Le Maroc a-t-il une stratégie de développement économique?

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Point de vue sur le Rapport de la Fondation Abderrahim Bouabid : Le Maroc a-t-il une stratégie de développement économique?


Un rapport sans concession, et qui met le doigt sur un “mythe” qu’entretiennent les organes officiels au Maroc : “le pays connait un boom sans précédent”, au point que l’on commence à parler du Maroc comme un pays émergent et non comme un pays en voie de développement.
Les “nihilistes” du Cercle d’Analyse Économique de la Fondation Abderrahim Bouabid se sont intéresses à une question simple : “Le Maroc a-t-il une stratégie de développement économique”.

L’approche consiste à discuter de l’existence d’une stratégie de développement économique qui permettrait au Maroc de croitre à un rythme tel qu’en l’espace d’une génération notre pays puisse devenir un pays à revenu intermédiaire et à niveau de développement humain élevé.

Au niveau de la croissance du PIB, la rhétorique officielle affirme que le Maroc a réalisé un taux de croissance exceptionnel sur la dernière décennie. Sauf que les choses devraient être relativisées : on compare les niveaux de croissance actuels à ceux de la décennie 90, qui est selon les auteurs du rapport “une décennie perdue pour le Maroc” : sortie difficile du plan d’ajustement structure, croissance molle, faible investissement public…

Deuxième élément, si on se compare à des pays voisins ou à économies comparables, le Maroc a fait moins bien que ses concurrents. Ensuite, le pays a connu un niveau de pluviométrie qui a permis au PIB agricole de croitre à des niveaux exceptionnels. Sauf que la dépendance de l’économie marocaine à la pluie reste forte, et cela se ressent bien lors des années de sècheresse…

Autre point: personne n’a jamais osé définir un seuil minimal de croissance du PIB, en dessous duquel le tissu économique ne pourrait pas absorber le flux des nouveaux entrants sur le marché du travail. Ce seuil est par exemple de 8% en Chine, alors qu’actuellement un taux de croissance de 3% dans un pays européen relèverait du miracle. Tout est relatif donc…

Autre “mythe” soutenu par la propagande officielle : le niveau des investissements directs étrangers au Maroc est élevé. Certes, il s’est amélioré pendant les dernières années, mais on est loin de faire aussi bien que nos voisins et concurrents. Le Maroc a surtout bénéficié d’un flux global d’investissements dans une économie mondialisée, et la croissance des IDE est difficilement imputable à une quelconque politique de développement économique. La conjoncture économique mondiale a été très favorable aux investisseurs étrangers (ceux du Golfe entre autres…) qui étaient prêts à investir dans des pays plus “risqués” comme le Maroc. Sauf que ces investissements se sont surtout concentrés dans les secteurs de l’immobilier et du tourisme…
 
Le rapport passe également en revue les faibles gains de productivité du Maroc, le déficit alarmant de la balance commerciale, et le faible niveau de diversification et de valeur ajoutée des exportations marocaines (phosphates, textile et produits agricoles).

Les auteurs soutiennent que l’effort d’investissement dans le triptyque du béton (tourisme, immobilier et infrastructure) ne peut seul justifier de l’existence d’une politique de développement économique. Le tourisme reste un secteur important dans l’économie marocaine, mais sa proportion devient alarmante : 8,2% du PIB, contre 3,8% en Espagne, pourtant première destination touristique au Monde. Or, le tourisme reste un secteur très sensible à la conjoncture internationale, et il suffirait d’un incident sécuritaire dans la région pour faire fuir des milliers de touristes…

Quant à l’immobilier, les auteurs du rapport rappèlent que c’est un secteur improductif par excellence. Si on exclut la dimension sociale du secteur, l’immobilier résidentiel ne produit absolument rien pour l’économie. Il entraine au contraire, la formation de bulles spéculatives nuisibles à d’autres secteurs. Quant aux chantiers d’infrastructure dont se vantent tant nos officiels, les auteurs rappèlent qu’ils sont une condition nécessaire pour le développement, mais loin d’être suffisante. Ils rappèlent à cet effet, les investissements massifs en infrastructures qu’avait connu l’Afrique pendant les années 70 (les fameux éléphants blancs), mais qui sont restés sous utilisés faute de tissu économique structuré. Autre critique concernant ces chantiers d’infrastructure : peu d’entre eux sont soumis à des études élémentaires de “coût-bénéfices”, et on parle très peu de taux de rentabilité interne de ces projets. L’exemple le plus flagrant demeure celui du TGV…

Pour résumer le tout, les auteurs de rapport se sont rendus à l’évidence que le Maroc ne dispose pas d’une stratégie globale. Les performances économiques des années 2000 restent largement dues à une conjoncture internationale favorable et une pluviométrie satisfaisante, mais nous n’en avons pas profité autant que nos concurrents.

