LEMONDE.FR | 06.07.10 |
Des fondations considérées par le fisc américain comme des organisations de bienfaisance et à ce titre aidées par l'Etat aident les Israéliens à implanter des colonies en Cisjordanie, affirme mardi 6 juillet le New York Times. Le journal dit avoir identifié "au moins 40 groupes américains qui ont collecté plus de 200 millions de dollars de dons déductibles des impôts pour les implantations juives en Cisjordanie et à Jérusalem-Est lors de la dernière décennie".
"L'argent va principalement à des écoles, des synagogues et des centres de loisirs et ainsi de suite, des dépenses légitimes en vertu du code fiscal", précise le quotidien. "Mais il a aussi financé des fournitures plus douteuses d'un point de vue légal : des logements ainsi que des chiens de garde, des gilets pare-balles, des viseurs pour fusils et des véhicules pour assurer la sécurité d'avant-postes loin dans les régions occupées", d'après le New York Times.
UN DEVOIR "BIBLIQUE"
Le quotidien raconte comment, des volontaires de l'une de ces associations, HaYovel, se rendent en Israël pour vendanger dans une colonie en Cisjordanie, sur les collines de l'ancienne Samarie. Une mission qu'ils considèrent comme "biblique". Leurs intentions sont claires, et justifiées à grand renfort de citation des Ecritures : permettre le retour du Messie sur la Terre promise une fois qu'elle sera entièrement peuplée par les juifs. Ce groupe, basée au Tennessee et qui dit vouloir "aider les fermiers indépendants israéliens" et redonner à Israël ses frontière de l'époque biblique, propose des déductions d'impôts à ses donateurs grâce à son statut d'association à but non lucratif.
Le journal américain rappelle que le code fiscal israélien ne permet pas à ce genre de fondation de prétendre à une déductibilité des impôts, et cite un responsable du département d'Etat américain selon lequel ces déductions fiscales aux Etats-Unis sont "un problème". Il s'agit là "d'une curieuse juxstaposition", note le journal, alors que Barack Obama doit rencontrer mardi 6 juillet à la Maison Blanche le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et aborder ce dossier de la colonisation qui paraît de plus en plus crucial. "Alors que le gouvernement américain tente de mettre un terme aux installations illégales en Cisjordanie et veut appuyer la création d'un Etat palestinien, le Trésor américain aide ses installations au travers de déductions d'impôts sur les dons qui les financent."
Les dons déductibles à des associations poursuivant des buts politiques, ne sont pas une nouveauté, rappelle par ailleurs le New York Times. De nombreux groupes israéliens mettant clairement en avant un programme politique comme l'organisation pacifiste La Paix maintenant bénéficient de ces déductions d'impôts. Même le Free Gaza Movement, organisateur de la Flottille pour Gaza et qui pourtant ne dispose pas de la reconnaissance nécessaire pour ce faire, propose aux citoyens américains de faire un don déductible, via une autre association qui lui reverse ensuite les dons.
En savoir plus :
- l'article du New York Times.
- la carte des colonies illégales qui ont bénéficié de ces aides, sur le site du New York Times.
Le Monde.fr avec AFP
Des fondations considérées par le fisc américain comme des organisations de bienfaisance et à ce titre aidées par l'Etat aident les Israéliens à implanter des colonies en Cisjordanie, affirme mardi 6 juillet le New York Times. Le journal dit avoir identifié "au moins 40 groupes américains qui ont collecté plus de 200 millions de dollars de dons déductibles des impôts pour les implantations juives en Cisjordanie et à Jérusalem-Est lors de la dernière décennie".
"L'argent va principalement à des écoles, des synagogues et des centres de loisirs et ainsi de suite, des dépenses légitimes en vertu du code fiscal", précise le quotidien. "Mais il a aussi financé des fournitures plus douteuses d'un point de vue légal : des logements ainsi que des chiens de garde, des gilets pare-balles, des viseurs pour fusils et des véhicules pour assurer la sécurité d'avant-postes loin dans les régions occupées", d'après le New York Times.
UN DEVOIR "BIBLIQUE"
Le quotidien raconte comment, des volontaires de l'une de ces associations, HaYovel, se rendent en Israël pour vendanger dans une colonie en Cisjordanie, sur les collines de l'ancienne Samarie. Une mission qu'ils considèrent comme "biblique". Leurs intentions sont claires, et justifiées à grand renfort de citation des Ecritures : permettre le retour du Messie sur la Terre promise une fois qu'elle sera entièrement peuplée par les juifs. Ce groupe, basée au Tennessee et qui dit vouloir "aider les fermiers indépendants israéliens" et redonner à Israël ses frontière de l'époque biblique, propose des déductions d'impôts à ses donateurs grâce à son statut d'association à but non lucratif.
Le journal américain rappelle que le code fiscal israélien ne permet pas à ce genre de fondation de prétendre à une déductibilité des impôts, et cite un responsable du département d'Etat américain selon lequel ces déductions fiscales aux Etats-Unis sont "un problème". Il s'agit là "d'une curieuse juxstaposition", note le journal, alors que Barack Obama doit rencontrer mardi 6 juillet à la Maison Blanche le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et aborder ce dossier de la colonisation qui paraît de plus en plus crucial. "Alors que le gouvernement américain tente de mettre un terme aux installations illégales en Cisjordanie et veut appuyer la création d'un Etat palestinien, le Trésor américain aide ses installations au travers de déductions d'impôts sur les dons qui les financent."
Les dons déductibles à des associations poursuivant des buts politiques, ne sont pas une nouveauté, rappelle par ailleurs le New York Times. De nombreux groupes israéliens mettant clairement en avant un programme politique comme l'organisation pacifiste La Paix maintenant bénéficient de ces déductions d'impôts. Même le Free Gaza Movement, organisateur de la Flottille pour Gaza et qui pourtant ne dispose pas de la reconnaissance nécessaire pour ce faire, propose aux citoyens américains de faire un don déductible, via une autre association qui lui reverse ensuite les dons.
En savoir plus :
- l'article du New York Times.
- la carte des colonies illégales qui ont bénéficié de ces aides, sur le site du New York Times.
Le Monde.fr avec AFP