2° partie:
Je veux, ce soir, m’adresser à tous les marocains qui sont si différents les uns des autres, qui n’ont pas la même langue, qui n’ont pas la même religion, qui n’ont pas les mêmes coutumes, qui n’ont pas la même culture, qui n’ont pas la même histoire et qui pourtant se reconnaissent les uns les autres comme des marocains . Là réside le premier mystère du Maroc. ( reconnait l'exception marocain lol)
Oui, je veux m’adresser à tous les habitants de ce pays meurtri, et, en particulier, aux jeunes, à vous qui vous êtes tant battus les uns contre les autres et souvent tant haïs, qui parfois vous combattez et vous haïssez encore mais qui pourtant vous reconnaissez comme frères, frères dans la souffrance, frères dans l’humiliation, frères dans la révolte, frères dans l’espérance, frères dans le sentiment que vous éprouvez d’une destinéecommune, frères à travers cette foi mystérieuse qui vous rattache à la terre marocaine, foi qui se transmet de génération en génération et que l’exil lui-même ne peut effacer.
Je ne suis pas venu, jeunes marocains, pour pleurer avec vous sur les malheurs du Maroc. Car le Maroc n’a pas besoin de mes pleurs.
Je ne suis pas venu, jeunes marocains, pour m’apitoyer sur votre sort parce que votre sort est d’abord entre vos mains. Que feriez-vous, fière jeunesse marocaine de ma pitié ?
Je ne suis pas venu effacer le passé car le passé ne s’efface pas.
Je ne suis pas venu nier les fautes ni les crimes car il y a eu des fautes et il y a eu des crimes.Il y a eu des valeureux hommes marocains qui ont combattus au côté des français et ont été sacrifiés comme chair à canons aux premières lignes, il y a eu l’esclavage: des immigrés marocains qui ont été arachés à leur teres, des villages reculés du Maroc pour reconstruire la France aprés la déstruction de la 2 guerre mondiale, les hommes, les femmes, les enfants achetés et vendus comme des marchandises et regroupés dans les banlieux des barres d'HLM. Et ce crime ne fut pas seulement un crime contre les marocains, ce fut un crime contre l’homme, ce fut un crime contre l’humanité toute entière.
Et l’homme marocain qui éternellement entend de la cale des bateaux qui se dirigent vers le port de Marseille, monter les cris et les vomissement et les hoquettements des cette main d'oeuvres , les pleurs de l’un d’entre eux qui a tout laisé derrière lui. Cet homme marocain qui ne peut s’empêcher de se répéter sans fin « Et ce pays cria pendant des années que nous sommes des bêtes brutes . Cet homme marocain, je veux le dire ici à Dakar, a le visage de tous les hommes du monde.