Aujourd'hui beaucoup de monde joue sur la fibre féministe. Hommes politiques, responsables gouvernementaux, journalistes de tous bords et associations semblent être piqués par la mouche du féminisme.
On découvre soudain que les problèmes du pays ont pour cause la condition de la femme, oubliant que les facteurs responsables du sous-développement chez nous sont la pauvreté, la répartition inéquitable des richesses, la restriction de la liberté d'expression, la corruption, le clientélisme... Les lobbies étrangers, dont les intentions sont peu catholiques, uvrent pour "l'émancipation" de la femme, en exerçant de grandes pressions sur le gouvernement. Et comme par enchantement, la solution de tous ces problèmes réside dans l'amélioration de la condition de la femme. Bien sûr, améliorer cette condition ne consiste pas à combattre la précarité dans les hameaux oubliés et les ghettos des villes, ou à interdire le travail des petites bonnes (on se tourne les méninges pour légaliser leur travail), il ne s'agit pas d'assurer les soins nécessaires aux parturientes qui meurent bêtement au cours de l'accouchement, il ne s'agit pas de tirer les jeunes femmes du bourbier de la prostitution mais de trouver des euphémismes "ouvrières sexuelles" pour normaliser la prostitution et l'ennoblir. Il ne s'agit pas d'inculquer aux adolescentes les valeurs morales, religieuses et culturelles qui les immunisent contre toutes les dérives et turpitudes, mais de les pervertir par une pseudo-modernité qui fait d'elles une chair consommable dont se réjouissent les pervers sexuels de chez nous ou d'ailleurs.
Personne ne nie que les droits de la femme soient bafoués, mais il y a femme et femme. Celles qui roulent à bord de limousines, qui habitent dans des villas cossues et des appartements de haut standing, qui s'offrent des voyages dispendieux dans les sites touristiques les plus cotés du monde, qui font leur shopping dans les magasins des grandes franchises et qui ont à leur service une armée d'autres... femmes. Ces dernières triment à longueur de journées comme des esclaves dans des usines ou elles courent le risque d'être grillées comme des rats, se gangrènent les mains en lavant le linge foireux de séniles nantis, en astiquant le marbre du sol, celles qui exposent leur corps meurtri et flasque comme une mauvaise marchandise dans les grandes artères des ville, celles qui meurent silencieusement d'un cancer de seins ou d'utérus causé par un microbe insignifiant qui aurait pu être soigné à l'aide de médicaments qui ne coûtent guère le plat à grignoter avec chichi par une femme de la haute société, celles qui sont exploitées comme des esclaves corvéables à merci par celles qui ambitionnent de devenir députées ou ministres, celles qui rêvent pendant toute leur vie à posséder une djellaba bon marché et non celles qu'on invite à des défilés de mode pour choisir le caftan chamarré qui coûte le prix d'une masure à Sidi Moumen...
Vers un Parlement de quotas
Récemment, un député islamiste a réclamé le même traitement pour les oulémas du pays: octroyer un quota aux docteurs de la foi. Peut-être demain ou après-demain, les journalistes, les enseignants, les militaires, les médecins, les poissonniers, les marchands de légumes, les cordonniers, les chiffonniers, les mécaniciens, las paysans, les enfants de la rue, les veuves, les amazighs, les doukkalis, les hrizis, et j'en passe, exprimeront la même revendication, ce qui est d'ailleurs légitime: ils sont des citoyens à part entière qui jouissent des mêmes droits quelle que soit leur appartenance socioprofessionnelle; tous les citoyens sont égaux, la constitution garantissant ce principe imprescriptible. Le parlement serait alors un agrégat de corps représentant des catégories socioprofessionnelles, des ethnies culturelles ou linguistiques, des tribus. Logiquement c'est le principe de citoyenneté qui est en péril: les femmes représenteront uniquement les femmes, les enseignants ne feront valoir que les droits des enseignants, les amazighs défendront uniquement des droits économiques et culturels des amazighs...
En un mot, cette logique inouïe est symptomatique d'une fracture sociale grave; les lobbies dangereux sont en train de se constituer pour défendre les intérêts étroits d'une caste, d'un groupe restreint ou d'un clan. C'est la manifestation de l'ostracisme, de l'individualisme égocentrique et de l'égoïsme excessif qui minent notre société où chacun fait cavalier seul en quête d'un salut personnel qui fait fi de l'intérêt commun.
