Le frontiste Laurent Lopez remporte la cantonale de Brignoles
Le Monde.fr avec AFP | 13.10.2013 à 11h40 • Mis à jour le 13.10.2013 à 21h12
Le candidat FN Laurent Lopez a été élu, dimanche 13 octobre, conseiller général dans le canton de Brignoles, dans le Var, au terme d'un duel qui l'a opposé au second tour à la candidate UMP, Catherine Delzers. Laurent Lopez était arrivé avec vingt points d'avance au premier tour, la semaine dernière. Le candidat FN a été élu avec 53,9 % des voix (5 301 voix) contre 46,1 % pour son adversaire (4 301 voix), a indiqué la préfecture.
"Je pense à mes électeurs, à tous ces bannis, à ce peuple modeste", a réagi le nouvel élu. "Je suis très heureux, c'est un score sans ambigüité", a-t-il encore dit, qualifiant sa victoire de "divine surprise". Pour le nouveau conseil général de Brignoles, cette victoire est une première étape. "Je suis candidat à la mairie de Brignoles", a déclaré Laurent Lopez devant les journalistes à l'annonce de sa victoire. A ses côtés la députée FN Marion Maréchal-Le Pen s'est dite "fière" du candidat de son parti : "Il a réussi malgré l'alliance UMP-PS", a-t-elle déclaré.
"C'est une belle victoire", a déclaré la présidente du Front national Marine Le Pen, au cours du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI, ajoutant : "unis, les Français sont invincibles". Cette victoire est, selon elle, "un virage, la confirmation de la mort du Front républicain", a-t-elle appuyé, rappelant que le PS avait appelé à voter UMP au deuxième tour.
L'OBJECTIF DES MUNICIPALES
"C'est une cantonale partielle, il ne faut pas non plus essayer d'en tirer des enseignements sur les municipales", a poursuivi Marine Le Pen. "Mais ça augure d'une volonté de changement des Français, qui vont l'exprimer, qui vont se mobiliser", pour les municipales. "Ca augure des villes gagnées, des centaines, peut-être des milliers de conseillers municipaux", a-t-elle dit. "Le Front national est le plus avancé de tous les partis politiques" au niveau de la constitution des listes, a assuré la présidente du FN au Grand jury, RTL/Le Figaro/LCI. "Nous sommes en train de constituer nos listes, tout va bien pour nous", a-t-elle assuré, réagissant à des informations publiées par Le Monde.
Le Front national va "décrocher des municipalités" en mars 2014 dans le Nord-Pas-de-Calais, où l'implantation du parti n'a jamais été "aussi importante et aussi performante", a estimé dimanche à Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, le secrétaire général du FN, Steeve Briois, après avoir présenté aux militants la cinquantaine de têtes de listes investies dans la région.
Une cinquantaine de listes, "c'est six fois plus qu'en 2008 et nous aurons je pense dix fois ou quinze fois plus d'élus qu'en 2008 et y compris des élus majoritaires"sur "tout le territoire", a-t-il estimé. "On est présent dans toutes les villes de plus de 20 000 habitants de la région et plus d'une ville sur deux ou sur trois du bassin minier. Nous couvrons plus de 50 % du corps électoral, c'est une belle progression. Nous n'avons jamais été à un niveau aussi élevé en terme de constitution de listes", a souligné M. Briois.
Lire : "Municipales : le FN présent dans à peine une ville sur six"
"C'est une victoire éclatante contre toutes les formations politique réunies, la collusion de nos adversaires a été prouvée et leur coalition a été vaincue, c'est un grand message d'espoir", a dit sur i>télé Bruno Gollnisch, membre du bureau politique du FN. C'est une dynamique "pour les municipales, pour les européennes et pour la suite", a-t-il ajouté.
Pour le président de l'UMP, Jean-François Copé, la victoire du Front national à l'élection cantonale de Brignoles est le résultat d'une "double peine : la gestion désastreuse de la ville par les communistes" et "la gestion calamiteuse de notre pays par la gauche". "Je donne donc rendez-vous aux électeurs de Brignoles pour les municipales (en 2014) où notre candidate, la députée Josette Pons, portera les couleurs d'une droite décomplexée qui viendra donner un nouvel élan à cette ville sinistrée par les ravages de la politique de la gauche", a ajouté M. Copé.
