Le patron du FMI insiste sur l'intégration au Maghreb malgré les différends

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TUNIS (AFP) — Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn a pressé mardi à Tunis les Etats du Maghreb de concrétiser leur intégration économique en dépit des entraves politiques.

"C'est même quand pas compliqué de concevoir qu'ils s'appliquent à eux-mêmes les relations qu'ils ont avec les pays de l'Union européenne" sur le commerce et la suppression des tarifs douaniers, a-t-il lancé lors d'une conférence de presse.

Les pays maghrébins effectuent près de 80% de leur échanges avec l'Union européenne mais le commerce régional se limite à 3% du total de leurs échanges.

Le patron du FMI s'adressait à la presse avec le gouverneur la Banque centrale de Tunisie, Taoufik Baccar, à l'issue d'une visite à l'occasion du cinquantenaire de cette institution.

Il a indiqué avoir discuté avec le président Zine El Abidine Ben Ali de l'intégration du Maghreb et de la crise financière mondiale, faisant état de sombres perspectives régionales.

"Les perspectives du FMI ne sont pas formidables, l'année 2009 sera une année difficile" y compris pour les pays Maghreb "même s'ils continuent de voir des taux de croissance assez significatifs", a-t-il noté.

"La question est de savoir si on est capable d'avancer sur les dossiers économiques même lorsqu'il reste des différends politiques", s'est-il demandé citant les entraves au commerce régional, les projets d'infrastructures communes et divers projets privés en suspens.

"Chaque pays a tendance à rester chez lui (...) on est loin du compte", a-t-il dit, saluant des efforts au plan monétaire entre la Tunisie et la Libye.

L'intégration de l'Union du Maghreb arabe (UMA Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie) est entravée par des différends politiques, notamment les tensions entre le Maroc et l'Algérie au sujet du Sahara occidental.

Le patron du FMI, qui venait de Libye où il a assisté mardi à une réunion sur l'intégration économique au Maghreb, a affirmé l'urgence de faire aboutir le projet d'une banque régionale en souffrance depuis 1991.

Selon lui, la crise financière fera sentir ses effets dans les Maghreb en 2009 même s'ils sont épargnés par les premiers effets directs.

Saluant des fondements économiques "solides" et des efforts "réels" de modernisation en Tunisie, il a encouragé ce pays à poursuivre ses réformes bancaires et mis l'accent sur la création d'emplois.

M. Strauss-Khan, qui devait faire escale à Alger selon la presse, a finalement quitté Tunis pour Paris.
 
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