Iwisntmazirt
Le Maroc est amazigh
Les Amazighs (Berbères) sont victimes, comme de nombreux peuples, de discriminations liées à leur culture, leur Histoire, leur identité. En voici une qui concerne le cœur même de leur identité: la discrimination à l'encontre des nouveau-nés amazighs par le prénom. En effet, vous n'êtes pas sans savoir que de plus en plus de cas de discriminations liées au prénom se multiplient (dernièrement aux Pays-Bas); les parents amazighs, ainsi, n'ont pas le droit de donner de prénoms amazighs à leurs enfants. Aussi incroyable que cela puisse paraître, même en France, les ressortissants marocains non naturalisés risquent d'être surpris par l'attitude des services d'état civil. Intéressons-nous à un nouveau cas qui a eu lieu récemment dans cette « patrie des droits de l'homme » qu'est la France. Un état comme vous le savez, allié des Arabes et « ami intime » de la monarchie marocaine...
L'amazighité a toujours été la cible de la politique d'arabisation en Afrique du Nord et en Europe, étant donné la nature des relations euro-arabes. Les cas de discriminations ne sont pas très fréquents en Europe, région qui a acquis au cours de l'Histoire une certaine culture démocratique. Même si on ne compare pas l'incomparable, il s'avère que les régimes européens et nord-africains ont aussi des points en commun. Si on a l'habitude d'entendre parler du problème de l'interdiction des prénoms amazighs quand il s'agit des consulats du Maroc dans les pays européens ou dans les services d'état civil à Tamazgha, il s'avère que ce fléau guette même les services d'état civil des pays considérés comme « démocratiques ». Un nouveau cas assez mystérieux vient relancer le débat. D'ailleurs, il n'y a même pas lieu de débattre sur quoi que ce soit puisque les parents ont le droit, naturellement, de donner le prénom qu'ils désirent à leurs enfants. La petite Titrit Touda est la victime de cette nouvelle affaire assez particulière puisqu'elle repose sur l'intervention des services d'état civil français, siégeant dans une structure hospitalière. Ses parents ont voulu l'appeler Titrit Touda. Mais l'attitude malsaine et infantile des autorités marocaines fait qu'elle s'appellera Titrit seulement. Mais au moins, l'enfant ne porte pas un prénom arabe, ce qui est déjà un point manqué pour le makhzen.
De nationalité marocaine, Madame et Monsieur IMMEL Elhabib ont eu une petite fille, née le 21 février 2009 au Centre intercommunal de Créteil. Ils ont choisi de lui donner deux prénoms amazighs (et non seulement un seul) : « Titrit »(étoile) et « Touda » comme deuxième prénom. Précisons que le prénom arabe « Nejma » qui signifie aussi « étoile » en arabe ne pose aucun problème...alors que Titrit n'a pas le droit d'exister, étant donné son origine amazighe. C'est là que l'on réalise combien le racisme anti-amazigh alimente ce stratagème. La joie des parents n'a pas duré longtemps puisque le service d'enregistrement des naissances de l'hôpital a refusé d'enregistrer leur fille sous « Titrit Touda », avant de leur demander d'aller chercher au consulat du Maroc la fameuse liste des prénoms autorisés. Il est donc clair que le service français d'état civil collabore avec le service consulaire marocain, et ce le plus normalement du monde.
Face à l'insistance du service d'état civil du centre hospitalier de Créteil sur la nécessité absolue de se référer à la liste pour enregistrer la naissance de la petite « Titrit Touda », Monsieur IMMEL s'est immédiatement rendu au consulat du Maroc à Villemomble pour se procurer la dite liste. Mais on lui a réservé deux surprises. En effet, le prénom « Titrit » fait partie des prénoms autorisés par la liste. Mais celle-ci interdit le prénom « Touda ». Bizarrement, la liste qui circule sur Internet, qui provient du consulat du Maroc de la ville de Bordeaux, interdit au contraire le prénom « Titrit » et autorise le prénom « Touda », prénom très courant chez les femmes amazighes même s'il n'est pas reconnu. On a donc affaire à deux services consulaires marocains de différentes villes mais qui ne fournissent pas la même liste de prénoms autorisés: l'une autorise le prénom « Titrit » et interdit le prénom « Touda » et l'autre fait l'inverse en ne légalisant que le prénom « Touda ». Reconnaissons que c'est quand même assez fort !
L'administration marocaine (que l'état cherche à « moderniser » dit-on) est à l'image du régime qu'il l'a produit: hypocrite et mensonger. Nous avons d'un coté un ministre de l'Intérieur, Monsieur Chakib Benmoussa, qui déclare sans aucune gène qu' « il n'existe aucune restriction au choix des prénoms, ni aucune liste limitative pour la liberté des citoyens en la matière » et d'un autre coté, des agents d'état civil qui mentionnent, non sans pudeur, la liste autorisée de prénoms et qui en plus, étant donné qu'ils sont payés pour rien faire si ce n'est corrompre, bricole la liste en question, en ajoutant tel ou tel prénom amazigh, en interdisant tel ou tel autre prénom amazigh, histoire d'énerver les parents et de les inciter à faire « plus simple », autrement dit :choisir un prénom arabe pour leurs enfants.