Ensuite les membres du Cercle d’Analyse Économique de la FAB se sont penchés sur les causes de cette croissance insuffisante, et en ont identifié deux principales causes :

1. le système politique du pays, et
2. l’analphabétisme économique des dirigeants.
 
L’organisation politique du pays est très défavorable au développement économique car le pays est bloqué dans “une sorte d’équilibre politique stable de bas niveau qui ne permet pas de bénéficier pleinement ni des avantages économiques de la démocratie, ni ceux de l’autocratie”. Le système électoral marocain favorise des coalitions hétéroclites au détriment de la cohérence. Le premier ministre se retrouve ainsi dans l’obligation de rassembler des partis politiques aux orientations parfois divergentes dans un même gouvernement, afin d’avoir une majorité gouvernementale. Ceci entraine une nécessité de consensus dans beaucoup de dossiers, or il est souvent nécessaire d’avoir un courage politique et d’arbitrer entre des mesures parfois contradictoires… Les auteurs du rapport évoquent ensuite la multiplicité des acteurs publics non gouvernementaux et qui échappent à tout contrôle gouvernemental ou parlementaire. On ne compte plus le nombre d’agences publiques qui reportent de facto au roi. Comment coordonner une action gouvernementale et définir une stratégie globale dans ces conditions?

Le deuxième point bloquant est celui de l’analphabétisme économique des dirigeants. Les auteurs soutiennent que l’apport de la science économique en matière de gouvernance est déconsidéré. Très peu de projets sont évalués selon leur rapport “coût-bénéfice” ou selon leur taux de rentabilité, et encore moins en étudiant les alternatives possibles. Les exemples d’échecs sont nombreux : le plan de création d’entreprises Moukawalati, le premier plan Emergence, l’importance démesurée accordée à l’infrastructure…

Le pire c’est qu’il semble qu’on n’a pas du tout retenu les leçons du passé et qu’on continue de confier l’élaboration complète des stratégies sectorielles à des cabinets de conseils (3000€/jour/consultant junior) sans définir clairement leur mission, et sans aucune transparence vis-à-vis des parties prenantes. Le rapport évoque la formation de la plupart des dirigeants des entités publiques. Leur grande majorité sont des ingénieurs, et très peu ont une solide formation économique. Les auteurs donnent pour exemple les concepteurs du Plan Real (qui a constitué le pilier de la politique du président brésilien Da Silva) qui sont tous des PhD en économie des meilleures universités américaines.
 
En conclusion, les auteurs réclament plus de transparence sur les politiques publiques mises en œuvre, d’envisager que les responsables gouvernementaux exercent complètement leurs prérogatives, d’imaginer un processus formel permettant d’organiser des débats sur les grandes orientations économiques avant qu’elles ne soient figées dans un contrat programme, et d’exiger des dirigeants économiques d’inclure des indicateurs d’impact appropriés et des outils d’évaluation rigoureux de leurs politiques publiques.

Ce rapport est somme toute un retour à une tradition de gauche au Maroc : pointer du doigt ce qui ne tourne pas rond au Maroc, et apporter quelques éléments de réponse. Chose qui a été vraisemblablement oubliée par les ténors de la gauche marocaine pendant cette dernière décennie. Peut-être parce qu’ils ont été d’une manière ou d’une autre soudoyés par le pouvoir…

Petit reproche à la Fondation Abderrahim Bouabid : il aurait été plus bénéfique de publier également une version arabe, afin que sa diffusion ne soit pas réduite à une petite élite francophone. Et vivement le prochain rapport!

Omar Elhayani
 
c'est un avis comme un autre, écrit par un jounaliste marocain , dans un journal marocain qui a parfaitement le droit de donner son point de vue et qui ne veut pas dire que c'est la verité , un autre pourra le contredire .. critiquer pour avancer , c'est bien .

critiquer pour essayer de nuire , là, ça devient de la mechanceté gratuite .
 
les propagandistes bladinaute du makhzen sont aux abonnés absents, sur ce sujet qui me parait important.

On fait ce qu'on veut avec ce qu'on , comment veux tu evoluer et prendre une place dans le concert mondial quand tu as une population analphabete attache a une langue ferme qui empeche l'internationalisme !
Ca fait 50 piges qu'on nous saoule avec la langue berbere mais les berberes ils ont fait quoi avec cette langue ?? Rien !
Ou sont les conferences en medecine en tmazight , les ouvrages d'economie etc ...
Aujourdhui cette langue est cantone a la musique , aux chikhates etc ..
Bref un usage domestique !
Aucune ambition !
 
