LE CINGLANT DÉSAVEU DE NÉTANYAHOU PAR LES JUIFS AMÉRICAINS

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Dimanche, 17 Janvier, 2021
Malgré l’engagement sans précédent de Nétanyahou aux côtés de Trump, les Juifs américains ont voté massivement Biden, un sénateur juif lui offrant même la majorité au Congrès.

L’accession de Joe Biden à la Maison blanche, le 20 janvier, marquera la victoire du candidat plébiscité par les Juifs américains contre le président sortant, Donald Trump, auquel Benyamin Nétanyahou s’est largement identifié. Et tant pis si « l‘accord du siècle » que les deux dirigeants avaient conclu il y a un an n’a donné strictement aucun résultat en termes de paix israélo-palestinienne: il s’agissait en fait d’un pacte personnel entre Trump et Nétanyahou, chacun s’engageant à mobiliser toutes ses ressources pour favoriser la réélection de l’autre. C’est dire combien le désaveu des Juifs américains est un revers cinglant pour le chef du gouvernement israélien, dont l’avenir politique, déjà compromis par une triple mise en examen pour corruption, fraude et abus de confiance, se jouera lors des élections israéliennes du 23 mars prochain, les quatrièmes en moins de deux ans.

DES « SIONISTES CHRETIENS » PARFOIS ANTISEMITES

Nétanyahou a fait le choix stratégique de s’appuyer au nom d’Israël, non plus sur une diaspora jugée trop critique, mais sur des « sionistes chrétiens » dont le soutien lui était inconditionnel. En effet, pour ces fondamentalistes évangéliques, le « retour » du peuple juif sur une « terre d’Israël » qui inclut la Cisjordanie participe de l’accomplissement des prophéties. Nétanyahou a cultivé durant de longues années ces réseaux très marqués à droite, malgré le trouble causé chez les Juifs américains par les dérapages antisémites de figures de proue de cette mouvance « sioniste chrétienne ». C’est avant tout pour s’attacher un tel électorat fondamentaliste que Trump a enchaîné les violations du droit international, depuis le déplacement à Jérusalem de l’ambassade des Etats-Unis en Israël et le retrait de l’accord sur le nucléaire iranien jusqu’à la reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le territoire occupé du Golan syrien et sur les colonies de la Cisjordanie palestinienne.

Nétanyahou a été le premier bénéficiaire de tous ces gestes unilatéraux de Trump et il n’a pas manqué de célébrer avec emphase la politique et la personne du président américain. Celui-ci s’est cependant inquiété de ne pas recueillir, après de telles initiatives, le soutien qu’il espérait en retour de la communauté juive. Trump a même accusé ses compatriotes juifs de « ne pas assez aimer Israël », poussant la confusion des genres jusqu’à qualifier Nétanyahou de « votre Premier ministre » devant la convention des Juifs républicains, comme si les Juifs américains avaient pour patrie Israël plutôt que les Etats-Unis. Quant au forcing pro-Trump de Nétanyahou, il n’a pas plus convaincu la grande majorité des Juifs américains de se détourner du parti démocrate. La politique moyen-orientale de Trump a, à cet égard, pesé moins que la montée de la violence antisémite aux Etats-Unis durant sa présidence.....................

 
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