@scoco
INTERVIEW - Le Parti socialiste unifié (PSU) a décidé de mettre fin à son boycott des élections et compte présenter des candidats d’un nouveau type aux prochaines communales. Eclaircissements avec la patronne de la formation d’extrême gauche.
HuffPost Maroc: Après avoir boycotté les élections législatives de 2011, le PSU a décidé de participer aux élections communales. Vous en avez fini avec la politique de la chaise vide ?
Nabila Mounib :
Le boycott des législatives en 2011 était conjoncturel. Notre position politique était adaptée au climat d’exception que connaissait le Maroc avec l’émergence du "Printemps démocratique" au Maghreb et surtout avec le Mouvement du 20 février et les revendications qu’il portait et que nous soutenions.
Mais nous n’avons jamais été pour la politique de la chaise vide. Notre parti a toujours participé aux élections même si nous les savions truquées et organisées sous des constitutions non démocratiques. Cette participation avait pour but de dénoncer le non respect de la volonté populaire, de faire entendre notre voix et faire connaître notre projet de société. Même s’il est frustrant de se présenter à des élections alors que les conditions de transparence ne sont pas assurées.
En participant aux communales, espérez-vous influer sur ces conditions que vous jugez non transparentes ?
Oui. Notre participation peut être un frein au contrôle de la carte politique et à la volonté de l’Etat d’éliminer du champs politique toute opposition crédible et tout contre-pouvoir revendiquant de vraies réformes constitutionnelles, politiques, socioéconomiques et culturelles au Maroc.
Nous allons présenter des candidats honnêtes et compétents, des profils capables d’arracher des avancées démocratiques au niveau local.
Où comptez-vous pêcher ces candidats ?
Les élections communales nécessitent des profils capables d’assumer une politique de proximité et d’être à l’écoute et au service des populations locales. Elles sont donc l’occasion pour nous d’impliquer des jeunes en leur proposant de se présenter sous les couleurs d’un parti autonome et crédible.
Nous pensons que la démocratie doit se construire à partir de la base, au niveau local en présentant des élites jeunes, crédibles, défendant l’intérêt des citoyens, travaillant sur la proximité et l’implication de ces derniers dans les politiques et projets qui répondent à leurs aspirations.
Nous voulons aussi ouvrir nos portes aux nouvelles élites féminines. Nous nous attendons à ce que de nombreux citoyens choisissent de se présenter sous les couleurs du PSU, prenant en considération les expériences positives de notre formation dans la gestion de certaines communes.
Ne craignez-vous pas que cette participation déçoive certains sympathisants du PSU, notamment les anciens du Mouvement du 20 Février qui appelent toujours au boycott pour certains. ?
Je comprends tout à fait la déception de ces jeunes qui ont choisi de militer au sein du Mouvement du 20 février, manière de se réconcilier avec la politique. Ils pensent encore pour beaucoup d’entre eux qu’il est inutile de participer aux élections puisque rien n’a changé malgré la nouvelle constitution.
Notre parti considère aussi qu’il n’y a pas eu de véritable changement menant vers plus de justice sociale et l’instauration de l’Etat de droit. Mais, malgré cela, nous considérons qu’il faut participer aux communales car le coût de la non participation risque d’être trop élevé.
Il faut éviter de laisser le champs libre à ceux qui n’ont aucune considération pour la volonté populaire. Notre participation est également un moyen de lutter contre la corruption et la dilapidation des deniers publics.
http://www.huffpostmaghreb.com/2014/12/09/psu-_n_6291564.html
INTERVIEW - Le Parti socialiste unifié (PSU) a décidé de mettre fin à son boycott des élections et compte présenter des candidats d’un nouveau type aux prochaines communales. Eclaircissements avec la patronne de la formation d’extrême gauche.
HuffPost Maroc: Après avoir boycotté les élections législatives de 2011, le PSU a décidé de participer aux élections communales. Vous en avez fini avec la politique de la chaise vide ?
Nabila Mounib :
Le boycott des législatives en 2011 était conjoncturel. Notre position politique était adaptée au climat d’exception que connaissait le Maroc avec l’émergence du "Printemps démocratique" au Maghreb et surtout avec le Mouvement du 20 février et les revendications qu’il portait et que nous soutenions.
Mais nous n’avons jamais été pour la politique de la chaise vide. Notre parti a toujours participé aux élections même si nous les savions truquées et organisées sous des constitutions non démocratiques. Cette participation avait pour but de dénoncer le non respect de la volonté populaire, de faire entendre notre voix et faire connaître notre projet de société. Même s’il est frustrant de se présenter à des élections alors que les conditions de transparence ne sont pas assurées.
En participant aux communales, espérez-vous influer sur ces conditions que vous jugez non transparentes ?
Oui. Notre participation peut être un frein au contrôle de la carte politique et à la volonté de l’Etat d’éliminer du champs politique toute opposition crédible et tout contre-pouvoir revendiquant de vraies réformes constitutionnelles, politiques, socioéconomiques et culturelles au Maroc.
Nous allons présenter des candidats honnêtes et compétents, des profils capables d’arracher des avancées démocratiques au niveau local.
Où comptez-vous pêcher ces candidats ?
Les élections communales nécessitent des profils capables d’assumer une politique de proximité et d’être à l’écoute et au service des populations locales. Elles sont donc l’occasion pour nous d’impliquer des jeunes en leur proposant de se présenter sous les couleurs d’un parti autonome et crédible.
Nous pensons que la démocratie doit se construire à partir de la base, au niveau local en présentant des élites jeunes, crédibles, défendant l’intérêt des citoyens, travaillant sur la proximité et l’implication de ces derniers dans les politiques et projets qui répondent à leurs aspirations.
Nous voulons aussi ouvrir nos portes aux nouvelles élites féminines. Nous nous attendons à ce que de nombreux citoyens choisissent de se présenter sous les couleurs du PSU, prenant en considération les expériences positives de notre formation dans la gestion de certaines communes.
Ne craignez-vous pas que cette participation déçoive certains sympathisants du PSU, notamment les anciens du Mouvement du 20 Février qui appelent toujours au boycott pour certains. ?
Je comprends tout à fait la déception de ces jeunes qui ont choisi de militer au sein du Mouvement du 20 février, manière de se réconcilier avec la politique. Ils pensent encore pour beaucoup d’entre eux qu’il est inutile de participer aux élections puisque rien n’a changé malgré la nouvelle constitution.
Notre parti considère aussi qu’il n’y a pas eu de véritable changement menant vers plus de justice sociale et l’instauration de l’Etat de droit. Mais, malgré cela, nous considérons qu’il faut participer aux communales car le coût de la non participation risque d’être trop élevé.
Il faut éviter de laisser le champs libre à ceux qui n’ont aucune considération pour la volonté populaire. Notre participation est également un moyen de lutter contre la corruption et la dilapidation des deniers publics.
http://www.huffpostmaghreb.com/2014/12/09/psu-_n_6291564.html