Warren Hern est l'un des derniers médecins au monde (selon lui) à pratiquer l'avortement tardif, c'est-à-dire pendant le troisième trimestre de la grossesse. Sa clinique du Colorado est désormais sous haute surveillance.
Une équipe de « US marshals », des agents du ministère de la Justice, vient d'être dépêchée sur place pour protéger le docteur et son établissement.
Je suis le suivant sur la liste, a déclaré Hern après le meurtre de son ami et confrère George Tiller dimanche :
« Cet homicide est la conséquence inévitable de plus de trente-cinq ans de terrorisme anti-avortement, de violence et de harcèlements constants. Aussi ne suis-je nullement surpris de ce qui s'est passé.
Depuis 1977 et selon la National Abortion Federation (pro-avortement), 6 100 actes de violence ont été commis contre des membres du corps médical pratiquant l'avortement aux Etats-Unis et au Canada.
Le docteur George Tiller, 68 ans, abattu d'une balle alors qu'il assistait au service religieux de sa paroisse en compagnie de son épouse Jeanne, est la dernière victime d'un mouvement d'extrêmistes qui, s'il se dit « pro-vie », n'hésite pas à recourir à l'assassinat. Pour la bonne cause, paraît-il.
Geroge Tiller avait déjà survécu à plusieurs attentats
Quatre docteurs ont déjà été descendus. Dix-sept autres ont été ciblés. Quant à George Tiller, il avait par deux fois survécu à des attentats. La première en 1986 lorsqu'une bombe fit voler sa clinique de Wichita (Kansas) en éclats. La seconde en 1993 lorsque Rachelle Shannon visa -et blessa- ses deux bras (elle est, depuis, en prison).
A part ça, le docteur Tiller fut traîné au tribunal, menacé et harcelé pendant des années. Assiégée 24h/24 par des hordes de fanatiques brandissant des pancartes et d'effroyables photos de ftus, sa clinique, le Women's Health Care Services, avait été reconstruite en version forteresse après l'attentat de 1986.
Le mois dernier, enragés par une victoire juridique du docteur, des militants anti-avortement avaient réussi à désactiver le système de surveillance de l'établissement en sectionnant des câbles. Ils avaient aussi percé des trous dans le toit. La clinique avait été inondée par la pluie. L'étau se resserrait une fois de plus sur le docteur.
En mars, Tiller avait été inculpé de 19 délits par un procureur du Kansas, Phill Kline. Selon le magistrat, le médecin violait la loi en pratiquant des IVG tardifs injustifiés sur des femmes saines de corps et d'esprit.
Strictement réglementée, la procédure ne peut être exécutée que sur des futures mères dont la vie est mise en danger par leur ftus, ou encore dans le cas où des ftus, victimes de malformations, n'ont aucune chance de survie après la naissance.
L'acquittement du Dr. Tiller a déchaîné la colère des prolife
Le diagnostic doit de plus être confirmé par un second médecin n'ayant aucun lien financier ou intérêts communs avec le premier. Tiller était en autre accusé d'enfreindre cette clause de la loi. Depuis des années, il expliquait qu'il ne pratiquait ces IVG qu'en cas d'extrême danger pour la mère ou l'enfant, qu'il fallait bien que quelqu'un le fasse. Des femmes venaient de partout pour le consulter.
Mais les jurés l'ont innocenté et acquitté après quarante-cinq minutes de délibérations. Les militants anti-avortement ont cru s'étrangler. Et Scott Roeder, 51 ans, un ardent marginal appartenant à la mouvance des militias, a décidé de frapper.
Il avait assisté au procès, s'était rendu maintes fois à Wichita pour manifester devant la clinique. Pour lui, c'en était trop. Il est allé à l'église et a tiré. Vite lancée sur ses traces, la police l'a arrêté trois heures plus tard sur une route du Kansas. Il n'a opposé aucune résistance. Il avait déjà été inculpé pour possession et utilisation d'explosifs.