"UNE MAUVAISE NOUVELLE POUR LA RÉPUBLIQUE"
Le premier secrétaire du PS, Harlem Désir, a déploré la victoire du candidat FN"qui rappelle à la gauche l'impérieuse nécessité de son rassemblement dans les territoires" où le parti d'extrême droite est fort. "Comme cela était malheureusement prévisible à la suite des résultats du premier tour dimanche dernier, le FN emporte ce soir le canton de Brignoles. Il ne devient pas pour autant, et loin de là, le premier parti de France comme l'ont clamé ses dirigeants cette semaine", a-t-il écrit dans un communiqué.
C'est "une mauvaise nouvelle pour la démocratie et pour la République et je considère qu'à partir de maintenant chacun doit en mesurer profondément lagravité", a commenté le ministre de l'éducation nationale Vincent Peillon surBFM/LePoint/RMC. "C'est la France qui périclite, c'est la France sans avenir, c'est un grand danger pour nous tous". "Ce n'est pas la bonne voie à emprunter", a-t-il dit, "donc tous ceux qui veulent une autre voie doivent maintenant redoublerd'efforts".
Evoquant les élections européennes de 2014 où il sera tête de liste dans le sud-est, région où est située Brignoles et où le FN "est le plus fort", le ministre a estimé qu'"il faut qu'il y ait un engagement fort et de personnalités politiques qui sont connues (...) et qui engagent aussi évidemment une action gouvernementale".
Ségolène Royal, présidente PS de la région Poitou-Charentes, a estimé que la progression du Front national n'était pas due à "une adhésion aux propositions du FN" des Français. Interrogée lors de l'émission "C Politique" de France 5 sur la montée du FN dans les sondages, et avant que ne soit connu le résultat de la cantonale partielle de Brignoles, Mme Royal a jugé que "c'est l'expression d'un malaise, d'une rupture identitaire, d'une angoisse sur le futur".
TAUX DE PARTICIPATION ÉLEVÉ
Le taux de participation de ce second tour a atteint 45,26 %, en hausse de près de 12 points par rapport au premier tour, a annoncé la préfecture du Var. Au 1er tour le 6 octobre, 33,40 % des électeurs du canton s'étaient rendus aux urnes.
Dans ce canton gagné par la gauche en 2012, le FN est arrivé largement en tête du premier tour, avec 40,4 % des voix, dans un scrutin marqué par une abstention de près de 67 %. La candidate UMP, Catherine Delzers, est arrivée en deuxième position, avec 20,8 % des voix. Le candidat du Parti communiste, Laurent Carratala, soutenu par le Parti socialiste, a obtenu 14,6 % des voix, et la candidate d'Europe Ecologie Les Verts, Magda Igyarto-Arnoult, 8,9 %. Le dissident FN, Jean-Paul Dispard a obtenu 9,1 %. Ces trois candidats ont été éliminés au premier tour.
Se félicitant d'une "poussée assez spectaculaire", la présidente du FN Marine Le Pen avait revendiqué pour son parti le titre de "premier parti de France". Au 1er tour à Brignoles cependant, le FN "a fait le même score que d'habitude", avait nuancé Cyril Omet, responsable local du PS. Eliminée dès le premier tour, la gauche avait lancé un appel au "front républicain" pour "faire barrage" au candidat FN et soutenirCatherine Delzers. L'abstention avait joué en défaveur de la gauche, partie en ordre dispersé avec un candidat communiste et un candidat écologiste.
En août 2012, le Conseil d'Etat avait confirmé l'annulation de l'élection cantonale partielle de juin-juillet, qui avait vu le communiste Claude Gilardo, maire de Brignoles, l'emporter de seulement treize voix face au candidat du FN, Jean-Paul Dispard.
Lors des élections cantonales de mars 2011, le candidat FN, à l'époque M. Dispard, avait battu M. Gilardo de cinq voix. L'élection avait été annulée. Le canton de Brignoles faisait alors partie des deux seuls remportés nationalement par le FN, avec celui de Carpentras-Nord, dans le Vaucluse.
