Salam, Salut, en cette rentrée j'aimerai vous partager la pensée d'un sociologue musulman et français (Omero marongiu perria) sur l'islam :
-Vous défendez l’idée que les autorités et les prescripteurs de l’islam ne sont pas en mesure d’opposer un contre-discours religieux à Daech (...) car ils partagent une même orthodoxie, une même vision du monde et de l’islam. En quoi consiste-t-elle ?
J’ai résumé cette vision du monde par une expression : le « paradigme hégémonique ». Cette notion contient cinq éléments :
la vision d’un dieu dominateur sur le monde qui est essentiellement préoccupé par le comptage des actions humaines ;
le rapport de soumission à ce dieu qui se traduit par un système de contrainte sur le musulman parfois très violent ;
la nécessité de dominer les non musulmans et le fameux statut de dhimmi ou « protégé » de l’Etat musulman ;
le rapport de domination sur la femme ;
enfin, le contrôle strict de la vie privée et publique par un système de contrainte assez élaboré.
Ces cinq éléments du paradigme hégémonique forment, selon moi, un système cohérent qui continue à structurer la façon dont les leaders religieux musulmans pensent la « société musulmane parfaite » dans un monde qui a changé (...) Ces courants partagent finalement, avec l’islam politique, la même vision de ce que devrait être la société musulmane parfaite. Cette proximité est d’autant plus problématique qu’elle empêche, finalement, de condamner Daech parce qu’il dévoierait l’islam (...)
Depuis deux siècles au moins, des théologiens et des penseurs musulmans produisent des ouvrages de qualité pour poser les jalons d’une lecture critique des textes et de l’histoire de l’islam. Cela les a conduits à critiquer des pans entiers de la charia médiévale mais aussi de l’interprétation du Coran et de l’histoire mythique de l’islam (...) Jusqu’au milieu du XXe siècle, des savants musulmans ont soutenu des thèses de doctorat à la Sorbonne, en français, dans lesquelles ils discutaient les thèses des philosophes contemporains ! De son côté, l’Empire ottoman a entrepris, depuis l’avènement de Soliman le Magnifique au XVIe siècle, de vastes réformes du droit musulman sur le modèle du droit positif – seul le code de la famille est resté sur le modèle de la charia médiévale (...)
-Vous défendez l’idée que les autorités et les prescripteurs de l’islam ne sont pas en mesure d’opposer un contre-discours religieux à Daech (...) car ils partagent une même orthodoxie, une même vision du monde et de l’islam. En quoi consiste-t-elle ?
J’ai résumé cette vision du monde par une expression : le « paradigme hégémonique ». Cette notion contient cinq éléments :
la vision d’un dieu dominateur sur le monde qui est essentiellement préoccupé par le comptage des actions humaines ;
le rapport de soumission à ce dieu qui se traduit par un système de contrainte sur le musulman parfois très violent ;
la nécessité de dominer les non musulmans et le fameux statut de dhimmi ou « protégé » de l’Etat musulman ;
le rapport de domination sur la femme ;
enfin, le contrôle strict de la vie privée et publique par un système de contrainte assez élaboré.
Ces cinq éléments du paradigme hégémonique forment, selon moi, un système cohérent qui continue à structurer la façon dont les leaders religieux musulmans pensent la « société musulmane parfaite » dans un monde qui a changé (...) Ces courants partagent finalement, avec l’islam politique, la même vision de ce que devrait être la société musulmane parfaite. Cette proximité est d’autant plus problématique qu’elle empêche, finalement, de condamner Daech parce qu’il dévoierait l’islam (...)
Depuis deux siècles au moins, des théologiens et des penseurs musulmans produisent des ouvrages de qualité pour poser les jalons d’une lecture critique des textes et de l’histoire de l’islam. Cela les a conduits à critiquer des pans entiers de la charia médiévale mais aussi de l’interprétation du Coran et de l’histoire mythique de l’islam (...) Jusqu’au milieu du XXe siècle, des savants musulmans ont soutenu des thèses de doctorat à la Sorbonne, en français, dans lesquelles ils discutaient les thèses des philosophes contemporains ! De son côté, l’Empire ottoman a entrepris, depuis l’avènement de Soliman le Magnifique au XVIe siècle, de vastes réformes du droit musulman sur le modèle du droit positif – seul le code de la famille est resté sur le modèle de la charia médiévale (...)