le nouveau visage lisse d’une extrême-droite encore plus radicale-Allemagne

Allemagne. Tino Chrupalla, le nouveau visage lisse d’une extrême-droite encore plus radicale

Le parti allemand d’extrême droite AfD s’est choisi un nouveau président, jeune et avenant. Derrière les sourires, Tino Chrupalla, 44 ans, incarne un nouveau virage encore plus radical.

Pour son élection à la tête du parti d’extrême-droite AfD, en Allemagne, Tino Chrupalla a reçu en cadeau une cravate verte ornée de petits chiens dorés. La même qu’arborait souvent son prédécesseur Alexander Gauland qui, à 75 ans, laisse les rênes du parti à cet ancien peintre en bâtiment de 44 ans, père de trois enfants.
Cheveux courts, allure soignée et sourires généreux, c’est ainsi que Chrupalla est apparu dimanche devant les caméras. Fier de son accent saxon, d’incarner l’Est du pays, où l’AfD fait ses meilleurs scores, et de représenter ceux qui se lèvent quand il fait encore nuit, travaillent toute la journée et reviennent quand il fait déjà nuit. "
L’aile la plus dure du parti
Enfant de l’Allemagne de l’Est communiste, Tino Chrupalla est entré en politique après la réunification en passant par les Jeunesses chrétiennes-démocrates, la CDU de la chancelière Merkel. Celui qui dirige aujourd’hui une petite entreprise de BTP dans la région de Görlitz (Saxe) a rejoint l’extrême-droite en 2015. Il a gravi rapidement les échelons de l’AfD, jusqu’à s’imposer lors des élections fédérales, en 2017, face à Michael Kretschmer, l’actuel président CDU de la région saxonne.
C’est dans cette partie de l’Allemagne, autrefois communiste, que l’AfD enregistre ses meilleurs scores. Dans le Brandebourg, en Saxe et en Thuringe, les trois régions d’ex-RDA où se sont tenus en septembre et octobre des élections régionales, l’AfD a chaque fois raflé plus de 20 % des voix pour se hisser à la deuxième place.
Qu’on ne s’y trompe pas, l’élection de Chrupalla est un signe supplémentaire de l’influence grandissante de l’aile la plus dure du parti et de son chef de file, le très controversé Björn Höcke. Pour des raisons tactiques, le nouveau président de l’AfD a demandé à ses troupes d’éviter les éléments de langage trop drastiques qui empêcheraient de s’ouvrir à de nouveaux électorats, notamment les femmes .
Mais c’est le même Chrupalla qui, l’an dernier, employait pour évoquer l’immigration le terme Umvolkung (transformation ethnique), emprunté au vocabulaire nazi.

https://www.ouest-france.fr/europe/...e-extreme-droite-encore-plus-radicale-6637065
 
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