Jeu trouble du leader libyen aux frontière de l’extrême sud
Kadhafi provoque l’Algérie
Le guide de la Djamahiriya libyenne, le colonel Mouaâmar Kadhafi, tient toujours à son rêve d’un « grand Etat du Sahara », idée lancée lors de son discours à Tombouctou la nuit du Mawlid (anniversaire de la naissance du Prophète Mohamed), à la mi-avril 2006. Une option catégoriquement réfutée par le chef du gouvernement algérien Ahmed Ouyahia et par l’aménokal des Touareg, Ahmed Edaber. La Libye reste décidée à pénétrer la ceinture géographique au sud de l’Algérie.
Une délégation d’officiels libyens et maliens a rencontré, vendredi 21 avril, les autorités administratives, des notables et des ex-combattants de la rébellion targuie de Kidal (nord-est du Mali), a rapporté l’Agence France Presse, citant des sources maliennes. La délégation comprenait notamment Béchir Salah, le directeur de cabinet du dirigeant libyen Mouaâmar Kadhafi, et le général de division Kafougouna Koné, ministre malien de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, ancien ministre de la Défense pendant la transition en 1992 et ancien et chef d’état-major général des armées. Au cours de cette rencontre, les ex-rebelles touareg ont souhaité que leur région puisse obtenir un « statut particulier » pour accélérer son développement, a déclaré un responsable de l’ex-rébellion, contacté par l’AFP. Une source proche du gouvernement malien a déclaré hier à l’agence française que l’Etat avait déjà pris l’engagement de nommer « prochainement » un conseiller au ministère malien de la Défense pour s’occuper des problèmes des ex-combattants de la rébellion targuie, dont certains sont intégrés dans l’armée. La même source a rappelé que l’Etat allait « prochainement » débloquer 1,2 milliard de francs CFA (environ 1,8 million d’euros) pour lutter contre le chômage des jeunes de la région, autre préoccupation des ex-combattants et de la notabilité locale. De leur côté, les Libyens ont annoncé leur décision de « remettre sur les rails deux projets économiques dans le nord du Mali : une usine de phosphate à Bourem (région de Gao, au sud de Kidal) et une usine de fabrication de plâtre à Tessalit, au nord de Kidal », a rapporté une autre source proche de la rencontre. Le lieutenant-colonel Hassan Fagaga, un ex-combattant rebelle targui dans les années 1990 qui avait ensuite incorporé l’armée, avait pris les armes mi-février dernier avec une poignée d’hommes pour exiger notamment des mesures en faveur de la région de Kidal et des ex-rebelles intégrés dans l’armée. Il avait accepté de rentrer dans le rang, mi-mars, alors que le gouvernement s’était engagé à ne pas prendre de sanctions contre lui et à étudier ses doléances. A rappeler que la Libye a ouvert, début février dernier, un consulat à Kidal - en plus de sa représentation à Bamako - avec comme premier responsable un homme d’affaires, Moussa El Kony, membre du sérail à Tripoli, qui a abandonné ses affaires pour être le messager de Kadhafi sur place. L’homme parcourt depuis le nord du Mali, frontalier avec l’Algérie, proposant et inaugurant ici et là dans les villages de cette région différents projets dans les domaines de l’hydraulique, de l’éducation et de la santé. Selon le site d’information malienne, afribone.com, la Libye s’engage, par l’entremise du consulat, à financer la construction de mosquées, d’hôpitaux et d’écoles à Kidal, Gao et Tombouctou, ainsi que la construction de l’aéroport à Kidal et l’équipement de plusieurs forages dans les trois régions. Selon ce