John Kerry est en visite dans la région. C’est l’occasion de rappeler l’importance stratégique des liens du Maroc avec les USA. Cette visite intervient quelques jours après des manœuvres communes au Sahara, plus précisément du côté de Tan-Tan. Ces manœuvres militaires consacrent le rôle du Maroc dans la lutte contre le terrorisme et la recherche de la paix et de la stabilité en Afrique. Lors de la dernière visite royale à Washington, le communiqué conjoint avait mis en exergue ce rôle du Royaume, tout en le liant à une autre dimension, celle de la défense d’un islam tolérant qui s’appuie sur les liens religieux avec l’islam subsaharien. Quant à l’aspect économique, il est important parce que les deux pays sont liés par un accord de libre échange et que les entreprises américaines sont intéressées par le Maroc, non pas uniquement en tant que marché, mais surtout en tant que plate-forme pour l’Afrique. John Kerry est passé aussi par Alger.
Les USA sont une puissance, la première, qui n’a aucun intérêt à s’aliéner un pays important dans une région et l’Algérie l’est. Les relations ne sont pas de la même nature qu’avec le Maroc. Elles n’ont pas la même profondeur historique. Il y a quatre siècles d’amitié d’un côté et deux décennies de relations de l’autre, elles n’ont pas non plus la même intensité.
Alger a des options très réservées en Afrique. Elle refuse toute implication directe dans la lutte contre le terrorisme, au nom d’un dogme qui s’interdit toute intervention à l’étranger, y compris quand il s’agit de défendre la stabilité régionale. Les USA ont des intérêts certains en Algérie, qu’ils protègent au niveau de leur diplomatie. L’affaire du Sahara sera sûrement au menu. Barack Obama lui-même est intervenu, quand son administration, intoxiquée par des ONG partiales, avait soutenu l’extension du mandat de la Minurso à la défense des droits de l’Homme.
Pour parler vrai, ce qui inquiète le plus la diplomatie américaine, c’est davantage ce qui se passe dans les camps et les recrutements des jeunes sahraouis par les réseaux jihadistes que le conflit lui-même, puisque le cessez-le-feu est respecté depuis 20 ans. Ce n’est pas à cette aune que l’on peut jauger la politique américaine dans la région. Les USA ont réagi au Printemps Arabe en affichant leurs convictions démocratiques, en lâchant les dictateurs, en soutenant les révoltes populaires. L’Administration Obama ne cache pas son soutien à ce qu’elle appelle elle-même « l’exemplarité du Maroc ». Les réformes politiques et institutionnelles entreprises depuis le discours du 9 mars sont bien perçues à Washington, c’est le moins que l’on puisse dire, a contrario le système en Algérie est à bout de souffle.
Les élections présidentielles, prévues dans deux semaines, alimentent les tensions, l’avenir parait incertain. C’est dans ce contexte multidimensionnel qu’il faudra situer la visite de John Kerry dans la région. L’allié stratégique c’est le Maroc, c’est évident, mais il n’y a aucun monopole à rechercher. C’est d’autant plus vrai que pour donner des chances aux négociations palestino-israéliennes, Rabat est incontournable. C’est fort de ces certitudes que le Maroc accueille le Chef de la diplomatie US.
http://www.quid.ma/politique/lamerique-et-nous/
Les USA sont une puissance, la première, qui n’a aucun intérêt à s’aliéner un pays important dans une région et l’Algérie l’est. Les relations ne sont pas de la même nature qu’avec le Maroc. Elles n’ont pas la même profondeur historique. Il y a quatre siècles d’amitié d’un côté et deux décennies de relations de l’autre, elles n’ont pas non plus la même intensité.
Alger a des options très réservées en Afrique. Elle refuse toute implication directe dans la lutte contre le terrorisme, au nom d’un dogme qui s’interdit toute intervention à l’étranger, y compris quand il s’agit de défendre la stabilité régionale. Les USA ont des intérêts certains en Algérie, qu’ils protègent au niveau de leur diplomatie. L’affaire du Sahara sera sûrement au menu. Barack Obama lui-même est intervenu, quand son administration, intoxiquée par des ONG partiales, avait soutenu l’extension du mandat de la Minurso à la défense des droits de l’Homme.
Pour parler vrai, ce qui inquiète le plus la diplomatie américaine, c’est davantage ce qui se passe dans les camps et les recrutements des jeunes sahraouis par les réseaux jihadistes que le conflit lui-même, puisque le cessez-le-feu est respecté depuis 20 ans. Ce n’est pas à cette aune que l’on peut jauger la politique américaine dans la région. Les USA ont réagi au Printemps Arabe en affichant leurs convictions démocratiques, en lâchant les dictateurs, en soutenant les révoltes populaires. L’Administration Obama ne cache pas son soutien à ce qu’elle appelle elle-même « l’exemplarité du Maroc ». Les réformes politiques et institutionnelles entreprises depuis le discours du 9 mars sont bien perçues à Washington, c’est le moins que l’on puisse dire, a contrario le système en Algérie est à bout de souffle.
Les élections présidentielles, prévues dans deux semaines, alimentent les tensions, l’avenir parait incertain. C’est dans ce contexte multidimensionnel qu’il faudra situer la visite de John Kerry dans la région. L’allié stratégique c’est le Maroc, c’est évident, mais il n’y a aucun monopole à rechercher. C’est d’autant plus vrai que pour donner des chances aux négociations palestino-israéliennes, Rabat est incontournable. C’est fort de ces certitudes que le Maroc accueille le Chef de la diplomatie US.
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