Le nouveau nationalisme est-il gay ?

boptitprince

je ne suis qu'un prince..
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Le nouveau nationalisme est-il gay ?

LE MONDE CULTURE ET IDEES | 30.06.2012 à 17h02 • Mis à jour le 30.06.2012 à 17h02


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Des participants à la Gay Pride à Paris, samedi 30 juin. | REUTERS/MAL Langsdon

Le soupçon a surgi de l'intérieur et c'est de l'intérieur qu'il prolifère maintenant. Un soupçon d'autant plus douloureux qu'il a été formulé de façon spectaculaire par Judith Butler, icône mondiale du mouvement LGBT (lesbien, gay, bi et trans). Le 19 juin 2010, lors de la Gay Pride de Berlin, la philosophe américaine a semé le trouble en refusant tout net le Prix du courage civique que les organisateurs s'apprêtaient à lui remettre. Elle, l'égérie de la théorie queer, a alors proclamé que la lutte contre l'homophobie avait dégénéré en action xénophobe et même raciste. "Nous sommes enrégimentés dans un combat nationaliste et militariste", a-t-elle lancé devant une foule médusée. Depuis lors, parmi les militants et les chercheurs, les questions se bousculent : le mouvement LGBT est-il rongé par l'"homonationalisme" ? Est-il devenu la lessiveuse d'un nouveau nationalisme qu'il viendrait "blanchir", à tous les sens du terme ? Autrement dit, ses revendications sont-elles instrumentalisées par les hérauts d'un Occident qui mène ses opérations militaires (en Orient) et ses descentes policières (en banlieue) au nom de la démocratie sexuelle ?

Ces questions ont électrisé une grande conférence internationale qui s'est tenue à Amsterdam en janvier 2011. Les participants ont longuement évoqué la singularité des Pays-Bas, où le puissant parti populiste de Geert Wilders brandit les droits homosexuels comme un progrès occidental aujourd'hui menacé par l'islam. Mais les conférenciers ont aussi élargi leur réflexion au-delà des frontières, ainsi que le précise le sociologue Sébastien Chauvin, l'un des organisateurs. "L'idée de la conférence était d'alerter sur le nationalisme sexuel en général, c'est-à-dire sur la façon dont les droits des femmes ou des homosexuels peuvent être mis en avant dans une perspective xénophobe, non seulement par des partis politiques mais aussi dans les mouvements LGBT eux-mêmes, qui se trouvent de plus en plus intégrés aux projets nationalistes en Occident."

De fait, c'est l'Occident comme espace culturel et politique qui se trouve ici mis en cause. Aux Etats-Unis, bien sûr, où les actions LGBT sont accusées d'alimenter la croisade islamophobe de l'après-11-Septembre - c'est notamment la thèse de la théoricienne Jasbir K. Puar, dont le livre vient d'être traduit en français sous le titre Homonationalisme. Mais surtout en Europe, continent laboratoire de cette pulsion politique des années 2000. En Suisse, la très xénophobe Union démocratique du centre (UDC) n'a-t-elle pas créé sa propre section gay ? De même, les hooligans de la Ligue de défense anglaise n'ont-ils pas voulu organiser une Gay Pride en plein coeur d'un quartier musulman de Londres ? Quant aux organisateurs de la Gay Pride danoise, ne sont-ils pas allés jusqu'à décerner le Prix de l'homophobie aux pays musulmans ? En France, c'est plus compliqué. Car si les manifestations d'"homonationalisme" n'y sont pas, pour le moment, aussi explicites qu'en Angleterre, en Allemagne ou aux Pays-Bas, les débats s'enflamment dès qu'on y regarde de plus près.
 
A un extrême, il y a ceux qui considèrent que les gays français sont déjà gagnés par la fièvre chauvine. En guise de symptôme, citons Pourquoi les gays sont passés à droite (Seuil, 144 p., 14,70 €), un pamphlet bâclé où Didier Lestrade, cofondateur d'Act Up-Paris, écrit notamment : "Tous mes amis ou presque confessent une gêne grandissante vis-à-vis de la banlieue, des Arabes et des Noirs." Sans aller jusque-là, d'autres soulignent les tentations cocardières qui traversent la planète LGBT. Ici encore, c'est la Gay Pride qui a mis le feu aux poudres. En 2011, devant la colère de plusieurs associations, les organisateurs ont dû retirer au dernier moment l'affiche qui annonçait le défilé parisien : barrée du slogan "Pour l'égalité, en 2011 je marche, en 2012 je vote", celle-ci représentait un coq dressant fièrement sa crête. "Ce symbole et ce slogan étaient naïvement homonationalistes, ironise Maxime Cervulle, coauteur d'un essai intitulé Homo exoticus. Race, classe et critique queer. Ainsi, la manifestation la plus centrale de la vie gay en France excluait clairement les sans-papiers et les étrangers."

A l'autre extrême, des militants et des chercheurs considèrent que tout cela relève de l'ergotage fumeux. Ainsi de Nicolas Gougain, président de la fédération inter-LGBT, qui qualifie la polémique concernant l'affiche de "ridicule" et estime que le débat sur l'"homonationalisme" n'a pas lieu d'être en France. "Autant ces discussions, notamment autour du voile islamique, ont traumatisé le mouvement féministe, autant elles sont très loin de nos préoccupations. C'est de la branlette intellectuelle qui concerne dix universitaires. Nous, pendant ce temps-là, on est sur le terrain, on se bat pour l'égalité des droits, on lutte pour ne pas être considérés comme des sous-citoyens, et on le fait en solidarité, par exemple, avec les lesbiennes sud-africaines qui se révoltent contre les viols collectifs. Certes, il faut faire attention à ne pas être instrumentalisés mais, pour le moment, en France, on a d'autres chats à fouetter !"

