Le charivari : Une justice du fond des âges

Une certaine nuit de mai 1950, une cacophonie de bruits divers et d’insultes se fait entendre devant la petite auberge du Pays basque espagnol. Derrière les volets clos, deux amants, mariés chacun de leur coté, cachent leur honte : leur précieux secret à été découvert. Le vacarme se calme peu à peu et ses auteurs se dispersent dans l’obscurité.

Or, cette façon d’agir ne dénote pas simplement une protestation envers un comportement immoral, elle s’inscrit dans une tradition vieille de plusieurs millénaires et implantée dans de nombreuses régions rurales de l’Europe.

Le charivari, ou « confusion de bruit », est une forme de justice populaire par laquelle les membres d’une communauté expriment leur désapprobation à l’égard des mariages ou de couples mettant en péril les valeurs de leur société. Il vise les adultères, les maris dominés par leur femme, et les veufs ou les veuves trop vote remariés ou prenant un nouveau conjoint trop jeune.



Un chœur de désapprobation

Ce chœur de désapprobation prend généralement la forme d’une symphonie tapageuse jouée sur des casseroles, des cors, des cloches, des sifflets et des tambours, et accompagnée de slogans vulgaires et d’insultes. Parfois, la victime assise à l’envers sur un âne, est promenée dans les rues sous les huées des badauds, voir sous une pluie de tripailles.


La « chasse à courre du Devon », elle, était jadis pratiqués dans le sud de l’Angleterre. Un homme déguisé en cerf est poursuivi par ses compagnons aboyant comme une meute. Lorsque la « chasse » arrive devant la maison du coupable, elle barbouille abondamment de sang le pas de la porte.

Le charivari, bruyante manifestation d’origine française accompagnant les mariages, se pratique sous diverses formes et différentes appellations dans la plupart des pays européens et s’est étendue au Canada et aux Etats-Unis, où il s’appelle communément « sharivaree ».

Ces farces carnavalesques ont cependant un coté sérieux. Lorsque les passions sont exacerbées, elles peuvent déchaîner la violence. Après l’incident Pays basque, un fermier du nom d’Agarra prend son fusil. Il tue un homme et en blesse deux autres, puis se pend. Il avait été jadis l’objet d’un charivari et ne supportait pas de voir d’autres punis par la même « justice ».
 
les animaux non plus n'échapaient pas à la justice des hommes pour leurs crimes:


Quelque part en Normandie, en l'an 1394, un cochon fût jugé et pendu pour avoir dévoré un humain. La même chose se produisit en 1547 alors qu'une truie et ses enfants furent emmenés devant les tribunaux pour le même crime. Ils exécutèrent la truie mais acquittèrent les porcelets en raison de leurs très jeunes âges. Il a été dit que ce n'était pas de leurs fautes si leur mère leur avait montré le mauvais exemple. Ce genre d'accident était plus ou moins commun dans les cités médiévales où les porcs erraient en liberté. Certains d'entre eux pouvaient s'attaquer à des jeunes enfants.


Cependant, les crimes n'étaient pas toujours aussi graves. En 1471, un coq fût condamné à la peine capitale pour avoir pondu un oeuf, ce qui démontrait un grave mépris envers Dieu et sa création. Après avoir été condamné à mort, le poulet en question fût brûlé.

Un jugement particulièrement original fût rendu en 1519 contre des taupes qui avaient ruinées une récolte parce qu'elles avaient creusées tellement de tunnels que l'herbe ne pouvait plus pousser dans ce champ. Les taupes furent condamnées à contumace dans l'exil. Mais la cour accorda un sauf-conduit en allouant 14 jours de délai supplémentaire aux taupes qui avaient des enfants et celles jeune en âge




http://www.dark-stories.com/animaux.htm
 
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