Il s'agit maintenant de savoir si Scott Roeder a agi seul ou avec l'aide de membres d »Operation Rescue, « la voix du mouvement anti-avortement », une organisation belliqueuse qui déverse fiel et insultes sur ceux qui, de près ou de loin, encouragent l'avortement.
suite et source
Une équipe de « US marshals », des agents du ministère de la Justice, vient d'être dépêchée sur place pour protéger le docteur et son établissement.
Je suis le suivant sur la liste, a déclaré Hern après le meurtre de son ami et confrère George Tiller dimanche :
« Cet homicide est la conséquence inévitable de plus de trente-cinq ans de terrorisme anti-avortement, de violence et de harcèlements constants. Aussi ne suis-je nullement surpris de ce qui s'est passé.
Depuis 1977 et selon la National Abortion Federation (pro-avortement), 6 100 actes de violence ont été commis contre des membres du corps médical pratiquant l'avortement aux Etats-Unis et au Canada.
Le docteur George Tiller, 68 ans, abattu d'une balle alors qu'il assistait au service religieux de sa paroisse en compagnie de son épouse Jeanne, est la dernière victime d'un mouvement d'extrêmistes qui, s'il se dit « pro-vie », n'hésite pas à recourir à l'assassinat. Pour la bonne cause, paraît-il.
Geroge Tiller avait déjà survécu à plusieurs attentats
Quatre docteurs ont déjà été descendus. Dix-sept autres ont été ciblés. Quant à George Tiller, il avait par deux fois survécu à des attentats. La première en 1986 lorsqu'une bombe fit voler sa clinique de Wichita (Kansas) en éclats. La seconde en 1993 lorsque Rachelle Shannon visa -et blessa- ses deux bras (elle est, depuis, en prison).
A part ça, le docteur Tiller fut traîné au tribunal, menacé et harcelé pendant des années. Assiégée 24h/24 par des hordes de fanatiques brandissant des pancartes et d'effroyables photos de ftus, sa clinique, le Women's Health Care Services, avait été reconstruite en version forteresse après l'attentat de 1986.
Le mois dernier, enragés par une victoire juridique du docteur, des militants anti-avortement avaient réussi à désactiver le système de surveillance de l'établissement en sectionnant des câbles. Ils avaient aussi percé des trous dans le toit. La clinique avait été inondée par la pluie. L'étau se resserrait une fois de plus sur le docteur.
En mars, Tiller avait été inculpé de 19 délits par un procureur du Kansas, Phill Kline. Selon le magistrat, le médecin violait la loi en pratiquant des IVG tardifs injustifiés sur des femmes saines de corps et d'esprit.
Strictement réglementée, la procédure ne peut être exécutée que sur des futures mères dont la vie est mise en danger par leur ftus, ou encore dans le cas où des ftus, victimes de malformations, n'ont aucune chance de survie après la naissance.
L'acquittement du Dr. Tiller a déchaîné la colère des prolife
Le diagnostic doit de plus être confirmé par un second médecin n'ayant aucun lien financier ou intérêts communs avec le premier. Tiller était en autre accusé d'enfreindre cette clause de la loi. Depuis des années, il expliquait qu'il ne pratiquait ces IVG qu'en cas d'extrême danger pour la mère ou l'enfant, qu'il fallait bien que quelqu'un le fasse. Des femmes venaient de partout pour le consulter.
Mais les jurés l'ont innocenté et acquitté après quarante-cinq minutes de délibérations. Les militants anti-avortement ont cru s'étrangler. Et Scott Roeder, 51 ans, un ardent marginal appartenant à la mouvance des militias, a décidé de frapper.
Il avait assisté au procès, s'était rendu maintes fois à Wichita pour manifester devant la clinique. Pour lui, c'en était trop. Il est allé à l'église et a tiré. Vite lancée sur ses traces, la police l'a arrêté trois heures plus tard sur une route du Kansas. Il n'a opposé aucune résistance. Il avait déjà été inculpé pour possession et utilisation d'explosifs.
Il s'agit maintenant de savoir si Scott Roeder a agi seul ou avec l'aide de membres d »Operation Rescue, « la voix du mouvement anti-avortement », une organisation belliqueuse qui déverse fiel et insultes sur ceux qui, de près ou de loin, encouragent l'avortement.
suite et source