Le déreglement du monde d'Amin Maalouf

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Je commence la lecture de cet essai sur les sociétés du monde actuel en ses tensions, ses héritages, ses défis et je dois dire que le talent de l'auteur est pour le moment remarquable.

Voici quelques extraits :

La première phrase
Nous sommes entrés dans le nouveau siècle sans boussole.


__________

Ce qui est en cause, c'est le fossé qui se creuse entre notre rapide évolution matérielle, qui chaque jour nous désenclave davantage, et notre trop lente évolution morale, qui ne nous permet pas de faire face aux conséquences tragiques du désenclavement. Bien entendu, l'évolution matérielle ne peut ni ne doit être ralentie. C'est notre évolution morale qui doit s'accélérer considérablement, c'est elle qui doit s'élever, d'urgence, au niveau de notre évolution technologique, ce qui exige une véritable révolution dans les comportements.

- chapitre : Les Victoires trompeuses - 9 - page : 81 - éditeur : Grasset - date d'édition : 2009 -


Si vous avez eu l'occasion de le lire, quelle en est votre opinion?
 
Salam

J'ai lus les croisades vue par les arabes ...

Mon prochain amin maalouf sera Léon l'africain ... IA

tawmat
 
Salam

J'ai beaucoup beaucoup beaucoup aimé !!!

J'ai appris pleins de choses !!!

Vraiment excellent ... j'ai adoré l'objectivité de Maalouf !!!

tawmat

Justement de par le choix de son titre, Amine Maalouf a complètement assumé sa non-objectivité.
Les premières terres conquises par les croisés appartenaient à Byzance 20 ans avant les croisades.
 
Justement de par le choix de son titre, Amine Maalouf a complètement assumé sa non-objectivité.
Les premières terres conquises par les croisés appartenaient à Byzance 20 ans avant les croisades.

Salam

Autant le tire peut paraitre non objectif ... autant le contenu lui l'est ... enfin c'est mon avis ... l'avis d'un profane ... qui lit ce genre de livre pour se rendre intéressant ... ça aide toujours lorsqu'on est assis entre potes autour d'un verre ... j'ai lus un super livre de Amin Maalouf ... blablablabla ...

tawmat
 
aleikum salam,

Comment veux-tu qu'il le soit, s'il ne fait appel qu'au chroniqueur arabe? Cela étant, je comprends que ça te surprenne agréablement de voir un chrétien traiter cette période en faisant pencher le parti pris du côté des musulmans.

T'as encore des amis toi :D?
 
aleikum salam,

Comment veux-tu qu'il le soit, s'il ne fait appel qu'au chroniqueur arabe? Cela étant, je comprends que ça te surprenne agréablement de voir un chrétien traiter cette période en faisant pencher le parti pris du côté des musulmans.

T'as encore des amis toi :D?

Salam

Il me semble qu'il fait appel a des chroniqueurs non arabe également ...

Qu'est ce qu'un ami ?

tawmat
 
Salam

Il me semble qu'il fait appel a des chroniqueurs non arabe également ...

Qu'est ce qu'un ami ?

tawmat

Même s'il est vrai que je l'ai lu , il y a plus de dix ans, je ne pense pas , le principe même du livre était de faire appel aux sources arabes.

Un ami, c'est quelqu'un qu'on voit à intervalle régulier, sinon les autres sont des connaissances.
 
Un passage qui m'a interpellé de bon matin ;) :

C'est le rôle des propagandistes des dissimuler les desseins réels sous les déguisements les plus nobles, et c'est le rôle du citoyen libre de scruter les actes pour dépouiller les mensonges de leur accoutrement.

page 59 les victoires trompeuses.

( Cet essai est une réflexion apronfondie vraiment actuelle, criblée d'exemples sur l'histoire d'un monde du "nouveau siècle sans boussole")
 
De l'auteur je retiens aussi , sa conclusion sur les religions : "Dans toutes les religions, il y a des saints et des assassins" , ainsi que son intéressante thèse sur l'instinct tribal présent encore en Occident, c'était dans son livre le siècle après Béatrice, en résumé, il met en évidence le fait qu'après chaque catastrophe naturelle, les secours occidentaux viennent exclusivement évacuer les leurs.

