Le mouvement "Justice environnementale"

Justice environnementale et intérêt général aux États-Unis

Le mouvement pour la justice environnementale (JE) a émergé aux États-Unis à la fin des années 1970. Il lutte à l’échelle locale pour la prise en compte des inégalités environnementales dans les décisions d’aménagement et notamment dans les choix d’implantation d’équipements pollueurs. Il est devenu également un courant novateur au
sein de la recherche en sciences sociales, mais a eu peu d’écho en France1. Ce mouvement avait certes tendance à se présenter comme une spécificité américaine en raison de son caractère démocratique et populaire (grass-roots movement) venant de la base, de son ancrage dans la question raciale et ethnique et d’une certaine parenté avec les travaux de Rawls. La JE part du principe que les individus (ou encore les groupes d’individus) ne sont pas égaux face aux dégradations de l’environnement naturel, que certains subissent plus que d’autres les effets négatifs liés aux conséquences de l’activité humaine (comme la pollution atmosphérique) et qu’il devient impératif de prendre en
compte ces inégalités dans l’action politique.

À ses débuts, le mouvement JE militait en faveur des quartiers habités par des populations noires et pauvres qui, en raison de leur faible poids politique, devaient subir les effets négatifs d’un équipement pollueur (usine ou autoroute).

Il s’est alors inscrit dans la continuité de la lutte pour les droits civiques (des années 60 et 70) et a d’ailleurs permis de remettre en cause l’hypothèse selon laquelle les Blancs seraient les seuls défenseurs de la cause environnementale.
 
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