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VIB
Du président Sarkozy aux vendeurs de voitures, tous cherchent l'inspiration outre-Rhin, constate un quotidien autrichien.
Le geste semble tout droit sorti d'une autre époque, où l'on se jurait ainsi une loyauté de frères de sang. Nicolas Sarkozy serre les poings, joint les mains et jette un regard à la caméra : "C'est pour ça qu'il faut travailler main dans la main avec les Allemands. Et c'est pour ça que tout mon travail, c'est de rapprocher la France d'un système qui marche, celui de l'Allemagne." Avec ce geste, Sarkozy réagissait à la remarque d'un journaliste [Yves Calvi] qui soulignait que l'Allemagne pouvait emprunter sur les marchés à un taux plus avantageux que la France.
A l'occasion de son intervention télévisée du 27 octobre [diffusée simultanément sur TF1 et France 2], Nicolas Sarkozy a constamment affirmé sa symbiose avec "Madame Merkel*" : à l'avenir, les impôts et le budget des deux pays devraient être systématiquement harmonisés. "L'état d'esprit, c'est la convergence avec nos amis allemands", a-t-il clamé. De fait, des hauts fonctionnaires des deux pays travaillent déjà à une harmonisation de la fiscalité des entreprises à l'horizon de janvier 2013.
Sarkozy se plie au rapport de force actuel : avec un endettement équivalant à 87,4 % de son PIB [prévision pour la fin 2012], la France détient le record de l'endettement parmi les pays qui jouissent encore du triple A. La balance commerciale française est déficitaire de 48,6 milliards d'euros [solde cumulé de janvier à août 2011, contre 33,1 milliards sur la même période en 2010], tandis que l'Allemagne, elle, affiche plus de 150 milliards d'euros d'excédents grâce à ses exportations. Résultat : pour surmonter la crise, les Français font davantage confiance à Merkel qu'à Sarkozy.
Une sorte de culte de l'Allemagne s'empare peu à peu de la France. A elle seule, la langue allemande est déjà un gage de qualité. Aussi, à la télévision française, Opel vante [depuis septembre 2010] ses produits en allemand : "Eine deutsche Technologie, eine deutsche Idee" (Technologie allemande, conception allemande). Ce n'est qu'à la fin que l'on a droit à un peu de français : "Pas besoin de comprendre l'allemand pour comprendre que cette Opel est une vraie voiture allemande." Volkswagen aussi fait sa promotion dans la langue de Goethe [un spot publicitaire, lancé fin 2010, montrait Karl Lagerfeld vantant les nouvelles Polo et Golf]. Et la réaction de Renault est également colorée d'une note germanique : le groupe publie dans la presse française des annonces pleine page sur un fond noir-rouge-jaune, aux couleurs du drapeau allemand, et qui citent les éloges de l'association d'automobilistes allemande ADAC et du magazine Auto Bild. [Renault a également diffusé une parodie de la pub télévisée d'Opel.]
Le geste semble tout droit sorti d'une autre époque, où l'on se jurait ainsi une loyauté de frères de sang. Nicolas Sarkozy serre les poings, joint les mains et jette un regard à la caméra : "C'est pour ça qu'il faut travailler main dans la main avec les Allemands. Et c'est pour ça que tout mon travail, c'est de rapprocher la France d'un système qui marche, celui de l'Allemagne." Avec ce geste, Sarkozy réagissait à la remarque d'un journaliste [Yves Calvi] qui soulignait que l'Allemagne pouvait emprunter sur les marchés à un taux plus avantageux que la France.
A l'occasion de son intervention télévisée du 27 octobre [diffusée simultanément sur TF1 et France 2], Nicolas Sarkozy a constamment affirmé sa symbiose avec "Madame Merkel*" : à l'avenir, les impôts et le budget des deux pays devraient être systématiquement harmonisés. "L'état d'esprit, c'est la convergence avec nos amis allemands", a-t-il clamé. De fait, des hauts fonctionnaires des deux pays travaillent déjà à une harmonisation de la fiscalité des entreprises à l'horizon de janvier 2013.
Sarkozy se plie au rapport de force actuel : avec un endettement équivalant à 87,4 % de son PIB [prévision pour la fin 2012], la France détient le record de l'endettement parmi les pays qui jouissent encore du triple A. La balance commerciale française est déficitaire de 48,6 milliards d'euros [solde cumulé de janvier à août 2011, contre 33,1 milliards sur la même période en 2010], tandis que l'Allemagne, elle, affiche plus de 150 milliards d'euros d'excédents grâce à ses exportations. Résultat : pour surmonter la crise, les Français font davantage confiance à Merkel qu'à Sarkozy.
Une sorte de culte de l'Allemagne s'empare peu à peu de la France. A elle seule, la langue allemande est déjà un gage de qualité. Aussi, à la télévision française, Opel vante [depuis septembre 2010] ses produits en allemand : "Eine deutsche Technologie, eine deutsche Idee" (Technologie allemande, conception allemande). Ce n'est qu'à la fin que l'on a droit à un peu de français : "Pas besoin de comprendre l'allemand pour comprendre que cette Opel est une vraie voiture allemande." Volkswagen aussi fait sa promotion dans la langue de Goethe [un spot publicitaire, lancé fin 2010, montrait Karl Lagerfeld vantant les nouvelles Polo et Golf]. Et la réaction de Renault est également colorée d'une note germanique : le groupe publie dans la presse française des annonces pleine page sur un fond noir-rouge-jaune, aux couleurs du drapeau allemand, et qui citent les éloges de l'association d'automobilistes allemande ADAC et du magazine Auto Bild. [Renault a également diffusé une parodie de la pub télévisée d'Opel.]