Le débat sur l'identité nationale annoncé la semaine dernière par le ministre Éric Besson est ouvert. Le programme est mené tambour battant : depuis lundi, les 100 préfectures et les 350 sous-préfectures sont chargées de l'organiser avec "les forces vives de la Nation". Mardi, le ministre de l'Immigration donnera une conférence de presse avec Jean-François Copé (patron des députés UMP), Gérard Longuet (président du groupe UMP au Sénat) et Michel Barnier (eurodéputé) sur "l'engagement des groupes parlementaires" dans le débat. Les discussions seront alimentées par le rapport du Haut Conseil à l'intégration, "Faire connaître les valeurs de la République", et un rapport parlementaire sur "le respect des symboles de la République". Le débat "s'achèvera avant le 28 février", a indiqué Éric Besson qui dressera ensuite une "synthèse générale".
Entre-temps, le président Nicolas Sarkozy devrait participer, le 4 décembre, à un débat public à l'invitation de l'Institut Montaigne, un think tank de la droite libérale dirigé par l'ex-pdg d'Axa Claude Bébéar.
Des interrogations
Un débat qui suscite bien des commentaires à gauche comme à droite. Tout au long de la semaine dernière, l'opposition a dénoncé une opération de "diversion" et de "surenchère" vis-à-vis du Front national. "La ficelle est un peu grosse", a estimé, dès l'annonce du débat, Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire national du PS, soulignant que les élections régionales avaient lieu dans quelques mois. Une voix dissonante s'est toutefois fait entendre à gauche. Ségolène Royal qui a, elle aussi, dénoncé "l'opération de diversion", a cependant demandé aux socialistes de ne pas rejeter ce débat, "et encore moins de le craindre". Il faut "reconquérir les symboles de la Nation", défend la présidente de la région Poitou-Charentes dans les colonnes du Parisien Dimanche. "La nation, à l'origine, c'est un concept de gauche."
La contestation touche également les rangs de la majorité. Ainsi, l'ancien Premier ministre Alain Juppé s'est interrogé sur la pertinence de relancer un débat sur l'identité nationale, tranché selon lui par l'historien Ernest Renan en 1882 - une référence également citée par l'ancien ministre socialiste Jean-Pierre Chevènement. Le "débat est très risqué", a estimé Christine Boutin, ancienne ministre du gouvernement Sarkozy et présidente du Parti chrétien démocrate. Et jusqu'au Haut Commissaire Martin Hirsch, figure de l'"ouverture" chère à Nicolas Sarkozy qui a estimé que "la France n'a pas de problème d'identité", ajoutant que "c'est un débat 100 % politique". Côté FN, Marine Le Pen est montée au créneau en réclamant une entrevue avec le président Sarkozy et un "Grenelle de l'identité nationale".
Devant cette avalanche de critiques, Éric Besson a souligné que "les élites peuvent toujours dire ce qu'elles souhaitent, le peuple s'est déjà saisi du débat (...) dans les blogs et sur les radios".
Le Point
Entre-temps, le président Nicolas Sarkozy devrait participer, le 4 décembre, à un débat public à l'invitation de l'Institut Montaigne, un think tank de la droite libérale dirigé par l'ex-pdg d'Axa Claude Bébéar.
Des interrogations
Un débat qui suscite bien des commentaires à gauche comme à droite. Tout au long de la semaine dernière, l'opposition a dénoncé une opération de "diversion" et de "surenchère" vis-à-vis du Front national. "La ficelle est un peu grosse", a estimé, dès l'annonce du débat, Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire national du PS, soulignant que les élections régionales avaient lieu dans quelques mois. Une voix dissonante s'est toutefois fait entendre à gauche. Ségolène Royal qui a, elle aussi, dénoncé "l'opération de diversion", a cependant demandé aux socialistes de ne pas rejeter ce débat, "et encore moins de le craindre". Il faut "reconquérir les symboles de la Nation", défend la présidente de la région Poitou-Charentes dans les colonnes du Parisien Dimanche. "La nation, à l'origine, c'est un concept de gauche."
La contestation touche également les rangs de la majorité. Ainsi, l'ancien Premier ministre Alain Juppé s'est interrogé sur la pertinence de relancer un débat sur l'identité nationale, tranché selon lui par l'historien Ernest Renan en 1882 - une référence également citée par l'ancien ministre socialiste Jean-Pierre Chevènement. Le "débat est très risqué", a estimé Christine Boutin, ancienne ministre du gouvernement Sarkozy et présidente du Parti chrétien démocrate. Et jusqu'au Haut Commissaire Martin Hirsch, figure de l'"ouverture" chère à Nicolas Sarkozy qui a estimé que "la France n'a pas de problème d'identité", ajoutant que "c'est un débat 100 % politique". Côté FN, Marine Le Pen est montée au créneau en réclamant une entrevue avec le président Sarkozy et un "Grenelle de l'identité nationale".
Devant cette avalanche de critiques, Éric Besson a souligné que "les élites peuvent toujours dire ce qu'elles souhaitent, le peuple s'est déjà saisi du débat (...) dans les blogs et sur les radios".
Le Point