On fait ce qu'on veut avec ce qu'on , comment veux tu evoluer et prendre une place dans le concert mondial quand tu as une population analphabete attache a une langue ferme qui empeche l'internationalisme !
Ca fait 50 piges qu'on nous saoule avec la langue berbere mais les berberes ils ont fait quoi avec cette langue ?? Rien !
Ou sont les conferences en medecine en tmazight , les ouvrages d'economie etc ...
Aujourdhui cette langue est cantone a la musique , aux chikhates etc ..
Bref un usage domestique !
Aucune ambition !

il est vrai que les arabes dominent le classement des publications scientifiques...
 
peut étre pas,c est sur,mais ils surclassent tout ce dont tu te reclame,c est de la roupie de sansonnet

la seule difference, c' est que depuis des siècles nous avons un obstacle politique à l' epanouissement de notre langue et notre culture...tandis que du coté arabe...le seul obstacle est la paresse et la complaisance dans un lointain passé...
 
la seule difference, c' est que depuis des siècles nous avons un obstacle politique à l' epanouissement de notre langue et notre culture...tandis que du coté arabe...le seul obstacle est la paresse et la complaisance dans un lointain passé...


oui,oui continue la victimisation c est bien,accuse les autres de ta faiblesse,

et avant les arabes c etaient qui tes bourreaux??

et avant eux????

quelle mentalité!
 
Tu fait des deductions bien hatives,

mais bon c est normal,

a cours d arguments,on affabule,on extrapole,on accuse!

ah que c est dur d étre un faible!

comment en es tu arrivé à la conclusion que j' etais un faible? en extrapolant ou à court d' arguments?...

ne t' inquiete pas, nous les rifains n avons jamais été en postion de faiblesse par rapport à ton makhzen....depuis des décennies que celui çi tente en vain d' arabiser notre région...pas un seul rifain qui y vit toujours n' a changer de veste...
 
comment en es tu arrivé à la conclusion que j' etais un faible? en extrapolant ou à court d' arguments?...

ne t' inquiete pas, nous les rifains n avons jamais été en postion de faiblesse par rapport à ton makhzen....depuis des décennies que celui çi tente en vain d' arabiser notre région...pas un seul rifain qui y vit toujours n' a changer de veste...




aller je te laisse dans ta fantasmagorie de bas étage,reste rifain,ou beraber,ou soussi,ou sahraoui,ou bourguignon,je m en fiche comme de mon premier caca,

si les maghrébins sont méprisés,on sait bien pourquoi,les plus racistes ne sont pas ceux que l on croit....

bye,bye
 
aller je te laisse dans ta fantasmagorie de bas étage,reste rifain,ou beraber,ou soussi,ou sahraoui,ou bourguignon,je m en fiche comme de mon premier caca,

si les maghrébins sont méprisés,on sait bien pourquoi,les plus racistes ne sont pas ceux que l on croit....

bye,bye

les maghrebins sont meprisés parce que certains comme toi se meprisent eux meme, en ayant honte de ce qu' ils sont vraiment...

quant à ton premier caca...il a l' air d avoir pris l ascenceur vers un autre organe...soigne toi bien...
 
Tout à fait ...jusqu'à preuve du contraire !:D
Un contraire qui ne risque de jamais se passer car non évident!
wizazi a sahbi :D

la politique économique du Maroc se résume, à l'essentiel, en l'accompagnement des grands projets royaux par des plans sectoriels gouvernementaux, toute en améliorant les piliers du marché de consommation interne (Bq/finance,telecoms, distribution&commerce).
 
Un contraire qui ne risque de jamais se passer car non évident!
wizazi a sahbi :D

la politique économique du Maroc se résume, à l'essentiel, en l'accompagnement des grands projets royaux par des plans sectoriels gouvernementaux, toute en améliorant les piliers du marché de consommation interne (Bq/finance,telecoms, distribution&commerce).

Paroles,paroles.... chantait la regrettée Dalida !:D
 
Avec un taux de croissance de 5.8%, économiquement parlant, le Maroc à l'aire d'avoir une certaine stratégie économique je dirais.

Bien que ça ne soit pas un taux énorme pour un pays en développement, ça va encore pas mal.

Après c'est sûr qu'on subit un développement à deux vitesses.
 
^^ tu en penses quoi ?

Salam,

J'en pense pas grand chose sinon que ça étaye ma théorie de la débauche généralisée du Maroc.
Débauche morale, débauche politique et... débauche économique.