Chez taddei, lors d'un débat sur l'Irak, maalouf avait expliqué que les arabes étaient les plus grands amoureux de la démocratie, puisque sous la menace très sérieuse et malheureusement souvent mise en oeuvre , d'attentat, 75% d'irakiens ont voté.
 
De l'auteur je retiens aussi , sa conclusion sur les religions : "Dans toutes les religions, il y a des saints et des assassins" , ainsi que son intéressante thèse sur l'instinct tribal présent encore en Occident, c'était dans son livre le siècle après Béatrice, en résumé, il met en évidence le fait qu'après chaque catastrophe naturelle, les secours occidentaux viennent exclusivement évacuer les leurs.

Chez taddei, lors d'un débat sur l'Irak, maalouf avait expliqué que les arabes étaient les plus grands amoureux de la démocratie, puisque sous la menace très sérieuse et malheureusement souvent mise en oeuvre , d'attentat, 75% d'irakiens ont voté.

Il en fait d'ailleurs dans les victoires trompeuses, c'est vrai.
 
De l'auteur je retiens aussi , sa conclusion sur les religions : "Dans toutes les religions, il y a des saints et des assassins" , ainsi que son intéressante thèse sur l'instinct tribal présent encore en Occident, c'était dans son livre le siècle après Béatrice, en résumé, il met en évidence le fait qu'après chaque catastrophe naturelle, les secours occidentaux viennent exclusivement évacuer les leurs.

Chez taddei, lors d'un débat sur l'Irak, maalouf avait expliqué que les arabes étaient les plus grands amoureux de la démocratie, puisque sous la menace très sérieuse et malheureusement souvent mise en oeuvre , d'attentat, 75% d'irakiens ont voté.

L'instinct tribal français a encore frappé, leur ressortissant sont pratiquement tous évacués.
 
Critique de son oeuvre sur l'express


Dans un assaut d'humanisme, le chantre du dialogue entre les civilisations se penche sur les malheurs du monde. Un regard d'homme déçu, mais aussi de nouvelles raisons d'espérer.
La colère d'un honnête homme est terrible. Celle d'Amin Maalouf nous vise tous. Occidentaux ou Orientaux, marxistes ou libéraux, mystiques ou athées. En intendant consciencieux de nos misères, le fils du Cèdre remet à jour le livre de comptes de l'humanité et nous oblige à nous autoexaminer. Sans alarmisme, mais avec une douleur aiguë, Maalouf, «minoritaire d'Orient», espèce en voie d'anéantissement, dénonce l'hallucinant gaspillage de notre intelligence collective. L'intellectuel méditerranéen ne méconnaît pas le proverbe turc «Un ami sait dire des choses amères». Le captivant conteur qui nous avait entraînés dans le destin unique de Léon l'Africain signe aujourd'hui une oeuvre de réflexion empreinte de gravité. Cheminant vers la profondeur, Maalouf, chroniqueur d'un Orient si proche, déploie toute sa sensibilité dans un discours humaniste qui exhale un malaise pour exalter un espoir.
Depuis le 11 septembre 2001, constate-t-il, «aucun dérèglement ne demeure strictement local». Plutôt que d'invoquer un énième impact de la mondialisation, ce nouveau Léviathan, il l'explique par l'émiettement de la conscience humaine.

En adepte des vieilles sagesses, Maalouf n'aime pas les explications «techniques»; il préfère mettre chacun face à ses responsabilités, faisant sienne la pensée d'Epiphane de Chypre: «Si les hommes sont malheureux, c'est de leur faute.» Toute la trame du Dérèglement du monde consiste à comprendre pourquoi. Au commencement se trouve le changement radical induit par la fin de la confrontation entre les deux grands blocs d'hier. Depuis l'effondrement du communisme et le règne unique du capitalisme déboussolé, «nous sommes passés d'un monde où les clivages étaient principalement idéologiques et où le débat était incessant, à un monde où les clivages sont principalement identitaires et où il y a peu de place pour le débat».

