Le noble imâm, ahmad ar-rifâ`î al-kabîr al-husaynî - tariqa rifa'iya

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Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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Il s’agit du noble juriste shafé`ite, le Sheikh de l’Islam, la couronne des dévots, l’Imâm des gnostiques, l’éducateur, l’Imâm Ahmad Ar-Rifâ`î Al-Kabîr Al-Husaynî, appelé « Abû Al`Alamayn », le « détenteur des deux étendards » pour avoir renforcé l’attachement à la Législation Islamique ainsi que le raffinement spirituel.


Education religieuse

L’Imâm Ahmad Ar-Rifâ`î naquit pendant le mois béni de Rajab en 512 A.H. (1118 E.C.) dans le village de Hasan, affilié à Wâsit en Iraq. A-t-il vu son père ? La question n’est pas tranchée. Selon une opinion, son père s’est dirigé vers Bagdad et y mourut en 519 A.H., alors que le jeûne Ahmad Ar-Rifâ`î n’avait que sept ans 1 . Toutefois selon l’opinion dominante, le père de l’Imâm Ar-Rifâ`î est décédé avant même sa naissance. Sevré dans le berceau de l’orphelinat, le jeûne Ahmad Ar-Rifâ`î fut éduqué par son oncle maternel, le grand ascète et dévot, Sheikh Mansûr Al-Batâ’ihi. A l’âge de sept ans, le jeûne Ahmad Ar-Rifâ`î accomplit l’apprentissage du Coran. Pendant son enfance, son oncle – Sheikh Mansûr Al-Batâ’ihi – le conduisit chez le savant du Hadîth, Sheikh `Alî Abû Al-Fadl Al-Wâsitî Al-Muqrî, qui devint l’un des plus grands Sheikhs de l’Imâm Ar-Rifâ`î.

L’Imâm Ar-Rifâ`î s’attela à l’apprentissage des sciences islamiques, notamment auprès du Sheikh `Alî Abû Al-Fadl Al-Wâsitî à la mosquée de Wâsit. Son étoile brilla dans sa jeunesse et il fut distingué dans les cercles de science par sa modestie, ses nobles manières et son savoir. Sheikh `Ali Abû Al-Hasan Al-Wâsitî dit dans « Khulâsat Al-Iksîr » : « Ar-Rifâ`î étudia les diverses sciences islamiques pendant vingt ans.
Après avoir acquis avec maîtrise les connaissances et les sciences, après avoir gravi les échelons du savoir et de la compréhension, il obtint une ijâzah générale de son Sheikh, le Muhaddith de Wâsit, aussi bien pour les sciences de la Législation que pour celles de la Tarîqah 4 . Il avait dépensé ses efforts pour assimiler ces sciences et y goûter en compagnie de son professeur `Alî Abû Al-Fadl.

Lorsqu’il eut ce degré élevé dans divers domaines et qu’il en eut une grande maîtrise, distingué par ses efforts et son érudition, son oncle maternel – son Sheikh Al-Bâz Al-Ashhab (le Faucon Gris) – lui donna une ijâzah dans la Tarîqah et lui transmit la cape qu’il méritait. Après l’avoir vêtu de la cape, son oncle maternel lui ordonna de séjourner à Umm `Ubaydah, dans le Ruwâq des Ansârs. C’est dans ce Ruwâq que fut enterré son grand-père maternel, Sheikh Yahyâ AnNajjârî Al-Ansârî. A peine a-t-il séjourné un an dans ce Ruwâq, appelant à Dieu et éduquant ses disciples, que son oncle maternel, Sheikh Mansûr, retourna à Dieu ». L’Imâm Ahmad ArRifâ`î avait alors vingt-huit ans.

http://www.islamophile.org/spip/IMG/ahmad-rifai.pdf
 
Dans un de ses discours, l’Imâm Ar-Rifâ`î exhorta l’audience en ces termes :

« O mon fils, l'ici-bas est une illusion et ce qu'il renferme est voué à la disparition. O
mon fils, l'énergie des fils de l'ici-bas est pour l'ici-bas, mais celle des fils de l'Au-delà
est pour l'Au-delà.

O mon fils, préserve-toi du mauvais compagnon, afin que tu ne lui parles pas avec le
regret de cette compagnie le Jour où tu comparaîtras devant Dieu.

O mon fils, ce que tu manges disparaît, ce que tu portes s'use, mais ce que tu fais, tu
iras à sa rencontre. Se diriger vers Dieu est une sentence irrévocable, se séparer des
bien-aimés est une promesse incontournable.

L'ici-bas est à son commencement une faiblesse et une paresse et dans son
dénouement, une mort et des tombes. Si ses habitants étaient restés, leurs habitatations
ne seraient pas devenues des ruines 21. Attache donc ton coeur à Dieu, détourne-toi de
tout ce qui est autre. Soumets-toi à Lui pleinement dans tous tes états. Fais que ton
comportement dans la voie des pauvres en Dieu soit l'humilité. Fais preuve de
rectitude par le service selon les principes de la Loi et préserve ton intention de la
souillure des insufflements du mal. Empêche ton coeur de pencher vers les passions
des gens. Mange du pain sec avec de l'eau salée que tu auras pris de la Porte de Dieu
(i.e. de façon licite), mais ne mange pas une viande tendre et du miel d'une porte autre
que celle de Dieu.

