On notera que suite au rachat de Twitter par Elon Musk et aux réactions hystériques qui ont suivi, Elon Musk a tweeté pour préciser ce qu’il entend par « liberté d’expression ».
Même si je comprends son propos qui consiste à lutter contre la censure illégale qui a été pratiquée par Facebook ou Twitter, sa première phrase que l’on peut traduire par « Par “liberté d’expression”, je veux simplement parler de celle qui respecte la loi » limite clairement la portée de ses ambitions.
Car il suffit que la loi interdise, par exemple, de critiquer le gouvernement et Twitter respectera cette loi. Difficile, donc, de prétendre lutter pour la liberté d’expression.
Twitter ne pourra pas faire autrement, on en est bien conscient, mais on ne peut pas parler d’Elon Musk comme d’un héraut (et héros) de la liberté d’expression. Au contraire de ce qu’est Assange.
La liberté d’expression peut être limitée par la loi, mais rien n’est dit sur les limites au delà desquelles il n’y a plus de liberté d’expression. Avec la définition d’Elon Musk, la liberté d’expression est respectée si ce que la loi autorise à être exprimé peut effectivement l’être. Ainsi, la pire dictature respectera-t-elle la liberté d’expression si elle définit clairement ce qui peut être dit et ne peut pas être dit et si elle veille à ce que ce qui est légal puisse être exprimé sans restrictions.
Alors que l’Union européenne a déjà préparé un texte qui limitera sérieusement ce qui peut être exprimé, nous faisant un peu plus basculer dans une dictature orwellienne, on ne pourra donc pas attendre grand chose de Twitter.
Et, même aux États-Unis où la liberté d’expression est garantie par le premier amendement, le gouvernement vient de mettre en place un ministère de la Vérité.
https://www.ojim.fr/disinformation-governance-board-joe-biden/
Bon courage donc à Elon Musk pour défendre la liberté d’expression en se liant d’emblée les mains.