La liberté de presse a été une nouvelle fois bafouée au Maroc. L'arrestation arbitraire du journaliste Ali Anouzla le 17 septembre 2013 révèle au grand jour la fragilité de la dite transition démocratique du Royaume. Mais cet acte est loin d'être isolé : il s'inscrit dans une dynamique de reprise en main autoritaire du champ politique après les « concessions-ouvertures » accordées au lendemain des mobilisations populaires de 2011.
Journaliste consciencieux et respecté de ses pairs, Ali Anouzla est depuis 2010 à la tête de Lakome, l'un des sites Internet d'information en langues arabe et française les plus suivis du Maroc. Il s'est surtout illustré dans la rédaction d'éditoriaux aussi critiques que percutants sur le pouvoir en place. Le site s'est aussi fait connaître par la publication d'enquêtes sans concession sur la corruption et les dysfonctionnements du Makhzen. C'est par exemple Lakome qui serait à l'origine de la révélation de l'affaire d'un pédophile espagnol gracié par le roi, qui a fait le tour du monde l'été dernier et qui a provoqué une indignation générale dans le pays.
C'est aussi lui qui a mis en lumière le scandale des concessions de carrières de sables, levant ainsi le voile sur un réseau étendu de corruption et de clientélisme qui touche tous les niveaux de l'État jusqu'à l'un des plus proches collaborateurs du roi.
Si tous ces affronts sont restés « impunis », on peut imaginer que le Makhzen ne faisait qu'attendre le moment opportun pour réduire au silence ce journaliste qui dérange. Et c'est la mise en ligne d'une vidéo publiée par Al Qaeda dans le Maghreb critiquant la monarchie et la menaçant d'attentat, qui a fourni le mobile idéal tant attendu. Ali Anouzla est arrêté sans délai à son domicile et le siège de Lakome est perquisitionné. Le journaliste est immédiatement mis en examen pour apologie du terrorisme.
Journaliste consciencieux et respecté de ses pairs, Ali Anouzla est depuis 2010 à la tête de Lakome, l'un des sites Internet d'information en langues arabe et française les plus suivis du Maroc. Il s'est surtout illustré dans la rédaction d'éditoriaux aussi critiques que percutants sur le pouvoir en place. Le site s'est aussi fait connaître par la publication d'enquêtes sans concession sur la corruption et les dysfonctionnements du Makhzen. C'est par exemple Lakome qui serait à l'origine de la révélation de l'affaire d'un pédophile espagnol gracié par le roi, qui a fait le tour du monde l'été dernier et qui a provoqué une indignation générale dans le pays.
C'est aussi lui qui a mis en lumière le scandale des concessions de carrières de sables, levant ainsi le voile sur un réseau étendu de corruption et de clientélisme qui touche tous les niveaux de l'État jusqu'à l'un des plus proches collaborateurs du roi.
Si tous ces affronts sont restés « impunis », on peut imaginer que le Makhzen ne faisait qu'attendre le moment opportun pour réduire au silence ce journaliste qui dérange. Et c'est la mise en ligne d'une vidéo publiée par Al Qaeda dans le Maghreb critiquant la monarchie et la menaçant d'attentat, qui a fourni le mobile idéal tant attendu. Ali Anouzla est arrêté sans délai à son domicile et le siège de Lakome est perquisitionné. Le journaliste est immédiatement mis en examen pour apologie du terrorisme.
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