Rappelons que le service d'état civil en question est une annexe de la mairie de la ville qui siège dans les hôpitaux afin de faciliter les démarches administratives aux parents, liées à l'enregistrement des naissances. Il s'agit donc d'une institution de la République Française, censée garantir aux habitants, français ou non, leurs droits les plus élémentaires, comme par exemple, la liberté de choisir le prénom de leurs enfants ! Mais inutile de vous apprendre que la Françarabie entretient, avec les pays officiellement arabes, des relations on ne peut plus passionnelles. La Douce France est aussi un pays, vous l'aurez compris, contraint de se faire dicter des lois étrangères sur son propre sol. En France, on peut s'appeler Mohamed Ali ou Marie Jocelyne mais sûrement pas Titrit Touda.
Comment interpréter cette affaire ? Il s'avère que Madame IMMEL, de son nom de jeune fille HOUZIG Najia (connue par Najat) est la soeur de l'artiste peintre amazighe Malika HOUZIG (Geldasent) et la nièce du grand militant Mohamed GARMAZ, connu dans le milieu amazigh à Agadir. Les autorités marocaines se prennent un malin plaisir à sanctionner toute personne attachée à son identité amazighe. Mais l'état marocain a doublement perdu la bataille. En effet, le bébé porte un prénom amazigh, Titrit (le prénom autorisé par la liste que les parents se sont procurés). En 2009, cela relève de la chance plutôt que de la norme pour des parents de « nationalité marocaine » résidant à l'étranger.
Là où le makhzen savourera sa deuxième défaite, c'est qu'à l'avenir, Madame et Monsieur IMMEL apprendront à leur fille, lorsqu'elle aura atteint la maturité, que les états marocains et français n'ont pas voulu qu'elle s'appelle Titrit Touda. Ils lui enseigneront une leçon politiquement correcte: en politique, les intérêts primeront toujours sur les droits humains, même le plus élémentaire, celui de choisir librement son prénom. Le jour où ses parents lui raconteront la petite histoire de sa naissance, elle deviendra une militante amazighe, l'inverse même du but recherché par l'auteur de la liste noire. Par conséquent, le makhzen réalisera que sa politique haineuse est absolument contre-productive.
Aujourd'hui, Titrit, Touda, venue au monde dans un pays que l'on croyait libre, n'a pas le droit d'être. Mais demain, nous en sommes sûrs, elle sera. Ammud n timmuzgha ur da yetghar (La semence de dignité ne sèche jamais)
Auteur : Izza Alahyan
http://www.amazighworld.net/human_rights/index_show.php?id=1788
L'amazighité a toujours été la cible de la politique d'arabisation en Afrique du Nord et en Europe, étant donné la nature des relations euro-arabes. Les cas de discriminations ne sont pas très fréquents en Europe, région qui a acquis au cours de l'Histoire une certaine culture démocratique. Même si on ne compare pas l'incomparable, il s'avère que les régimes européens et nord-africains ont aussi des points en commun. Si on a l'habitude d'entendre parler du problème de l'interdiction des prénoms amazighs quand il s'agit des consulats du Maroc dans les pays européens ou dans les services d'état civil à Tamazgha, il s'avère que ce fléau guette même les services d'état civil des pays considérés comme « démocratiques ». Un nouveau cas assez mystérieux vient relancer le débat. D'ailleurs, il n'y a même pas lieu de débattre sur quoi que ce soit puisque les parents ont le droit, naturellement, de donner le prénom qu'ils désirent à leurs enfants. La petite Titrit Touda est la victime de cette nouvelle affaire assez particulière puisqu'elle repose sur l'intervention des services d'état civil français, siégeant dans une structure hospitalière. Ses parents ont voulu l'appeler Titrit Touda. Mais l'attitude malsaine et infantile des autorités marocaines fait qu'elle s'appellera Titrit seulement. Mais au moins, l'enfant ne porte pas un prénom arabe, ce qui est déjà un point manqué pour le makhzen.
De nationalité marocaine, Madame et Monsieur IMMEL Elhabib ont eu une petite fille, née le 21 février 2009 au Centre intercommunal de Créteil. Ils ont choisi de lui donner deux prénoms amazighs (et non seulement un seul) : « Titrit »(étoile) et « Touda » comme deuxième prénom. Précisons que le prénom arabe « Nejma » qui signifie aussi « étoile » en arabe ne pose aucun problème...alors que Titrit n'a pas le droit d'exister, étant donné son origine amazighe. C'est là que l'on réalise combien le racisme anti-amazigh alimente ce stratagème. La joie des parents n'a pas duré longtemps puisque le service d'enregistrement des naissances de l'hôpital a refusé d'enregistrer leur fille sous « Titrit Touda », avant de leur demander d'aller chercher au consulat du Maroc la fameuse liste des prénoms autorisés. Il est donc clair que le service français d'état civil collabore avec le service consulaire marocain, et ce le plus normalement du monde.
