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Le département d’Etat américain épingle le laxisme du gouvernement Benkirane
Incapable de lutter contre la corruption, l’Exécutif se contente de fermer les yeux
Le gouvernement Benkirane est qualifié d’impuissant dans sa lutte contre la corruption. C’est ce qui découle du rapport publié jeudi dernier, par le département d’Etat américain faisant allusion à une forte recrudescence de ce phénomène dans le pays depuis l’arrivée au pouvoir d’Abdelilah Benkirane.
Dans son rapport sur l’état des droits de l’Homme à travers le monde, le département d’Etat américain indique que l’Exécutif peine à mettre en œuvre les dispositions légales concernant la lutte contre ce fléau. Il estime que ce phénomène considéré comme grave touche l’ensemble de l’appareil exécutif. Pis, le pouvoir judiciaire a été également affecté, souligne le rapport, comme en témoignent les affaires des magistrats de Kénitra, Taza, Meknès et Inezgane condamnés à des peines de prison suite à des accusations de corruption portées contre eux au cours de l’année 2013.
Un constat largement confirmé par l’Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC) qui note, selon le document américain, que la situation de lutte contre la corruption ne s'est pas améliorée de manière significative et que la politique gouvernementale a continué à pécher par manque de dimension stratégique et d’engagement efficace . Une attitude qui a eu des conséquences lourdes sur les citoyens qui sont peu nombreux à dénoncer cette pratique en l'absence d’une législation protégeant les plaignants et les témoins dans les affaires de corruption. D’où le faible nombre de plaintes adressées à l’ICPC sur son portail Internet mis en place depuis 2010 et destiné à la société civile et aux PME pour dénoncer les cas de corruption.
L’impuissance du gouvernement à lutter contre la corruption se manifeste également au niveau de l’incapacité du ministère de la Justice et des Libertés et notamment son Inspection générale qui, après avoir enquêté sur 107 plaintes contre des juges en 2012, n’a déposé que les dossiers de trois juges auprès du Conseil supérieur de la magistrature pour qu’il puisse prendre des mesures disciplinaires à leur encontre.
Un même laxisme a été constaté dans la lutte contre cette pratique dans les rangs de la police nationale. Le rapport américain indique que le gouvernement a affirmé enquêter sur la corruption et d'autres cas de malversations au sein de celle-ci mais sans oser pour autant publier d'informations sur les résultats des enquêtes diligentées.
Le département d’Etat américain a également critiqué l’opacité entourant les données contenues dans les déclarations de patrimoine des juges, des ministres, des parlementaires et des magistrats de la Cour des comptes.
Le rapport a épinglé le fait que la loi réglementant ces déclarations ne prévoit pas de sanctions pénales ou administratives efficientes pour la non-conformité et un manque patent de contrôle de ces données.
Une opacité qui s’étend à l'accès du public à l'information. En effet, le droit à l'information n’est pas assuré. Les autorités ne prévoient pas de mécanismes d'accès à celle-ci, bien que la Constitution garantisse l'accès des citoyens à l'information détenue par les institutions publiques.
http://www.libe.ma/Le-departement-d...laxisme-du-gouvernement-Benkirane_a47572.html
Incapable de lutter contre la corruption, l’Exécutif se contente de fermer les yeux
Le gouvernement Benkirane est qualifié d’impuissant dans sa lutte contre la corruption. C’est ce qui découle du rapport publié jeudi dernier, par le département d’Etat américain faisant allusion à une forte recrudescence de ce phénomène dans le pays depuis l’arrivée au pouvoir d’Abdelilah Benkirane.
Dans son rapport sur l’état des droits de l’Homme à travers le monde, le département d’Etat américain indique que l’Exécutif peine à mettre en œuvre les dispositions légales concernant la lutte contre ce fléau. Il estime que ce phénomène considéré comme grave touche l’ensemble de l’appareil exécutif. Pis, le pouvoir judiciaire a été également affecté, souligne le rapport, comme en témoignent les affaires des magistrats de Kénitra, Taza, Meknès et Inezgane condamnés à des peines de prison suite à des accusations de corruption portées contre eux au cours de l’année 2013.
Un constat largement confirmé par l’Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC) qui note, selon le document américain, que la situation de lutte contre la corruption ne s'est pas améliorée de manière significative et que la politique gouvernementale a continué à pécher par manque de dimension stratégique et d’engagement efficace . Une attitude qui a eu des conséquences lourdes sur les citoyens qui sont peu nombreux à dénoncer cette pratique en l'absence d’une législation protégeant les plaignants et les témoins dans les affaires de corruption. D’où le faible nombre de plaintes adressées à l’ICPC sur son portail Internet mis en place depuis 2010 et destiné à la société civile et aux PME pour dénoncer les cas de corruption.
L’impuissance du gouvernement à lutter contre la corruption se manifeste également au niveau de l’incapacité du ministère de la Justice et des Libertés et notamment son Inspection générale qui, après avoir enquêté sur 107 plaintes contre des juges en 2012, n’a déposé que les dossiers de trois juges auprès du Conseil supérieur de la magistrature pour qu’il puisse prendre des mesures disciplinaires à leur encontre.
Un même laxisme a été constaté dans la lutte contre cette pratique dans les rangs de la police nationale. Le rapport américain indique que le gouvernement a affirmé enquêter sur la corruption et d'autres cas de malversations au sein de celle-ci mais sans oser pour autant publier d'informations sur les résultats des enquêtes diligentées.
Le département d’Etat américain a également critiqué l’opacité entourant les données contenues dans les déclarations de patrimoine des juges, des ministres, des parlementaires et des magistrats de la Cour des comptes.
Le rapport a épinglé le fait que la loi réglementant ces déclarations ne prévoit pas de sanctions pénales ou administratives efficientes pour la non-conformité et un manque patent de contrôle de ces données.
Une opacité qui s’étend à l'accès du public à l'information. En effet, le droit à l'information n’est pas assuré. Les autorités ne prévoient pas de mécanismes d'accès à celle-ci, bien que la Constitution garantisse l'accès des citoyens à l'information détenue par les institutions publiques.
http://www.libe.ma/Le-departement-d...laxisme-du-gouvernement-Benkirane_a47572.html