le procès d'un trafic de cannabis par hélicoptère entre le Maroc el la France

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L'ancien président de la Chambre de commerce et d'industrie d'Ajaccio, Gilbert Casanova, ainsi que dix autres prévenus, sont jugés à partir de ce mardi matin devant le tribunal correctionnel de Marseille dans le cadre d'un trafic de cannabis d'envergure organisé par hélicoptère entre le Maroc, l'Espagne et la France.

Gilbert Casanova, 60 ans, ancien leader du Mouvement pour l'autodétermination (MPA) et proche de l'ancien dirigeant nationaliste Alain Orsoni, avait été interpellé le 22 juin 2008 à Béziers (Hérault) juste après la saisie de 560 kilos de résine de cannabis. Il a présidé la chambre de commerce d'Ajaccio pendant quatre ans. L'hélicoptère, qui servait au transport de la drogue depuis le Maroc, avait été immobilisé dans un champ. Au côté de Gilbert Casanova seront jugés un directeur de société, un pilote et une poignée de militants corses déjà connus de services de police.

L'enquête avait étonnamment débuté par une plainte de chasseurs de Saint-Nazaire-de-Ladarez, dans l'Hérault, le 6 octobre 2007. La présence d'un hélicoptère sur leur "territoire de jeu" n'avait de cesse de les importuner, faisant régulièrement fuir le gibier.

Lors de leur enquête, les gendarmes allaient découvrir que les atterrissages étaient fréquents. Une surveillance avait dès lors été mise en place, qui allait mettre au jour le trafic. Au douzième voyage, les enquêteurs étaient à l'arrivée. Certains des suspects seront interpellés à proximité du champ d'atterrissage, d'autres à l'aéroport de Béziers. Au total, 560 kilos de résine de cannabis seront saisis. Mais les gendarmes estimeront le trafic en tonnes.

Chaque fois, l'appareil partait de Corse et faisait des escales dans plusieurs villes marocaines comme Fès ou Rabat, où le haschich était récupéré. Au retour, il faisait le plein de carburant en Espagne, où il affinait ses plans de vol pour les rendre indétectables, avant de se poser en France, à l'aéroport de Béziers. La cargaison de drogue était alors prise en charge par des voitures rapides, aujourd'hui qualifiées de "go fast" de la drogue, qui remontaient l'autoroute jusqu'à la région parisienne.

Les onze prévenus répondent d'"association de malfaiteurs, acquisition, détention, transport, cession de produits stupéfiants et contrebande de marchandises prohibées en bande organisée". Gilbert Casanova nie en bloc toute participation au réseau, d'autres ont reconnu un simple rôle de "manutentionnaire", les derniers ne contestent pas un trafic, mais prétendent ignorer qu'il s'agissait de drogue, évoquant plutôt un marché illicite d'oeuvres d'art.

Dix des onze prévenus comparaissent détenus. Le procès doit durer jusqu'au 12 novembre. AP
 
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