Le maire d’anvers appelle à la construction d’un pénitencier belge au maroc

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L’idée saugrenue de l’inénarrable Bart De Wever

Après s’être attaqué aux homosexuels, aux fonctionnaires, aux consommateurs de cannabis, aux sans-papiers et aux chômeurs, Bart De Wever, président de la N-VA (Alliance néo-flamande) et bourgmestre d’Anvers, récidive. Cette fois-ci, il s’attaque aux prisonniers marocains, qui représentent 10% de la population carcérale en Belgique. Il vient de proposer la construction d’une prison au Maroc pour y incarcérer des ressortissants marocains emprisonnés en Belgique.

Dans un entretien accordé à “Humo”, hebdomadaire belge néerlandophone, il a déclaré qu’il y a actuellement 1.200 Marocains dans les prisons belges, de quoi remplir une prison. Une mesure qui sera, selon lui, mise en œuvre il y a fort longtemps s’il a été ministre de la Justice.

Une idée qui n’a rien de nouveau puisqu’elle a été proposée il y a plus de deux ans par le Vlaams Belang, parti politique nationaliste flamand connu pour ses idées conservatrices, nationalistes et séparatistes.
S’agit-il donc de déclarations résolument réfléchies ou de propos éphémères destinés à faire de la surenchère politique pour contrer le Vlaams Belang ?

Tout laisse penser qu’il ne s’agit nullement de propositions sérieuses de la N-VA comme en attestent certains indices. D’abord, au niveau des chiffres avancés à propos du nombre de prisonniers marocains en Belgique, Bart De Wever parle de 1.200 Marocains alors que les statistiques du ministère de la Justice belge évoquent 800 cas dont seuls 190 pourraient purger une partie de leur peine dans leur pays d’origine. Reste à noter que les Marocains représentent 44% des étrangers détenus dans les prisons belges.

Un taux qui n’implique nullement, selon Philippe Mary, criminologue à l’ULB, cité par le site Infocatho, une plus grande criminalité dans cette communauté. En fait, la variable socio-économique est beaucoup plus déterminante que la variable ethnique. Entre 80 et 90% des détenus proviennent d’un milieu défavorisé, indique la même source.

Ensuite, on peut évoquer la validité même du projet. En effet, tout le monde s’accorde à dire que l’idée de construire une prison au Maroc est irréaliste comme en témoigne l’exemple de l’Italie qui a fait construire un centre de détention pour 8 millions d’euros en Albanie afin d’y incarcérer des détenus de ce pays. L’expérience a été abandonnée puisque ce centre n’a accueilli qu’une trentaine de prisonniers depuis 2003.
Enfin, le bourgmestre d'Anvers semble faire abstraction du traité d'extradition des détenus belges de nationalité marocaine vers leur pays d'origine conclu en 2007 et qui semble bien fonctionner.

En effet, le gouvernement marocain a approuvé jusqu’à aujourd’hui le transfert de plus 17 détenus de nationalité marocaine qui se trouvent actuellement en prison en Belgique. Il s'agit de détenus condamnés pour des faits graves comme la fabrication et le trafic de stupéfiants, les menaces d'autrui, la formation d'une bande organisée, le vol (avec ou sans violence), le port d'armes illicites et le séjour illégal en Belgique.

Des extraditions qui ont fait sortir de leurs gonds plusieurs citoyens belges d’origine marocaine qui qualifient cet accord de discriminatoire et stigmatisant. Pire, ils estiment qu'il vide le processus d'accès à la nationalité belge de sa substance, à savoir celui d’être traité comme citoyen belge à part entière. Un sentiment d’exclusion qui risque de s’aggraver davantage si le Royaume donne son accord à la construction d’une quelconque prison belge sur son territoire.


http://www.libe.ma/Le-maire-d-Anver...n-d-un-penitencier-belge-au-Maroc_a42561.html
 
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