Le résultat est accablant: «Chacun proclame ses appartenances à la face des autres, lance ses anathèmes, mobilise les siens, diabolise ses ennemis - qu'y aurait-il d'autre à dire? Les adversaires d'aujourd'hui ont si peu de références communes.»
Tragique glissement de l'idéologique vers l'identitaire, qui n'a nulle part autant d'effets dévastateurs qu'au Moyen-Orient. On trouvera dans ce livre un morceau de bravoure qui retrace et déplore l'étonnante dérive du monde arabo-musulman.
 
A travers le récit haletant du nassérisme et de l'histoire mouvementée des cinq dernières décennies, l'auteur nous fait revivre, dans une vision limpide, l'apogée des mythes et leur effondrement, la ferveur brûlante des foules - la fameuse «rue arabe» des stratèges en chambre - et leur brusque désenchantement. Cinquante ans de tragédie. Rarement le basculement du nationalisme arabe vers le fondamentalisme musulman, qui se situe au lendemain de la guerre des Six Jours, aura été exposé avec autant de clarté. Car l'idée qu'un chef d'Etat arabe puisse tenir tête à l'Occident s'est alors évanouie, laissant un vide tragique, patiemment réoccupé par la religion. Après toutes les effusions et les rodomontades du nassérisme, après tant de discours tapageurs qui ne se sont soldés que par une longue série de défaites, «ceux qui veulent s'opposer radicalement à l'Amérique, que ce soit par les armes ou seulement par la violence rhétorique, ont généralement intérêt à rester dans l'ombre». L'ombre des mosquées. «Se sont développés ainsi deux univers politiques parallèles, l'un apparent mais sans adhésion populaire [les gouvernements], l'autre souterrain et disposant d'une popularité certaine, mais incapable d'assumer durablement la responsabilité du pouvoir [les religieux].»

Les Arabes ne sont pas arrivés tout seuls à cette catastrophe. Loin s'en faut. «Ce que je reproche au monde arabe, énonce l'auteur, c'est l'indigence de sa conscience morale; ce que je reproche à l'Occident, c'est sa propension à transformer sa conscience morale en instrument de domination.» C'est sans doute là la pensée forte du livre. «La civilisation occidentale a été, plus que toute autre, créatrice de valeurs universelles; mais elle s'est montrée incapable de les transmettre convenablement. Un manquement dont l'humanité entière paie aujourd'hui le prix.» Aussi difficile qu'elle soit à admettre, c'est une vérité essentielle qui, loin de nous culpabiliser, doit nous responsabiliser davantage. Maalouf a passé tant de temps à la réconciliation et écrit tant de pages sur ces fragiles passerelles entre le nord et le sud de la Méditerranée qu'il paraît meurtri par la «trahison» de cet Occident dans lequel il croyait si fort.

L'image de cette sergente de l'armée américaine traînant en laisse, comme un chien, un détenu de la prison d'Abou Ghraib est ineffaçable des mémoires arabes. Maalouf est chrétien, mais il veut défendre les musulmans; il est oriental, mais place toujours ses espoirs dans l'Europe; il est libanais, mais il pourfend le communautarisme; il est critique, mais ne cesse d'affirmer sa foi en l'homme. A l'heure où le «veau d'or» de Wall Street s'effondre, où l'effet de serre menace, il perçoit une dernière chance à travers la morale universelle. «Tant que les Etats-Unis n'auront pas persuadé le reste du monde de la légitimité morale de leur prééminence, écrit-il, l'humanité demeurera en état de siège.» Cette même exigence doit nous conduire à repenser notre rapport à «l'autre». La quête de l'émigré universel, qu'Amin Maalouf avait si bien su capter dans Origines, trouve son aboutissement dans le nouveau statut qui devrait être décerné à tout homme déraciné: la dignité. C'est à ce prix que nous sortirons, enfin, de notre longue préhistoire. Car «il n'y a plus d'étrangers en ce siècle, il n'y a plus que des "compagnons de voyage"».

critique
http://www.lexpress.fr/culture/livre/le-dereglement-du-monde_823373.html
 
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