Le film "Zabana"

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Le film "Zabana" du réalisateur Saïd Ould Khelifa représentera l’Algérie à la 85e session des Oscars du cinéma aux Etats-Unis, un des rendez-vous les plus importants du cinéma dans le monde.

La commission algérienne de sélection des films, qui s’est réunie dernièrement pour choisir le film long métrage qui représentera l’Algérie à la prochaine session des Oscars, a retenu le film historique "Zabana" réalisé dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie et produit par l’Agence algérienne pour le rayonnement culturelle (Aarc) et "Laith média", a indiqué lundi un communiqué du ministère de la Culture.

La projection en avant-première du film "Zabana", dédié au parcours du martyr de la cause algérienne guillotiné le 19 juin 1956 a eu lieu en août dernier.

Selon une source proche de l’équipe du film, ce denier a reçu une lettre d’approbation pour "représenter l’Algérie aux candidatures préliminaires" des Oscars car il remplit les conditions de participation.

Le film a été projeté en avant-première à Alger et a été présenté lors du festival du film international de Toronto (Canada) qui est une occasion pour plusieurs films de déclarer leurs candidatures aux Oscars, au regard de la date de sa tenue juste avant la clôture des candidatures le 30 septembre en cours.

Le film Zabana a reçu également l’appui des réalisateurs algériens Lakhdar Hamina et Rachid Bouchareb, tous deux membres à la commission académique des arts et des sciences qui octroie le prix Oscar institué en 1927.

La liste des films qui participeront à la session 2013 des oscars sera annoncée le 30 septembre prochain. Après le visionnage des films, cette instance choisira 5 parmi les 70 films présentés par leurs pays pour participer à la compétition du film étranger.

"Zabana" sera à l’affiche en Algérie à partir du 1 novembre prochain.

http://www.youtube.com/watch?v=wvbg1xZsxLs
 
L'exécution d'Ahmed Zabana, 30 ans, membre du Front de libération nationale (FLN), « marque le début de la bataille d'Alger, » selon le cinéaste algérien.

Son film, présenté pour la première fois au festival international de Toronto sort l'année marquant le cinquantième anniversaire de l'indépendance de l'Algérie (1962).

Zabana, interprété avec talent par Imad Benchenni, est le premier des 222 prisonniers algériens guillotinés par les Français pendant la guerre d'Algérie, selon des études historiques, entre 1956 et 1960.

Le cinéaste reconstitue également la séance en 1956 du Conseil des ministres au cours de laquelle fut décidée que les prisonniers politiques condamnés pour meurtre seraient exécutés. Avaient notamment voté pour la peine de mort : François Mitterrand (Justice) et Félix Houphouët-Boigny (« lui, ce fut une surprise pour moi de le découvrir, » confie M. Ould khelifa). Contre : Pierre Mendès France, Alain Savary, Gaston Deferre.

Le film se termine sur l'exécution particulièrement horrible de Zabana. A deux reprises, la lame de « la Veuve », comme on surnommait la guillotine, s'est bloquée. Ce n'est qu'au troisième essai que Zabana fut guillotiné.
 
La dernière lettre du condamné à mort

Mes chers parents, ma chère mère.

Je vous écris sans savoir si cette lettre sera la dernière et cela, Dieu seul le sait. Si je subis un malheur quel qu'il soit, ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu, car la mort pour la cause de Dieu est une vie qui n’a pas de fin et la mort pour la patrie n'est qu'un devoir.

Vous avez accompli votre devoir puisque vous avez sacrifié l'être le plus cher pour vous. Ne me pleurez pas et soyez fiers de moi. Enfin, recevez les salutations d'un fils et d'un frère qui vous a toujours aimés et que vous avez toujours aimé.

Ce sont peut-être là les plus belles salutations que vous recevrez de ma part, à toi ma mère et à toi mon père ainsi qu' à Nora, El Houari, Halima, El Habib, Fatma, Kheira, Salah et Dinya et à toi mon cher frère Abdelkader ainsi qu'à tous ceux qui partageront votre peine. Allah est Le Plus-Grand et Il est Seul à être équitable.

Votre fils et frère qui vous aime de tout son cœur H'mida.
 
Ayant participé à l'assassinat du garde forestier François Braun dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1954, à la maison forestière de la Mare d'Eau (entre Zahana et Oggaz), il est pris le 8 novembre, jugé et condamné à mort. L'exécution de la sentence est l'enjeu d'un bras de fer entre les élus d'Algérie, les responsables du FLN à Alger et les autorités françaises.

Des élus d'Algérie réclament l'exécution des condamnés à mort, et le chef de la zone algéroise du FLN Abane Ramdane menace : « si le gouvernement français faisait guillotiner les condamnés à mort, des représailles terribles s’abattront sur la population civile européenne ». Khalfa Mameri, biographe d'Abane Ramdane, attribue à son héros une stratégie d’« accélération voulue de la répression », pour unifier le peuple algérien autour du FLN.

Le ministre résidant Robert Lacoste laisse finalement guillotiner à la prison de Barberousse, le 19 juin 1956, deux condamnés à mort, dont Ahmed Zabana.
Aussitôt, Ramdane Abane et Larbi Ben M'hidi, arrivé depuis peu à Alger, rédigent un tract menaçant : « Pour chaque maquisard guillotiné, cent Français seront abattus sans distinction ». C'est l'enclenchement de la bataille d'Alger.
 
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