Disons-le clairement : Un homme qui utilise son poste pour harceler une femme est un homme qui, consciemment ou inconsciemment, reconnait être incapable de la séduire « normalement » et « naturellement ». Il se sent obligé d’utiliser son pouvoir matériel (en l’occurrence une position hiérarchique élevée) pour arriver à ses fins.
Asmaa Boudai est une jeune étudiante marocaine à la faculté de droit de Safi. Pendant longtemps, Asmaa fut victime de harcèlement sexuel de la part de son professeur. Connu pour ce genre de pratiques avec de nombreuses étudiantes, ce professeur n’a pas admis qu’Asmaa dise non. « Tu n’es pas mieux que toutes celles qui ont dit oui… Tu verras. Je t’obligerai à céder… ». Il a d’abord commencé par l’intimider devant ses collègues, avant de passer à une étape supérieure où il la menaçait quant à son avenir et à ses études. Lassé par les rejets systématiques de ses avances par son étudiante, le respectable professeur est passé au stade supérieur, l’accusant de fraude aux examens. S’en est suivi un conseil de discipline où l’étudiante, pourtant brillante et ayant d’excellents résultats dans les autres matières, a pu dignement se défendre. C’est au final une expertise graphologique qui a innocenté Asmaa.
De nombreuses étudiantes dans la même université auraient subi le même harcèlement. Sauf que presque personne ne veut porter plainte contre ce professeur. Elles ont peur pour leur réputation. Peur du qu’en-dira-t-on. Peur des ragots. Nous sommes malheureusement une société qui condamne la fille harcelée et non pas l’homme qui la harcèle. C’est de sa faute à elle. C’est certainement sa façon de se vêtir qui provoque. Son attitude. Sa démarche. Son look… Dans tous les cas, presque personne ne reproche rien au harceleur. Surtout, quand il est professeur universitaire.
Toutes les étudiantes se sont murées dans le silence. Seule Asmaa et Fadwa, son amie, ont eu le courage de dénoncer ce professeur au rectorat, puis à la police. Le professeur aurait dit à Fadwa : « Si tu amènes Asma chez moi, je te fous la paix et tu auras ta licence par-dessus le marché ». Deal plutôt juteux. Mais c’était sans compter avec le courage et la rage de Fadwa, suite à ce qu’elle a considéré comme étant un vrai affront. Avec l’appui du père de cette dernière, les deux étudiantes ont entamé une action en justice.
Au commissariat, les flics ont tenté de dissuader les rares étudiantes qui ont subi le harcèlement du même professeur et qui ont accepté de témoigner. Quelle loi anti-harcèlement pourrait combattre une mentalité machiste et misogyne chez le corps de police lui-même, censé protéger les victimes ?
Au Maroc, et depuis de longues années, le harcèlement sexuel subi par les étudiantes de la part de certains professeurs peu scrupuleux, et les relations sexuelles monnayées par des notes aux examens, sont un secret de polichinelle qu’il est temps de dénoncer.
Disons-le clairement : Un homme qui utilise son poste pour harceler une femme est un homme qui, consciemment ou inconsciemment, reconnait être incapable de la séduire « normalement » et « naturellement ». Il se sent obligé d’utiliser son pouvoir matériel (en l’occurrence une position hiérarchique élevée) pour arriver à ses fins.
D’aucuns vont encore nous sortir le sempiternel : « Oui, mais quid des femmes qui harcèlent ? ». Oui certes, les hommes ne sont pas les seuls qui harcèlent. Mais un minimum d’honnêteté intellectuelle, de grâce. Reconnaissons que le harcèlement sexuel subi par certains hommes de la part de certaines femmes n’en est pas encore au stade du phénomène de société. Comparer l’incomparable reviendrait à une malhonnêteté intellectuelle ou alors à une stratégie de détournement du vrai débat, de la vraie question.
http://www.panoramaroc.ma/fr/le-har...par-sanaa-elaji/comment-page-1/#comment-35849
Asmaa Boudai est une jeune étudiante marocaine à la faculté de droit de Safi. Pendant longtemps, Asmaa fut victime de harcèlement sexuel de la part de son professeur. Connu pour ce genre de pratiques avec de nombreuses étudiantes, ce professeur n’a pas admis qu’Asmaa dise non. « Tu n’es pas mieux que toutes celles qui ont dit oui… Tu verras. Je t’obligerai à céder… ». Il a d’abord commencé par l’intimider devant ses collègues, avant de passer à une étape supérieure où il la menaçait quant à son avenir et à ses études. Lassé par les rejets systématiques de ses avances par son étudiante, le respectable professeur est passé au stade supérieur, l’accusant de fraude aux examens. S’en est suivi un conseil de discipline où l’étudiante, pourtant brillante et ayant d’excellents résultats dans les autres matières, a pu dignement se défendre. C’est au final une expertise graphologique qui a innocenté Asmaa.
De nombreuses étudiantes dans la même université auraient subi le même harcèlement. Sauf que presque personne ne veut porter plainte contre ce professeur. Elles ont peur pour leur réputation. Peur du qu’en-dira-t-on. Peur des ragots. Nous sommes malheureusement une société qui condamne la fille harcelée et non pas l’homme qui la harcèle. C’est de sa faute à elle. C’est certainement sa façon de se vêtir qui provoque. Son attitude. Sa démarche. Son look… Dans tous les cas, presque personne ne reproche rien au harceleur. Surtout, quand il est professeur universitaire.
Toutes les étudiantes se sont murées dans le silence. Seule Asmaa et Fadwa, son amie, ont eu le courage de dénoncer ce professeur au rectorat, puis à la police. Le professeur aurait dit à Fadwa : « Si tu amènes Asma chez moi, je te fous la paix et tu auras ta licence par-dessus le marché ». Deal plutôt juteux. Mais c’était sans compter avec le courage et la rage de Fadwa, suite à ce qu’elle a considéré comme étant un vrai affront. Avec l’appui du père de cette dernière, les deux étudiantes ont entamé une action en justice.
Au commissariat, les flics ont tenté de dissuader les rares étudiantes qui ont subi le harcèlement du même professeur et qui ont accepté de témoigner. Quelle loi anti-harcèlement pourrait combattre une mentalité machiste et misogyne chez le corps de police lui-même, censé protéger les victimes ?
Au Maroc, et depuis de longues années, le harcèlement sexuel subi par les étudiantes de la part de certains professeurs peu scrupuleux, et les relations sexuelles monnayées par des notes aux examens, sont un secret de polichinelle qu’il est temps de dénoncer.
Disons-le clairement : Un homme qui utilise son poste pour harceler une femme est un homme qui, consciemment ou inconsciemment, reconnait être incapable de la séduire « normalement » et « naturellement ». Il se sent obligé d’utiliser son pouvoir matériel (en l’occurrence une position hiérarchique élevée) pour arriver à ses fins.
D’aucuns vont encore nous sortir le sempiternel : « Oui, mais quid des femmes qui harcèlent ? ». Oui certes, les hommes ne sont pas les seuls qui harcèlent. Mais un minimum d’honnêteté intellectuelle, de grâce. Reconnaissons que le harcèlement sexuel subi par certains hommes de la part de certaines femmes n’en est pas encore au stade du phénomène de société. Comparer l’incomparable reviendrait à une malhonnêteté intellectuelle ou alors à une stratégie de détournement du vrai débat, de la vraie question.
http://www.panoramaroc.ma/fr/le-har...par-sanaa-elaji/comment-page-1/#comment-35849