Attache-toi à une cause licite pour gagner ta vie dans le respect de la shari`ah et
délaisse la ruse.

O mon fils, surtout ne brise jamais le coeur des pauvres, malheur à toi si tu le fais.

Honore tes liens de parenté et sois généreux avec tes proches. (…).
 
Lettre de l’Imâm Ahmad Ar-Rifâ`î au Calife Al-Mustanjid Billâh Al-`Abbâsî

Au Nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux

Nous est parvenue ta lettre où tu nous demandes de te prodiguer un bon conseil en rappelant le hadîth : « La religion (Ad-Dîn) exige le bon conseil (nasîhah), la religion exige le bon conseil, la religion exige le bon conseil ».

Si ce n’est ce hadîth, je ne t’aurais guère prodigué de conseil, car conseiller un homme comme toi, puisse Dieu te bénir, requiert deux conditions : la sincérité de la part de celui qui prodigue le conseil et l’acceptation, conditionnée par la mise en pratique, de la part de la personne conseillée. Que Dieu te soutienne et t’accorde le succès.

Ô Émir des Croyants, si tu appliques à toi-même les jugements du Livre de Dieu - Exalté et Glorifié Soit-Il - les jugements établis par tes édits seront alors mis en oeuvre dans Son Royaume. Si tu glorifies l’Ordre de Dieu - Exalté Soit-Il - en suivant Son Messager - paix et bénédictions de Dieu sur lui - et si tu honores son noble rang, les sujets honoreront les responsables et les gouverneurs que tu auras désignés.

Ne regarde pas avec considértion, ô Émir des Croyants, la force dont jouissent les Césars et les rois des Mages dans leurs royaumes alors qu’ils sont loin des principes que je viens de mentionner. En réalité, ceux-là ont méconnu le Vrai si bien qu’Il les a éloignés de Sa Majesté, Il les a rapprochés de l’ici-bas et leur a rapproché ses artifices. Il leur a donné le pouvoir sur qui Il veut parmi Ses créatures. S’ils gouvernent par ce qui est agréable pour leurs sujets, leur pouvoir s’étendra dans les voiles de l’ici-bas jusqu’à leur dernier souffle. Si toutefois ils ne les gouvernent pas avec douceur et ménagement, s’ils leur infligent ce qu’ils ne peuvent endurer, Dieu lèvera leurs peuples contre eux ; Il emploiera les uns pour retirer les artifices de ce monde des autres. Et le Feu est certes le refuge des mécréants.

Quant à toi, ô Émir des Croyants, tu es le gardien et le défenseur de la terre, du sang et de l’argent des musulmans. Les sabres de l’Islam furent brandis victorieusement, non pas parce qu’on savait que tu allais devenir Calife, ni pour préparer le terrain à ton accès au pouvoir afin que tu gouvernes par ton opinion. Cela n’a été fait que pour Dieu et Son Messager. Accours donc, dans toutes les situations, vers Dieu. Honore dans toutes tes affaires l’ordre du Messager de Dieu ; tu seras alors englobé dans la sécurité de Dieu et la bénédiction de Son Messager. Aussi, pèse par la balance de la religion tes affaires privées dans ce monde : ta nourriture, ta boisson, tes habits, et l’ombre sous laquelle tu t’adosses. Puis fais en sorte que tes penchants vers ce monde soient à la mesure de ce que la religion agrée.

Garde-toi d’être injuste. Si Satan te pousse au mal et tente de t’insuffler quelque injustice, demande-toi quel comportement tu espérerais de la part de ton gouverneur si jamais tu étais emprisonné, ou si tu avais subi une injustice, ou encore si tu étais vaincu par la force, ou enfin si tu étais victime d’un mensonge. Traite alors les gens comme tu aimerais être traité. Si tu agis ainsi, tu honoreras la justice et l’humanité comme il se doit.

Sache que ton royaume et ton État ne sont qu’une infime partie du Royaume de Dieu - Exalté Soit-Il - et que toi-même tu n’es qu’une petite partie de ton royaume. Si tu t’en appropries quelque chose, en oubliant Dieu - Glorifié Soit-Il -, si tu te comportes comme celui qui prétend partager le Royaume de Dieu avec Lui, en oubliant les Droits de Dieu et en trahissant Ses créatures, alors Il détournera Son Aide et Sa Victoire de toi. Et tu as en ceux qui ont péri une leçon à saisir.

Et ne regarde pas, ô Émir des Croyants, l’exemple des bien-aimés rapprochés de Dieu qu’Il éloigna des affaires de ce monde. Tel fut le cas de certains compagnons que les gens contestèrent et leur arrachèrent les rênes du pouvoir. Dieu les attira vers Lui et gouverna les gens par leurs semblables. Et chacun est responsable de ses oeuvres et "ton Seigneur ne commet point d’injustice envers quiconque".

Ô Émir des Croyants, de l’ombre prend ce qui t’ombrage, des habits contente-toi de ce qui te couvre et de la nourriture restes-en à ce qui te rassasie. De ta fortune, tu ne possèdes rien, et "tu n’as aucune part dans l’ordre (divin)", certes mon Seigneur fait ce qu’Il veut.


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Lettre complète dans le lien
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