Le football touché par le dopage à la DHEA

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L'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) a rendu publics, mercredi 18 mars, les résultats d'analyses de cheveux prélevés, en 2008, sur cent trente-huit sportifs professionnels issus du football, du rugby, de l'athlétisme et du cyclisme. 16,5 % de ces cent trente-huit échantillons ont révélé la présence de DHEA, un stéroïde anabolisant qui figure sur la liste des substances interdites par l'Agence mondiale antidopage (AMA). A titre d'indication, en 2007, sur un total de huit mille prélèvements, le taux de contrôle positif était de 3,4 %.
Les traces de DHEA – hormone connue pour ralentir la vieillesse – décelées dans les cheveux se retrouvent dans des proportions proches dans le football, le rugby, le cyclisme et l'athlétisme. "C'est la preuve qu'il n'y a pas du dopage que dans le cyclisme", explique Pierre Bordry, le président de l'AFLD. En tête vient le football, avec 21,8 % de dopés à la DHEA (7 cas sur 32 analyses), puis le cyclisme amateur (17,6 %), le rugby (16,7 %), l'athlétisme (13,22 %), et enfin le cyclisme professionnel (10,8 %). L'AFLD a également détecté trois cas de dopage à la testostérone, un cas mêlant DHEA et testostérone.

"Ces résultats n'ont pas de valeur statistique", prévient le président de l'AFLD, qui se dit "surpris" par l'ampleur des taux de DHEA pris par ces athlètes, qui dépassent d'une manière "remarquable" le seuil de tolérance. "Pour nous, c'est plus un sondage qui nous laisse penser qu'il y a une pratique du dopage dans ces disciplines", ajoute-t-il.

LA DHEA, DIFFICILEMENT DÉTECTABLE DANS LE SANG

C'est également la première fois que des analyses de phanères (ongles, cheveux…) ont été pratiquées en France. Pour cette raison, l'AFLD avait annoncé que l'Agence ne prendrait aucune sanction disciplinaire et ne donnerait aucun nom de sportifs ou de clubs. "Ces résultats nous permettent d'élargir la gamme des outils de détection [des produits dopants], ajoute M. Bordry, et d'enrichir la capacité d'analyse de l'historique du sportif concerné."

La DHEA – plus difficilement détectable dans le sang ou dans l'urine – se prendrait hors compétition. Ainsi, ces résultats, que l'AFLD juge "préoccupants", justifient, selon l'Agence, la localisation des sportifs. En effet, depuis le 1er janvier, de nombreux athlètes de haut niveau doivent communiquer leur emploi du temps détaillé à leur fédération internationale ou à leur agence nationale antidopage, pour permettre des contrôles inopinés. Ce genre de procédé existait déjà dans certains sports comme le cyclisme. Mais les footballeurs ou les joueurs de tennis le découvrent. Des stimulants ont été également retrouvés dans ces prélèvements, mais leurs prises ne sont pas interdites hors compétition.

"Nous allons accroître les contrôles hors compétition dans le football et le rugby, assure Pierre Bordry, et cibler d'avantage les sportifs concernés." Les différents présidents de fédération concernés par ces résultats ont été prévenus par l'AFLD.

Mustapha Kessous
 
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