Samedi 22 novembre se tenait le meeting de l’extrême droite européenne. Intitulé Réveil des nations, il avait lieu à Nanterre, à quelques kilomètres à peine de la capitale.
Les principaux partis d’extrême droite du continent ont répondu présent à l’appel du GUD (Groupe union défense), comme les Grecs d’Aube dorée et les Italiens de CasaPound.
Aucun journaliste n’était accepté à l’entrée. Une équipe du « Petit Journal » de Canal+ a bien tenté le coup, mais sans succès. Seul journaliste présent, incognito, j’ai réussi à pénétrer à l’intérieur et à enregistrer les discours que je rapporte ici.
Une plongée dans un microcosme méconnu qui prend de plus en plus d’ampleur en Europe, mais aussi en France, et a pu se réunir en toute impunité en banlieue parisienne.
Le lieu du meeting n’a été communiqué que le matin même sur Internet, comme c’est d’usage pour ce genre de rassemblement.
En sortant du RER, je rejoins à pied le lieu du meeting, un petit quart d’heure de marche dans une zone semi-industrielle, située derrière les voies de chemin de fer. Devant moi, deux jeunes marchent, suivis par un homme seul, puis par un couple. Tous se dirigent vers le lieu du meeting.
Leeting de l’extrême droite européenne, le 22 novembre 2014 à Nanterre (DR)
Au bout d’une ruelle se trouve donc l’espace Jenny. Une salle connue il y a quelques années pour ses soirées de catch amateur. Aujourd’hui, elle abrite régulièrement des mariages : 300 places assises, une piste de danse, un podium…
Plus de 300 personnes (600 selon les organisateurs) s’étaient donné le mot : tout ce que l’Europe compte de nationalistes radicaux, nationaux révolutionnaires, identitaires, néofascistes ou encore néonazis avait donc rendez-vous à Nanterre pour une journée de discours, suivie d’une soirée de concerts.
A l’entrée, un petit portail qui ne laisse passer les gens qu’au compte-gouttes. Pas de fouille à ce stade, mais un regard appuyé qui n’incite pas à la camaraderie, ni aux échanges.
Sandwichs « garantis non halal »
Une petite cour où les fumeurs s’entassent pour en griller une dernière avant le début du « meeting européen 2014 » de l’extrême droite. Les cheveux sont souvent courts, voire rasés, les tatouages dépassent du col ou des manches, les habits sont noirs ou sombres, les chaussures en cuir sont renforcées au bout… De nombreux T-shirts, badges ou patches rappellent l’appartenance de ce petit monde à la culture d’extrême droite : croix celtiques, aigles, etc.
Devant la porte de la salle, un homme et une femme sont préposés à la fouille. Palpations réglementaires, je passe le contrôle sans trop de difficultés. Ils n’ont pas trouvé mon enregistreur, et je peux m’approcher de la caisse. 20 euros l’entrée, un bracelet bleu en souvenir. On peut aussi y acheter des tickets pour le bar, 10 euros les quatre tickets, que l’on échange contre des bières ou des sandwichs « garantis non halal », me glisse un participant.
Le tout est géré par le GUD, qui a dû, selon nos estimations, réaliser une belle recette pour le coup. Au passage, signalons qu’aucun récépissé d’achat n’est fourni, ni contremarque, rien. Toute la recette se fait donc visiblement au black.
Plusieurs partis ou groupes européens avaient répondu à l’appel du GUD Paris, et pas des moindres :
« Yes we can »... avec Hitler
On y distribue des autocollants (« Manger halal nuit gravement à la santé »), on fait la promo de son association comme dans le cas de Martial Roudier (condamné en 2012 pour avoir poignardé un militant de gauche à six mois de prison) qui présente Réseaux Identités, dont le programme semble assez clair.
Un peu plus loin, un stand vend des autocollants reprenant l’imagerie de l’affiche et le slogan « Yes We Can » de Barack Obama… Sauf que le président des Etats-Unis est remplacé par Adolf Hitler.
Un stand pour Présent, un autre pour Synthèse nationale, qui proposent une littérature assez marquée : François Duprat, Dominique Venner, des livres négationnistes... Tout le catalogue est présent sur Internet.
Au-dessus de la petite scène sur laquelle les orateurs vont prendre place, les banderoles des partis présents : Aube dorée, MAS, GUD, MSR…
Aucune trace de celui de CasaPound, le mouvement néofasciste italien, dont le chef, Gianluca Iannone, est pourtant la grande star de ce meeting.
Mais ce mouvement qui prend beaucoup d’ampleur en Italie a toujours réfuté avoir des relations avec les groupes néonazis, encore plus aujourd’hui que le parti cherche à trouver un accord électoral avec le puissant parti de la Ligue du Nord.
Xénophobie, patriotisme et complotisme..................
http://rue89.nouvelobs.com/2014/12/...nazis-europeens-sont-reunis-a-nanterre-256548
Les principaux partis d’extrême droite du continent ont répondu présent à l’appel du GUD (Groupe union défense), comme les Grecs d’Aube dorée et les Italiens de CasaPound.
