Serait-ce le début de la fin de la saga nommée Chabat, du nom de cet homme venu de nulle part en politique ? Pourquoi cette question, et pourquoi maintenant ?…
… Parce que, en l’espace de quelques mois, le « bulldozer » istiqlalien a reçu bien des coups, certains pouvant s’avérer fatals.
Le dernier en date de ces coups est venu du ministère de l’Intérieur qui a interdit la manifestation prévue par l’Union générale des travailleurs du Maroc pour dimanche 23 février, et c’est l’une des très rares fois que l’intérieur interdit une telle action d’un syndicat « domestiqué » et non d’une centrale de la gauche radicale, et sachant que le chef de ce syndicat qui voulait marcher n’est nul autre que Hamid Chabat qui a rendu tant et de tant de services à l’Etat au moment où il affrontait les jeunes du 20 février…
Si le ministère craignait vraiment une convergence entre la manifestation de Chabat et celle du 20 février, il aurait pu et su trouver d’autres solutions que l’interdiction, perçue comme une douche froide par la direction populiste du parti de Sidi Allal…
Le second coup reçu par Chabat lui a été asséné par le Conseil constitutionnel qui a invalidé l’élection d’un député istiqlalien à Moulay Yacoub, une circonscription qui devra organiser une 4ème élection partielle… Honnêtement, on ne voit pas quels citoyens iront encore pour la 4ème fois à l’isoloir pour élire un député qui, de toutes les manières, ne sert à rien.Le plus important, en revanche, dans la décision du Conseil se trouve dans les attendus du jugement, qui estiment que le discours de Chabat durant la campagne électorale contre l’adversaire du PJD contenait de l’insulte et de la diffamation, ce qui ne saurait (plus) être admis dans les joutes électorales. Et du moment que les magistrats du Conseil n’ont pas trouvé de texte juridique ou constitutionnel pouvant appuyer leurs attendus, ils ont eu recours au code de l’audiovisuel. Cette jurisprudence, et bien qu’elle ait été justement appréciée sur les plan moral et politique, par les médias et de larges franges de l’opinion publique, pourra à l’avenir servir à annuler bien des élections où les mots orduriers auront été employés et où les attaques se seront succédées… mais la gravité de l’arrêt du Conseil constitutionnel est que l’instance la plus haute du royaume aura brandi un carton jaune à la face de Chabat en lui faisant sèchement savoir que son langage ne sied pas au chef d’un parti politique. Un camouflet, donc, qui n’aura échappé à personne.
Le troisième coup a été porté à Chabat par la Cour d’appel de Rabat qui a accepté la demande de réexamen de la régularité de l’élection de Chabat à la tête de l’Istiqlal, lors du dernier congrès de la formation, en 2012. Le juge a convoqué, et auditionné, aussi bien Hamid Chabat que ses adversaires du courant « intransigeance » au sein de l’Istiqlal. Et s’il est prématuré de prévoir dès aujourd’hui ce que pourrait être le verdict de la Cour qui, si elle s’intéresse soigneusement au corps istiqlalien, devrait découvrir bien des anomalies, comme c’est le cas pour la plupart des formations politiques nationales, le fait même que Chabat reste ainsi suspendu à une décision judiciaire porte un coup sévère à son autorité morale en tant que leader du parti… surtout que l’Istiqlal se trouve dans l’opposition et nombreux sont ses cadres qui n’acceptent toujours pas d’avoir quitté le cocon moelleux du pouvoir, où ils sont restés durant 14 ans…
Et puis, le 4ème coup tombé sur la tête de Chabat est la façon même dont il est sorti de la majorité parlementaire et du gouvernement Benkirane. Il est en effet de notoriété publique que la direction istiqlalienne a joué au jeu de « retenez-moi ou… », et que Chabat estimait rendre des services inestimables au pouvoir en brisant son pacte avec la coalition de Benkirane, mais au moment même où le printemps était en train de basculer en automne, et que le lustre des islamistes avait commencé à ternir en Tunisie, en Egypte et en Libye… Chabat pensait alors qu’il allait réussir à avoir la peau du gouvernement. Las… c’est l’inverse qui s’est produit, car Benkirane a reçu l’appui du palais à travers la participation du RNI à son gouvernement bis, et le politicien populiste s’est retrouvé en dehors des murs…
Existe-t-il une relation entre tous ces événements survenus en un laps de temps si court ? Ceux qui tenaient Hamid Chabat pour une carte gagnante contre Benkirane se seraient-ils aperçus finalement qu’il renforçait le PJD au lieu de l’affaiblir ? Chabat achèvera-t-il son mandat ou non ? Des questions dont les réponses promettent d’être passionnantes.
http://www.panoramaroc.ma/fr/le-glas-sonnerait-il-pour-chabat-par-taoufiq-bouachrine/
… Parce que, en l’espace de quelques mois, le « bulldozer » istiqlalien a reçu bien des coups, certains pouvant s’avérer fatals.
