AQMI - Sahel : L'Algérie boycotte une réunion parce que le Maroc est présent
15.10.2010
La rivalité puérile entre l'Algérie et le Maroc a atteint son paroxysme. Elle sest transposée hors des frontières des deux pays, et a dépassé les questions liées au soutien algérien au Polisario. Cette semaine (mercredi et jeudi), se tenait à Bamako (Mali), une réunion du Groupe d'action contre le terrorisme des pays du G8 (GACT). Objectif, étudier tous les moyens possibles pour renforcer la lutte contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) dans le Sahel.
Le pays de Bouteflika qui devrait y prendre part, na pas fait le déplacement car le Maroc a été convié à la table des discussions.
Combattants d'Aqmi avec leurs ex-otages espagnoles
Pour comprendre labsence de lAlgérie dans la capitale malienne, il convient de faire un rappel des faits. AQMI a enlevé dans la nuit du 15 au 16 septembre à Arlit, au Niger, 7 personnes (cinq Français, un Malgache et un Togolais), et les aurait conduits dans la région de Timétrine (nord-est du Mali). Quelques jours plus tard, le 26 septembre, le comité détat-major opérationnel conjoint (Algérie, Mali, Mauritanie et Niger), sest réuni à Tamanrasset. Labsence de la Libye, du Maroc et du Tchad, à cette réunion avait surpris les spécialistes des questions sécuritaires. La partie malienne avait pourtant formulé le vu délargir la coalition à dautres pays de la sous-région, notamment le Maroc. Réponse de lAlgérie : niet. La rencontre de Tamanrasset aboutira à la mise en place du Centre de renseignement sur le Sahel (CRS), basé à Alger.
Mais les escarmouches verbales entre le Maroc et l'Algérie avaient débutés bien avant. Lors dune réunion en mai 2010 des pays sahéliens à Alger, le ministre algérien chargé des Affaires africaines et maghrébines avait répondu avec ironie au délégué du Burkina Faso. Ce dernier l'ayant questionné sur une éventuelle participation du Maroc, Abdelkader Messahel a répondu : « jai consulté les livres dhistoire et de géographie, et je nai trouvé nulle trace de lappartenance du Maroc à la région sahélienne. » Evidemment ca jette un froid glacial.
Ce n'est pas tout, puisque les Algériens invoquent un autre argument. Ils reprochent au Maroc d'être la source du narcotrafic dans la région du Sahel. Ainsi près de 40 % de la drogue qui circule dans la zone vient du Maroc. Bel argument pour justifier la mise à l'écart du royaume Chérifien dans la lutte contre le terrorisme.
Mais le Maroc ne sera pas le seul visé. Plus tard lAlgérie, critiquera le Mali dans sa lutte contre le terrorisme transfrontalier, allant même jusquà dénoncer « lincompétence » de larmée malienne. Elle continuera son pied de nez en boudant la réunion du GACT à Bamako.
15.10.2010
La rivalité puérile entre l'Algérie et le Maroc a atteint son paroxysme. Elle sest transposée hors des frontières des deux pays, et a dépassé les questions liées au soutien algérien au Polisario. Cette semaine (mercredi et jeudi), se tenait à Bamako (Mali), une réunion du Groupe d'action contre le terrorisme des pays du G8 (GACT). Objectif, étudier tous les moyens possibles pour renforcer la lutte contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) dans le Sahel.
Le pays de Bouteflika qui devrait y prendre part, na pas fait le déplacement car le Maroc a été convié à la table des discussions.
Combattants d'Aqmi avec leurs ex-otages espagnoles
Pour comprendre labsence de lAlgérie dans la capitale malienne, il convient de faire un rappel des faits. AQMI a enlevé dans la nuit du 15 au 16 septembre à Arlit, au Niger, 7 personnes (cinq Français, un Malgache et un Togolais), et les aurait conduits dans la région de Timétrine (nord-est du Mali). Quelques jours plus tard, le 26 septembre, le comité détat-major opérationnel conjoint (Algérie, Mali, Mauritanie et Niger), sest réuni à Tamanrasset. Labsence de la Libye, du Maroc et du Tchad, à cette réunion avait surpris les spécialistes des questions sécuritaires. La partie malienne avait pourtant formulé le vu délargir la coalition à dautres pays de la sous-région, notamment le Maroc. Réponse de lAlgérie : niet. La rencontre de Tamanrasset aboutira à la mise en place du Centre de renseignement sur le Sahel (CRS), basé à Alger.
Mais les escarmouches verbales entre le Maroc et l'Algérie avaient débutés bien avant. Lors dune réunion en mai 2010 des pays sahéliens à Alger, le ministre algérien chargé des Affaires africaines et maghrébines avait répondu avec ironie au délégué du Burkina Faso. Ce dernier l'ayant questionné sur une éventuelle participation du Maroc, Abdelkader Messahel a répondu : « jai consulté les livres dhistoire et de géographie, et je nai trouvé nulle trace de lappartenance du Maroc à la région sahélienne. » Evidemment ca jette un froid glacial.
Ce n'est pas tout, puisque les Algériens invoquent un autre argument. Ils reprochent au Maroc d'être la source du narcotrafic dans la région du Sahel. Ainsi près de 40 % de la drogue qui circule dans la zone vient du Maroc. Bel argument pour justifier la mise à l'écart du royaume Chérifien dans la lutte contre le terrorisme.
Mais le Maroc ne sera pas le seul visé. Plus tard lAlgérie, critiquera le Mali dans sa lutte contre le terrorisme transfrontalier, allant même jusquà dénoncer « lincompétence » de larmée malienne. Elle continuera son pied de nez en boudant la réunion du GACT à Bamako.