Les effets directs de l'ouverture tous azimuts du Maroc au capitalisme, accompagné d'une montée effrayante du tourisme, plus l'activité générée par l'importante communauté marocaine à l'étranger ont donné l'impression de développement vu la rapide transformation visuelle des villes marocaines, mais en détails cet article montre bien qu'il n'y a aucune stratégie si ce n'est celle de la recherche de profit rapide (immobilier, tourisme) et du copinage diplomatique (achetons le TGV à notre mentor la France).

J'ai peur que le réveil fasse mal!
 
Salam,

J'en pense pas grand chose sinon que ça étaye ma théorie de la débauche généralisée du Maroc.
Débauche morale, débauche politique et... débauche économique.

Les effets directs de l'ouverture tous azimuts du Maroc au capitalisme, accompagné d'une montée effrayante du tourisme, plus l'activité générée par l'importante communauté marocaine à l'étranger ont donné l'impression de développement vu la rapide transformation visuelle des villes marocaines, mais en détails cet article montre bien qu'il n'y a aucune stratégie si ce n'est celle de la recherche de profit rapide (immobilier, tourisme) et du copinage diplomatique (achetons le TGV à notre mentor la France).

J'ai peur que le réveil fasse mal!
Waalaykom salam !
Pour ma part, l'essentiel est de voir si cette ouverture tous azimuts qui a générée une frénésie, que tu appelles débauche, a-t-elle profité au marocain lambda ?
A voir les indicateurs de la pauvreté, chômage...etc il n'y a point de doute.
 
Waalaykom salam !
Pour ma part, l'essentiel est de voir si cette ouverture tous azimuts qui a générée une frénésie, que tu appelles débauche, a-t-elle profité au marocain lambda ?
A voir les indicateurs de la pauvreté, chômage...etc il n'y a point de doute.

Est-ce que la baisse relative de la pauvreté et du chômage (y a de quoi discuter sur ces affirmations!!) sont les effets d'un développement économique en cours, ou est-ce juste des retombées immédiates liées à l'ouverture?

En gros, est-ce que le cours actuel des choses permet d'affirmer que dans 10ans il y aura beaucoup moins de pauvres et de chômeurs si on garde le même cap économique, c'est-à-dire aucun?
 
Est-ce que la baisse relative de la pauvreté et du chômage (y a de quoi discuter sur ces affirmations!!) sont les effets d'un développement économique en cours, ou est-ce juste des retombées immédiates liées à l'ouverture?
Les deux à la fois. Il s'agit d'un développement engendré, et désormais bâtit, sur l'ouverture.
Pour le chômage et la pauvreté, le Maroc a connu des changements indéniables Les dix dernières années, sans même mentionner ni chiffres ni rapports... le constat se fait rien qu'à l'œil.


En gros, est-ce que le cours actuel des choses permet d'affirmer que dans 10ans il y aura beaucoup moins de pauvres et de chômeurs si on garde le même cap économique, c'est-à-dire aucun?
Le volonté royale est claire dans ce sens, faire de l'agriculture le principal moteur de croissance de l'économie pour les 10 (voire 15) prochaines années. Prés de 40% de la main d'œuvre est concentrée dans ce secteur, ceci explique cela. Vu cette données (et d'autres), l'on ne peut qu'être optimiste, l'avenir se dresse meilleur, mais pour juger ce qu'il en sera réellement, seul dieu peut savoir.
 
franchement les gens qui veulent faire de la propagande a leur sois disant cause a noix de coco ,qu'ils fassent un salon a eux bien intitulé et précis.
nous avons la un beau et interessant sujet sur l'economie .
alors ajoutez des idees dans le sens du sujet sinon laissez nous apprendre des choses.
sans rancune
 
Les deux à la fois. Il s'agit d'un développement engendré, et désormais bâtit, sur l'ouverture.
Pour le chômage et la pauvreté, le Maroc a connu des changements indéniables Les dix dernières années, sans même mentionner ni chiffres ni rapports... le constat se fait rien qu'à l'œil.

Tu peux faire un constat "à l'œil" sur plein d'autres changements de la société marocaine..

Le volonté royale est claire dans ce sens, faire de l'agriculture le principal moteur de croissance de l'économie pour les 10 (voire 15) prochaines années. Prés de 40% de la main d'œuvre est concentrée dans ce secteur, ceci explique cela. Vu cette données (et d'autres), l'on ne peut qu'être optimiste, l'avenir se dresse meilleur, mais pour juger ce qu'il en sera réellement, seul dieu peut savoir.


Le roi a-t-il une stratégie de développement de sa richesse? Vu l'évolution de sa fortune (X 5 en 10 ans) la réponse est OUI.
 
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