Face à l'insistance du service d'état civil du centre hospitalier de Créteil sur la nécessité absolue de se référer à la liste pour enregistrer la naissance de la petite « Titrit Touda », Monsieur IMMEL s'est immédiatement rendu au consulat du Maroc à Villemomble pour se procurer la dite liste. Mais on lui a réservé deux surprises. En effet, le prénom « Titrit » fait partie des prénoms autorisés par la liste. Mais celle-ci interdit le prénom « Touda ». Bizarrement, la liste qui circule sur Internet, qui provient du consulat du Maroc de la ville de Bordeaux, interdit au contraire le prénom « Titrit » et autorise le prénom « Touda », prénom très courant chez les femmes amazighes même s'il n'est pas reconnu. On a donc affaire à deux services consulaires marocains de différentes villes mais qui ne fournissent pas la même liste de prénoms autorisés: l'une autorise le prénom « Titrit » et interdit le prénom « Touda » et l'autre fait l'inverse en ne légalisant que le prénom « Touda ». Reconnaissons que c'est quand même assez fort !
L'administration marocaine (que l'état cherche à « moderniser » dit-on) est à l'image du régime qu'il l'a produit: hypocrite et mensonger. Nous avons d'un coté un ministre de l'Intérieur, Monsieur Chakib Benmoussa, qui déclare sans aucune gène qu' « il n'existe aucune restriction au choix des prénoms, ni aucune liste limitative pour la liberté des citoyens en la matière » et d'un autre coté, des agents d'état civil qui mentionnent, non sans pudeur, la liste autorisée de prénoms et qui en plus, étant donné qu'ils sont payés pour rien faire si ce n'est corrompre, bricole la liste en question, en ajoutant tel ou tel prénom amazigh, en interdisant tel ou tel autre prénom amazigh, histoire d'énerver les parents et de les inciter à faire « plus simple », autrement dit :choisir un prénom arabe pour leurs enfants.
Rappelons que le service d'état civil en question est une annexe de la mairie de la ville qui siège dans les hôpitaux afin de faciliter les démarches administratives aux parents, liées à l'enregistrement des naissances. Il s'agit donc d'une institution de la République Française, censée garantir aux habitants, français ou non, leurs droits les plus élémentaires, comme par exemple, la liberté de choisir le prénom de leurs enfants ! Mais inutile de vous apprendre que la Françarabie entretient, avec les pays officiellement arabes, des relations on ne peut plus passionnelles. La Douce France est aussi un pays, vous l'aurez compris, contraint de se faire dicter des lois étrangères sur son propre sol. En France, on peut s'appeler Mohamed Ali ou Marie Jocelyne mais sûrement pas Titrit Touda.
Comment interpréter cette affaire ? Il s'avère que Madame IMMEL, de son nom de jeune fille HOUZIG Najia (connue par Najat) est la soeur de l'artiste peintre amazighe Malika HOUZIG (Geldasent) et la nièce du grand militant Mohamed GARMAZ, connu dans le milieu amazigh à Agadir. Les autorités marocaines se prennent un malin plaisir à sanctionner toute personne attachée à son identité amazighe. Mais l'état marocain a doublement perdu la bataille. En effet, le bébé porte un prénom amazigh, Titrit (le prénom autorisé par la liste que les parents se sont procurés). En 2009, cela relève de la chance plutôt que de la norme pour des parents de « nationalité marocaine » résidant à l'étranger.
Là où le makhzen savourera sa deuxième défaite, c'est qu'à l'avenir, Madame et Monsieur IMMEL apprendront à leur fille, lorsqu'elle aura atteint la maturité, que les états marocains et français n'ont pas voulu qu'elle s'appelle Titrit Touda. Ils lui enseigneront une leçon politiquement correcte: en politique, les intérêts primeront toujours sur les droits humains, même le plus élémentaire, celui de choisir librement son prénom. Le jour où ses parents lui raconteront la petite histoire de sa naissance, elle deviendra une militante amazighe, l'inverse même du but recherché par l'auteur de la liste noire. Par conséquent, le makhzen réalisera que sa politique haineuse est absolument contre-productive.
Aujourd'hui, Titrit, Touda, venue au monde dans un pays que l'on croyait libre, n'a pas le droit d'être. Mais demain, nous en sommes sûrs, elle sera. Ammud n timmuzgha ur da yetghar (La semence de dignité ne sèche jamais)
Auteur : Izza Alahyan
http://www.amazighworld.net/human_rights/index_show.php?id=1788