Le Monde.fr avec AFP | 13.10.2013 à 11h40 • Mis à jour le 13.10.2013 à 21h12
Le candidat FN Laurent Lopez a été élu, dimanche 13 octobre, conseiller général dans le canton de Brignoles, dans le Var, au terme d'un duel qui l'a opposé au second tour à la candidate UMP, Catherine Delzers. Laurent Lopez était arrivé avec vingt points d'avance au premier tour, la semaine dernière. Le candidat FN a été élu avec 53,9 % des voix (5 301 voix) contre 46,1 % pour son adversaire (4 301 voix), a indiqué la préfecture.
"Je pense à mes électeurs, à tous ces bannis, à ce peuple modeste", a réagi le nouvel élu. "Je suis très heureux, c'est un score sans ambigüité", a-t-il encore dit, qualifiant sa victoire de "divine surprise". Pour le nouveau conseil général de Brignoles, cette victoire est une première étape. "Je suis candidat à la mairie de Brignoles", a déclaré Laurent Lopez devant les journalistes à l'annonce de sa victoire. A ses côtés la députée FN Marion Maréchal-Le Pen s'est dite "fière" du candidat de son parti : "Il a réussi malgré l'alliance UMP-PS", a-t-elle déclaré.
"C'est une belle victoire", a déclaré la présidente du Front national Marine Le Pen, au cours du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI, ajoutant : "unis, les Français sont invincibles". Cette victoire est, selon elle, "un virage, la confirmation de la mort du Front républicain", a-t-elle appuyé, rappelant que le PS avait appelé à voter UMP au deuxième tour.
L'OBJECTIF DES MUNICIPALES
"C'est une cantonale partielle, il ne faut pas non plus essayer d'en tirer des enseignements sur les municipales", a poursuivi Marine Le Pen. "Mais ça augure d'une volonté de changement des Français, qui vont l'exprimer, qui vont se mobiliser", pour les municipales. "Ca augure des villes gagnées, des centaines, peut-être des milliers de conseillers municipaux", a-t-elle dit. "Le Front national est le plus avancé de tous les partis politiques" au niveau de la constitution des listes, a assuré la présidente du FN au Grand jury, RTL/Le Figaro/LCI. "Nous sommes en train de constituer nos listes, tout va bien pour nous", a-t-elle assuré, réagissant à des informations publiées par Le Monde.
Le Front national va "décrocher des municipalités" en mars 2014 dans le Nord-Pas-de-Calais, où l'implantation du parti n'a jamais été "aussi importante et aussi performante", a estimé dimanche à Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, le secrétaire général du FN, Steeve Briois, après avoir présenté aux militants la cinquantaine de têtes de listes investies dans la région.
Une cinquantaine de listes, "c'est six fois plus qu'en 2008 et nous aurons je pense dix fois ou quinze fois plus d'élus qu'en 2008 et y compris des élus majoritaires"sur "tout le territoire", a-t-il estimé. "On est présent dans toutes les villes de plus de 20 000 habitants de la région et plus d'une ville sur deux ou sur trois du bassin minier. Nous couvrons plus de 50 % du corps électoral, c'est une belle progression. Nous n'avons jamais été à un niveau aussi élevé en terme de constitution de listes", a souligné M. Briois.
Lire : "Municipales : le FN présent dans à peine une ville sur six"
"C'est une victoire éclatante contre toutes les formations politique réunies, la collusion de nos adversaires a été prouvée et leur coalition a été vaincue, c'est un grand message d'espoir", a dit sur i>télé Bruno Gollnisch, membre du bureau politique du FN. C'est une dynamique "pour les municipales, pour les européennes et pour la suite", a-t-il ajouté.
Pour le président de l'UMP, Jean-François Copé, la victoire du Front national à l'élection cantonale de Brignoles est le résultat d'une "double peine : la gestion désastreuse de la ville par les communistes" et "la gestion calamiteuse de notre pays par la gauche". "Je donne donc rendez-vous aux électeurs de Brignoles pour les municipales (en 2014) où notre candidate, la députée Josette Pons, portera les couleurs d'une droite décomplexée qui viendra donner un nouvel élan à cette ville sinistrée par les ravages de la politique de la gauche", a ajouté M. Copé.
