité naturelle (fondée sur la nature humaine). Un acte qui frustre cette finalité est jugé immoral.
Dire des vérités en morale, c'est exprimer les finalités humaines telles qu'elles existent objectivement selon l'éthique catholique.
Sauf que peu de personnes actuellement (scientifiques, philosophes) croient en des finalités de ce type. Et pas tout le monde croit en une « nature humaine » au sens où le croit la foi catholique.
Ou encore certains diront que la vérité en morale est l'expression de la volonté divine. « Voler est mal » est vrai, parce que c'est la volonté de Dieu. Mais ça règle pas tous les problèmes... La morale risque de devenir l'arbitraire de Dieu et de ne correspondre à rien d'objectif. Un peu comme les désirs des vieux rois devenaient des lois sans qu'il y ait forcément de justification logique. Quand une chose est vraie, normalement elle est vraie pour tout le monde, en soi, qu'on le veuille ou non.
Qu'en dites-vous?
Voici une question soulevée par Wittgenstein et les positivistes logiques du vingtième siècle, mais déjà Hume l'avait entrevue.
Que signifie « vrai » ou « faux » quand on parle de morale?
À première vue, cela ne pose pas énormément de problème.
« Voler est mal » = c'est vrai.
« On a le droit de tuer des innocents » = c'est faux.
Mais quand on approfondit, les problèmes surgissent.
La définition classique de la vérité, c'est la conformité entre un jugement (une proposition) et la réalité. Par exemple si je pense qu'il pleut, et qu'il pleut réellement, je suis dans le vrai.
Dans ce cas, on peut identifier des faits dans le monde réel qui rendent mon jugement vrai (par exemple la pluie, ou à tout le moins des traces de pluie).
Mais à quel fait du monde réel correspondent des jugements moraux du type « voler est mal »?
Par exemple comment « observe-t-on » cela objectivement? On peut observer des gens qui volent, et des gens qui s'abstiennent de voler. Et on peut observer des codes de lois qui interdisent le vol, des gens qui sont punis parce qu'ils ont volé, ou des gens qui ont honte parce qu'ils ont volé, ce genre de choses.
Mais c'est pas cela qui rend un jugement moral « vrai ».
Les gens s'abstiennent de faire autre chose même sans rapport avec la morale : par exemple une personne qui veut maigrir s'abstient de trop manger.
Et les gens sont punis de fait pour des choses qui sont pas immorales, comme dans des dictatures, quand on dérange le dictateur...
Et les gens peuvent avoir honte de choses sans rapport avec la morale. Par exemple si j'ai fait mauvaise figure ou que je me suis ridiculisé à un événement social, j'aurai honte, mais c'est pas un sentiment moral.
Donc il faut que ce soit autre chose qui rende les jugements moraux « vrais ».
Mais quoi?
Dans la morale catholique, on croit que les choses, y compris les actes humains, ont une finalité naturelle (fondée sur la nature humaine). Un acte qui frustre cette finalité est jugé immoral.
Dire des vérités en morale, c'est exprimer les finalités humaines telles qu'elles existent objectivement selon l'éthique catholique.
Sauf que peu de personnes actuellement (scientifiques, philosophes) croient en des finalités de ce type. Et pas tout le monde croit en une « nature humaine » au sens où le croit la foi catholique.
Ou encore certains diront que la vérité en morale est l'expression de la volonté divine. « Voler est mal » est vrai, parce que c'est la volonté de Dieu. Mais ça règle pas tous les problèmes... La morale risque de devenir l'arbitraire de Dieu et de ne correspondre à rien d'objectif. Un peu comme les désirs des vieux rois devenaient des lois sans qu'il y ait forcément de justification logique. Quand une chose est vraie, normalement elle est vraie pour tout le monde, en soi, qu'on le veuille ou non.
Qu'en dites-vous?