On découvre soudain que les problèmes du pays ont pour cause la condition de la femme, oubliant que les facteurs responsables du sous-développement chez nous sont la pauvreté, la répartition inéquitable des richesses, la restriction de la liberté d'expression, la corruption, le clientélisme... Les lobbies étrangers, dont les intentions sont peu catholiques, uvrent pour "l'émancipation" de la femme, en exerçant de grandes pressions sur le gouvernement. Et comme par enchantement, la solution de tous ces problèmes réside dans l'amélioration de la condition de la femme. Bien sûr, améliorer cette condition ne consiste pas à combattre la précarité dans les hameaux oubliés et les ghettos des villes, ou à interdire le travail des petites bonnes (on se tourne les méninges pour légaliser leur travail), il ne s'agit pas d'assurer les soins nécessaires aux parturientes qui meurent bêtement au cours de l'accouchement, il ne s'agit pas de tirer les jeunes femmes du bourbier de la prostitution mais de trouver des euphémismes "ouvrières sexuelles" pour normaliser la prostitution et l'ennoblir. Il ne s'agit pas d'inculquer aux adolescentes les valeurs morales, religieuses et culturelles qui les immunisent contre toutes les dérives et turpitudes, mais de les pervertir par une pseudo-modernité qui fait d'elles une chair consommable dont se réjouissent les pervers sexuels de chez nous ou d'ailleurs.
Personne ne nie que les droits de la femme soient bafoués, mais il y a femme et femme. Celles qui roulent à bord de limousines, qui habitent dans des villas cossues et des appartements de haut standing, qui s'offrent des voyages dispendieux dans les sites touristiques les plus cotés du monde, qui font leur shopping dans les magasins des grandes franchises et qui ont à leur service une armée d'autres... femmes. Ces dernières triment à longueur de journées comme des esclaves dans des usines ou elles courent le risque d'être grillées comme des rats, se gangrènent les mains en lavant le linge foireux de séniles nantis, en astiquant le marbre du sol, celles qui exposent leur corps meurtri et flasque comme une mauvaise marchandise dans les grandes artères des ville, celles qui meurent silencieusement d'un cancer de seins ou d'utérus causé par un microbe insignifiant qui aurait pu être soigné à l'aide de médicaments qui ne coûtent guère le plat à grignoter avec chichi par une femme de la haute société, celles qui sont exploitées comme des esclaves corvéables à merci par celles qui ambitionnent de devenir députées ou ministres, celles qui rêvent pendant toute leur vie à posséder une djellaba bon marché et non celles qu'on invite à des défilés de mode pour choisir le caftan chamarré qui coûte le prix d'une masure à Sidi Moumen...
Vers un Parlement de quotas
Récemment, un député islamiste a réclamé le même traitement pour les oulémas du pays: octroyer un quota aux docteurs de la foi. Peut-être demain ou après-demain, les journalistes, les enseignants, les militaires, les médecins, les poissonniers, les marchands de légumes, les cordonniers, les chiffonniers, les mécaniciens, las paysans, les enfants de la rue, les veuves, les amazighs, les doukkalis, les hrizis, et j'en passe, exprimeront la même revendication, ce qui est d'ailleurs légitime: ils sont des citoyens à part entière qui jouissent des mêmes droits quelle que soit leur appartenance socioprofessionnelle; tous les citoyens sont égaux, la constitution garantissant ce principe imprescriptible. Le parlement serait alors un agrégat de corps représentant des catégories socioprofessionnelles, des ethnies culturelles ou linguistiques, des tribus. Logiquement c'est le principe de citoyenneté qui est en péril: les femmes représenteront uniquement les femmes, les enseignants ne feront valoir que les droits des enseignants, les amazighs défendront uniquement des droits économiques et culturels des amazighs...
En un mot, cette logique inouïe est symptomatique d'une fracture sociale grave; les lobbies dangereux sont en train de se constituer pour défendre les intérêts étroits d'une caste, d'un groupe restreint ou d'un clan. C'est la manifestation de l'ostracisme, de l'individualisme égocentrique et de l'égoïsme excessif qui minent notre société où chacun fait cavalier seul en quête d'un salut personnel qui fait fi de l'intérêt commun.