Plus nuancés, beaucoup d'observateurs du mouvement LGBT jugent que la tentation "homonationaliste" existe bel et bien en France, mais qu'elle demeure circonscrite par divers facteurs. A commencer par les positions de la droite et de l'extrême droite, traditionnellement conservatrices et relativement stables en la matière. Ainsi, après avoir manifesté quelques velléités "gay friendly", Marine Le Pen a très vite battu en retraite. De même, la droite répugne à faire de la question homosexuelle un critère discriminant. "La France n'est pas les Pays-Bas, constate le sociologue Eric Fassin, coorganisateur de la conférence d'Amsterdam. Là-bas, l'homophobie supposée des immigrés est un motif pour les laisser à la porte. Sarkozy, lui, n'a jamais utilisé les droits homosexuels pour tracer une frontière entre "nous" les Français et "eux" les étrangers. Il ne faut donc pas exagérer le phénomène homonationaliste en France. Mais il ne faut pas non plus le nier. Chez nous aussi, il y a bien une tentation de dire : l'homophobe, c'est l'autre."
 
Rien de bien impressionnant. Dans les années 30 par exemple, bon nombre de nationaux-socialistes allemands de la première heure étaient homosexuels.

Voici un article qui aborde les liens entre nazisme et homosexualité: http://www.voltairenet.org/De-Ernst-Rohm-a-Michael-Kuhnen


super interessant ton article!


Cela prouve bien donc, que certains individus, derrières de beaux principes, et faisaint partie eux même de minorités discriminées, sont de vrai facho!

Ils me degoutent!
 
Il est surtout évident que pour ces gens là, l'Islam constitue à leurs yeux un obstacle à l'émergence totale de leur morale...c'est pas pour rien si geert wilders ou pim fortuyn aux pays bas (un homosexuel notoire) concentrent l'essentiel de leurs attaques basses contre l'Islam. L'homosexualité fait partie de ces marqueurs de certaines élites mamoniques qui sévissent actuellement. Soral l'a bien démontré. Je t'invite à regarder ses vidéos facilement consultables sur youtube :-)
 
Il est surtout évident que pour ces gens là, l'Islam constitue à leurs yeux un obstacle à l'émergence totale de leur morale...c'est pas pour rien si geert wilders ou pim fortuyn aux pays bas (un homosexuel notoire) concentrent l'essentiel de leurs attaques basses contre l'Islam. L'homosexualité fait partie de ces marqueurs de certaines élites mamoniques qui sévissent actuellement. Soral l'a bien démontré. Je t'invite à regarder ses vidéos facilement consultables sur youtube :-)



Vu la rapidité de ta première réponse je crois savoir que t'avais lu l'article avant que je ne le poste...

Je suis d'acc avec toi....:cool: et j'illustre ton idée par un exemple concret.
Sinear a posté un sujet avant hier dans lequel un chercheur flamand affirme que bien que l'homophobie a diminué chez toutes les populations, les muslims de Belgique seraient les plus homophobes... OR, son étude est plus que subjective. Pourquoi? car s'il voulait donner un côté un peu plus exhaustif/objectif a son analyse, il aurait dû questionner des groupes d'individus qui ont des données sociologique assez semblables dont un niveau d'instruction equivalent.... OR, NULLE par dans son étude il en fait mention.
Si il interroge des gens comme ça et il base son étude uniquement sur l'âge ou la religion, c'est complètement absurde... Si il a interrogé par hasard les gens en les questionnant sur leur religion, il est alors très probable qu'il y a une énorme difference d'instruction : des belges catho ou laic qui ont plutot un niveau d'insruction plutot eleve (universitaire) VS des "muslims" qui ont en général un niveau d'instruction faible (surtout s'il a fait son étude dans un ghetto ethnique a Molenbeek...alors pour moi c'est de la propagande à Goebbels)....



PS : pour les autres bladinautes : l entiereté de cet article hyper instructif est sur le lien....car je n'ai posté qu'une partie de cet article...
 
Voici un autre article que j'ai trouvé dans Libération (publié en janvier 2012)

http://www.liberation.fr/societe/01012383075-les-gays-virent-ils-a-droite

Les gays virent-ils à droite ?

13 janvier 2012 à 00:00

-
A
+

Pour Didier Lestrade, fondateur d’Act Up, la droitisation des homosexuels est le fait d’une génération devenue plus individualiste et moins militante.

Par CHARLOTTE ROTMAN
Il y va fort, c’est son tempérament. «Nous connaissons un changement sans précédent: les années 2000 voient l’instrumentalisation de la cause LGBT [lesbiennes, gays, bi, trans, ndlr] contre d’autres minorités. Les gays contre les Arabes et les Noirs. C’est la première fois que cela arrive dans l’histoire gay.» La charge se trouve page 59 de Pourquoi les gays sont passés à droite (1), le nouveau livre de Didier Lestrade. La démonstration est teintée de colère et de provocation. Du succès de Marine Le Pen à celui de Caroline Fourest, Didier Lestrade relève les symptômes d’une «droitisation du milieu gay». Et raconte l’apparition d’un «homonationalisme».
 
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