Aucun journaliste n’était accepté à l’entrée. Une équipe du « Petit Journal » de Canal+ a bien tenté le coup, mais sans succès. Seul journaliste présent, incognito, j’ai réussi à pénétrer à l’intérieur et à enregistrer les discours que je rapporte ici.
Une plongée dans un microcosme méconnu qui prend de plus en plus d’ampleur en Europe, mais aussi en France, et a pu se réunir en toute impunité en banlieue parisienne.
Le lieu du meeting n’a été communiqué que le matin même sur Internet, comme c’est d’usage pour ce genre de rassemblement.
En sortant du RER, je rejoins à pied le lieu du meeting, un petit quart d’heure de marche dans une zone semi-industrielle, située derrière les voies de chemin de fer. Devant moi, deux jeunes marchent, suivis par un homme seul, puis par un couple. Tous se dirigent vers le lieu du meeting.
Leeting de l’extrême droite européenne, le 22 novembre 2014 à Nanterre (DR)
Au bout d’une ruelle se trouve donc l’espace Jenny. Une salle connue il y a quelques années pour ses soirées de catch amateur. Aujourd’hui, elle abrite régulièrement des mariages : 300 places assises, une piste de danse, un podium…
Plus de 300 personnes (600 selon les organisateurs) s’étaient donné le mot : tout ce que l’Europe compte de nationalistes radicaux, nationaux révolutionnaires, identitaires, néofascistes ou encore néonazis avait donc rendez-vous à Nanterre pour une journée de discours, suivie d’une soirée de concerts.
A l’entrée, un petit portail qui ne laisse passer les gens qu’au compte-gouttes. Pas de fouille à ce stade, mais un regard appuyé qui n’incite pas à la camaraderie, ni aux échanges.
Sandwichs « garantis non halal »
Une petite cour où les fumeurs s’entassent pour en griller une dernière avant le début du « meeting européen 2014 » de l’extrême droite. Les cheveux sont souvent courts, voire rasés, les tatouages dépassent du col ou des manches, les habits sont noirs ou sombres, les chaussures en cuir sont renforcées au bout… De nombreux T-shirts, badges ou patches rappellent l’appartenance de ce petit monde à la culture d’extrême droite : croix celtiques, aigles, etc.
Devant la porte de la salle, un homme et une femme sont préposés à la fouille. Palpations réglementaires, je passe le contrôle sans trop de difficultés. Ils n’ont pas trouvé mon enregistreur, et je peux m’approcher de la caisse. 20 euros l’entrée, un bracelet bleu en souvenir. On peut aussi y acheter des tickets pour le bar, 10 euros les quatre tickets, que l’on échange contre des bières ou des sandwichs « garantis non halal », me glisse un participant.
Le tout est géré par le GUD, qui a dû, selon nos estimations, réaliser une belle recette pour le coup. Au passage, signalons qu’aucun récépissé d’achat n’est fourni, ni contremarque, rien. Toute la recette se fait donc visiblement au black.
Plusieurs partis ou groupes européens avaient répondu à l’appel du GUD Paris, et pas des moindres :
- pour la première fois, les Grecs d’Aube dorée, troisième formation politique du pays lors des dernières élections européennes, étaient de passage en France ;
- les Italiens de CasaPound, groupe néofasciste revendiquant 5 000 adhérents ;
- les Espagnols du MSR et de la Liga Joven qui, bien que d’une envergure moindre, commencent à trouver de plus en plus d’écho de l’autre côté des Pyrénées ;
- les Belges de Nation ;
- les Chypriotes d’Elam ;
- les Français du Mouvement d’action sociale et le représentant de Synthèse nationale, site web bien connu dans la fachosphère.
« Yes we can »... avec Hitler
On y distribue des autocollants (« Manger halal nuit gravement à la santé »), on fait la promo de son association comme dans le cas de Martial Roudier (condamné en 2012 pour avoir poignardé un militant de gauche à six mois de prison) qui présente Réseaux Identités, dont le programme semble assez clair.
Un peu plus loin, un stand vend des autocollants reprenant l’imagerie de l’affiche et le slogan « Yes We Can » de Barack Obama… Sauf que le président des Etats-Unis est remplacé par Adolf Hitler.
Un stand pour Présent, un autre pour Synthèse nationale, qui proposent une littérature assez marquée : François Duprat, Dominique Venner, des livres négationnistes... Tout le catalogue est présent sur Internet.
Au-dessus de la petite scène sur laquelle les orateurs vont prendre place, les banderoles des partis présents : Aube dorée, MAS, GUD, MSR…
Aucune trace de celui de CasaPound, le mouvement néofasciste italien, dont le chef, Gianluca Iannone, est pourtant la grande star de ce meeting.
Mais ce mouvement qui prend beaucoup d’ampleur en Italie a toujours réfuté avoir des relations avec les groupes néonazis, encore plus aujourd’hui que le parti cherche à trouver un accord électoral avec le puissant parti de la Ligue du Nord.
Xénophobie, patriotisme et complotisme..................
http://rue89.nouvelobs.com/2014/12/...nazis-europeens-sont-reunis-a-nanterre-256548
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