L'audience promet d'être particulièrement scrutée au sein de la classe politique. Le procès de Marine Le Pen ainsi que de 24 personnes et du Rassemblement national (RN) s'ouvre lundi 30 septembre devant le tribunal correctionnel de Paris. Près d'un an après le procès des assistants parlementaires européens du MoDem, les élus, cadres et ex-cadres du parti d'extrême droite sont à leur tour jugés pour des soupçons de détournement de fonds publics européens. L'enjeu est de taille pour le RN, et notamment pour sa prétendante à l'Elysée, Marine Le Pen, car des peines d'inéligibilité sont encourues. Franceinfo répond aux questions qui se posent sur ce rendez-vous judiciaire prévu pour durer deux mois, à raison de trois audiences par semaine.
Le Parlement européen se tourne alors vers la justice française, qui lance des investigations. Les enquêteurs découvrent notamment que Catherine Griset, assistante parlementaire de Marine Le Pen depuis 2010, était en même temps son assistante particulière puis sa cheffe de cabinet. Thierry Légier, le précédent assistant de l'eurodéputée en 2009, occupait, lui, une fonction de garde du corps auprès de Jean-Marie Le Pen. Charles Hourcade, assistant parlementaire de l'élue FN Marie-Christine Boutonnet entre septembre 2014 et février 2015, était pour sa part employé comme graphiste pour le parti.
Au fil des investigations, confiées fin 2016 à deux juges d'instruction financiers parisiens, les magistrats soupçonnent le parti d'avoir "de manière concertée et délibérée" mis en place un "système de détournement" des enveloppes de 21 000 euros par mois allouées par l'UE à chaque député pour rémunérer des assistants parlementaires. Le Parlement européen, qui s'est constitué partie civile, a évalué son préjudice à 6,8 millions d'euros pour les années 2009 à 2017.
Que reproche la justice au parti ?
L'affaire démarre en juin 2014, un mois après les élections européennes qui ont vu 24 députés frontistes faire leur entrée au Parlement européen. L'Office européen de lutte antifraude est destinataire d'un renseignement anonyme visant les conditions d'emploi des assistants parlementaires de Marine Le Pen, eurodéputée depuis dix ans. Les soupçons de détournement de fonds se précisent lors de la publication de l'organigramme du Front national (devenu depuis le RN) au printemps 2015. Seize eurodéputés du FN et 20 assistants parlementaires y occupent des fonctions officielles alors qu'ils sont censés être mobilisés à Bruxelles et Strasbourg.Le Parlement européen se tourne alors vers la justice française, qui lance des investigations. Les enquêteurs découvrent notamment que Catherine Griset, assistante parlementaire de Marine Le Pen depuis 2010, était en même temps son assistante particulière puis sa cheffe de cabinet. Thierry Légier, le précédent assistant de l'eurodéputée en 2009, occupait, lui, une fonction de garde du corps auprès de Jean-Marie Le Pen. Charles Hourcade, assistant parlementaire de l'élue FN Marie-Christine Boutonnet entre septembre 2014 et février 2015, était pour sa part employé comme graphiste pour le parti.
Au fil des investigations, confiées fin 2016 à deux juges d'instruction financiers parisiens, les magistrats soupçonnent le parti d'avoir "de manière concertée et délibérée" mis en place un "système de détournement" des enveloppes de 21 000 euros par mois allouées par l'UE à chaque député pour rémunérer des assistants parlementaires. Le Parlement européen, qui s'est constitué partie civile, a évalué son préjudice à 6,8 millions d'euros pour les années 2009 à 2017.