"UNE MAUVAISE NOUVELLE POUR LA RÉPUBLIQUE"
Le premier secrétaire du PS, Harlem Désir, a déploré la victoire du candidat FN"qui rappelle à la gauche l'impérieuse nécessité de son rassemblement dans les territoires" où le parti d'extrême droite est fort. "Comme cela était malheureusement prévisible à la suite des résultats du premier tour dimanche dernier, le FN emporte ce soir le canton de Brignoles. Il ne devient pas pour autant, et loin de là, le premier parti de France comme l'ont clamé ses dirigeants cette semaine", a-t-il écrit dans un communiqué.
C'est "une mauvaise nouvelle pour la démocratie et pour la République et je considère qu'à partir de maintenant chacun doit en mesurer profondément lagravité", a commenté le ministre de l'éducation nationale Vincent Peillon surBFM/LePoint/RMC. "C'est la France qui périclite, c'est la France sans avenir, c'est un grand danger pour nous tous". "Ce n'est pas la bonne voie à emprunter", a-t-il dit, "donc tous ceux qui veulent une autre voie doivent maintenant redoublerd'efforts".
Evoquant les élections européennes de 2014 où il sera tête de liste dans le sud-est, région où est située Brignoles et où le FN "est le plus fort", le ministre a estimé qu'"il faut qu'il y ait un engagement fort et de personnalités politiques qui sont connues (...) et qui engagent aussi évidemment une action gouvernementale".
Ségolène Royal, présidente PS de la région Poitou-Charentes, a estimé que la progression du Front national n'était pas due à "une adhésion aux propositions du FN" des Français. Interrogée lors de l'émission "C Politique" de France 5 sur la montée du FN dans les sondages, et avant que ne soit connu le résultat de la cantonale partielle de Brignoles, Mme Royal a jugé que "c'est l'expression d'un malaise, d'une rupture identitaire, d'une angoisse sur le futur".
TAUX DE PARTICIPATION ÉLEVÉ
Le taux de participation de ce second tour a atteint 45,26 %, en hausse de près de 12 points par rapport au premier tour, a annoncé la préfecture du Var. Au 1er tour le 6 octobre, 33,40 % des électeurs du canton s'étaient rendus aux urnes.
Dans ce canton gagné par la gauche en 2012, le FN est arrivé largement en tête du premier tour, avec 40,4 % des voix, dans un scrutin marqué par une abstention de près de 67 %. La candidate UMP, Catherine Delzers, est arrivée en deuxième position, avec 20,8 % des voix. Le candidat du Parti communiste, Laurent Carratala, soutenu par le Parti socialiste, a obtenu 14,6 % des voix, et la candidate d'Europe Ecologie Les Verts, Magda Igyarto-Arnoult, 8,9 %. Le dissident FN, Jean-Paul Dispard a obtenu 9,1 %. Ces trois candidats ont été éliminés au premier tour.
Se félicitant d'une "poussée assez spectaculaire", la présidente du FN Marine Le Pen avait revendiqué pour son parti le titre de "premier parti de France". Au 1er tour à Brignoles cependant, le FN "a fait le même score que d'habitude", avait nuancé Cyril Omet, responsable local du PS. Eliminée dès le premier tour, la gauche avait lancé un appel au "front républicain" pour "faire barrage" au candidat FN et soutenirCatherine Delzers. L'abstention avait joué en défaveur de la gauche, partie en ordre dispersé avec un candidat communiste et un candidat écologiste.
En août 2012, le Conseil d'Etat avait confirmé l'annulation de l'élection cantonale partielle de juin-juillet, qui avait vu le communiste Claude Gilardo, maire de Brignoles, l'emporter de seulement treize voix face au candidat du FN, Jean-Paul Dispard.
Lors des élections cantonales de mars 2011, le candidat FN, à l'époque M. Dispard, avait battu M. Gilardo de cinq voix. L'élection avait été annulée. Le canton de Brignoles faisait alors partie des deux seuls remportés nationalement par le FN, avec celui de Carpentras-Nord, dans le Vaucluse.