Le dernier en date de ces coups est venu du ministère de l’Intérieur qui a interdit la manifestation prévue par l’Union générale des travailleurs du Maroc pour dimanche 23 février, et c’est l’une des très rares fois que l’intérieur interdit une telle action d’un syndicat « domestiqué » et non d’une centrale de la gauche radicale, et sachant que le chef de ce syndicat qui voulait marcher n’est nul autre que Hamid Chabat qui a rendu tant et de tant de services à l’Etat au moment où il affrontait les jeunes du 20 février…
Si le ministère craignait vraiment une convergence entre la manifestation de Chabat et celle du 20 février, il aurait pu et su trouver d’autres solutions que l’interdiction, perçue comme une douche froide par la direction populiste du parti de Sidi Allal…
Le second coup reçu par Chabat lui a été asséné par le Conseil constitutionnel qui a invalidé l’élection d’un député istiqlalien à Moulay Yacoub, une circonscription qui devra organiser une 4ème élection partielle… Honnêtement, on ne voit pas quels citoyens iront encore pour la 4ème fois à l’isoloir pour élire un député qui, de toutes les manières, ne sert à rien.Le plus important, en revanche, dans la décision du Conseil se trouve dans les attendus du jugement, qui estiment que le discours de Chabat durant la campagne électorale contre l’adversaire du PJD contenait de l’insulte et de la diffamation, ce qui ne saurait (plus) être admis dans les joutes électorales. Et du moment que les magistrats du Conseil n’ont pas trouvé de texte juridique ou constitutionnel pouvant appuyer leurs attendus, ils ont eu recours au code de l’audiovisuel. Cette jurisprudence, et bien qu’elle ait été justement appréciée sur les plan moral et politique, par les médias et de larges franges de l’opinion publique, pourra à l’avenir servir à annuler bien des élections où les mots orduriers auront été employés et où les attaques se seront succédées… mais la gravité de l’arrêt du Conseil constitutionnel est que l’instance la plus haute du royaume aura brandi un carton jaune à la face de Chabat en lui faisant sèchement savoir que son langage ne sied pas au chef d’un parti politique. Un camouflet, donc, qui n’aura échappé à personne.
Le troisième coup a été porté à Chabat par la Cour d’appel de Rabat qui a accepté la demande de réexamen de la régularité de l’élection de Chabat à la tête de l’Istiqlal, lors du dernier congrès de la formation, en 2012. Le juge a convoqué, et auditionné, aussi bien Hamid Chabat que ses adversaires du courant « intransigeance » au sein de l’Istiqlal. Et s’il est prématuré de prévoir dès aujourd’hui ce que pourrait être le verdict de la Cour qui, si elle s’intéresse soigneusement au corps istiqlalien, devrait découvrir bien des anomalies, comme c’est le cas pour la plupart des formations politiques nationales, le fait même que Chabat reste ainsi suspendu à une décision judiciaire porte un coup sévère à son autorité morale en tant que leader du parti… surtout que l’Istiqlal se trouve dans l’opposition et nombreux sont ses cadres qui n’acceptent toujours pas d’avoir quitté le cocon moelleux du pouvoir, où ils sont restés durant 14 ans…
Et puis, le 4ème coup tombé sur la tête de Chabat est la façon même dont il est sorti de la majorité parlementaire et du gouvernement Benkirane. Il est en effet de notoriété publique que la direction istiqlalienne a joué au jeu de « retenez-moi ou… », et que Chabat estimait rendre des services inestimables au pouvoir en brisant son pacte avec la coalition de Benkirane, mais au moment même où le printemps était en train de basculer en automne, et que le lustre des islamistes avait commencé à ternir en Tunisie, en Egypte et en Libye… Chabat pensait alors qu’il allait réussir à avoir la peau du gouvernement. Las… c’est l’inverse qui s’est produit, car Benkirane a reçu l’appui du palais à travers la participation du RNI à son gouvernement bis, et le politicien populiste s’est retrouvé en dehors des murs…
Existe-t-il une relation entre tous ces événements survenus en un laps de temps si court ? Ceux qui tenaient Hamid Chabat pour une carte gagnante contre Benkirane se seraient-ils aperçus finalement qu’il renforçait le PJD au lieu de l’affaiblir ? Chabat achèvera-t-il son mandat ou non ? Des questions dont les réponses promettent d’être passionnantes.
http://www.panoramaroc.ma/fr/le-glas-sonnerait-il-pour-chabat-par-taoufiq-bouachrine/