Compte tenu de la manne économique que représente le cannabis, le débat sur sa légalisation s'intensifie.
Depuis son autorisation à usage thérapeutique, l'herbe est devenue une telle puissance économique que certains y voient le remède miracle pour un Etat au bord de la faillite: la Californie.
D'où les débats grandissant sur la nécessité économique de légaliser la marijuana sur place et au niveau fédéral puisqu'une taxation de ces activités ne pourra être effective qu'avec l'accord des autorités fédérales, qui assimilent encore le cannabis à l'héroïne et la cocaïne.
Pour autant, appliquer à l'herbe le même régime que celui auquel est soumis l'alcool pourrait renflouer les caisses de la Californie de près de 1,4 milliard de dollars américains par an (un milliards grâce à la nouvelle taxe et 400 millions de TVA).
Aujourd'hui, le cannabis à usage thérapeutique ne rapporte que 18 millions de dollars, selon les calculs du fisc (The California State Bord of Legalization) rendus publics le 15 juillet dernier. Une vision économique qui prime sur toute autre pour des californiens confrontés à la quasi-faillite de leur Etat dont le déficit devrait atteindre 26,3 milliards de dollars américains mi-2010.
Peu conventionnel
Dans les situations d'urgence, on accepte mieux les mesures peu conventionnelles. C'est le cas des Californiens et notamment ceux d'Oakland qui viennent de se prononcer pour la taxation de l'herbe. D'autant que sans ressources supplémentaires, leur vie quotidienne risque d'en pâtir sérieusement.
Arnold Schwarzenegger, le gouverneur de Californie, a déjà dû commencer à appliquer des mesures drastiques en taillant notamment dans les programmes sociaux et les services publics. Alors, finalement, face à de telles menaces, que représente la légalisation du cannabis?
La Californie est devenue en 1996 le premier Etat à légaliser un usage limité du cannabis et était en 2006 le premier producteur mondial. Il était à l'origine question de protéger des poursuites les malades du Sida, les cancéreux ou les anorexiques qui s'en servaient d'appétant. Mais naturellement, il ne fallait pas exclure les maladies plus rares et faire une différence dans la souffrance des malades.
Le cannabis a donc été autorisé pour tous ceux qui souffrent "de toute autre maladie dans laquelle la marijuana apporte un soulagement" (insomnies, nausées, dépression, rhumatismes ). En fait, le texte, dont la formulation est très ouverte, permet aux médecins de la prescrire pour tous les maux.
La Californie dépendante
En 13 ans, la marijuana est devenue une véritable puissance économique en Californie, principalement dans le "Triangle d'émeraude" formé par les comtés de Mendocino, Humboldt et Trinity, au nord de la baie de San Francisco. Elle a soutenu les économies locales en créant des entreprises et des emplois.
Certains sont même devenus millionnaire grâce à cette précieuse plante, plus rentable que toutes les autres cultures dans la région, comme le remarque le site canadien lesaffaires.com. Et même si les plus grandes plantations appartiennent à des cartels mexicains de la drogue, il est indéniable qu'une partie de l'argent qu'elles dégagent alimente l'économie locale.
Toujours selon le site canadien, dans le seul comté de Los Angeles, on dénombre au moins 400 pharmacies vendant de la marijuana, c'est-à-dire presque deux fois plus qu'à Amsterdam, aux Pays-Bas.
Mais le cannabis continue à être mal vu par l'Etat fédéral. Même si les choses évoluent. Par exemple, en février, le député démocrate californien Tom Ammiano a déposé une proposition de loi visant à autoriser les majeurs de plus de 21 ans à posséder, cultiver et vendre de la marijuana.
Les défenseurs de cette mesure font miroiter la création d'emplois dans l'industrie, la publicité ou le tourisme locaux. Un récent sondage suggère que plus de la moitié des Californiens y sont favorables. Même Arnold Schwarzenegger n'y est pas opposé. C'est dire!
Catherine Vincent
Depuis son autorisation à usage thérapeutique, l'herbe est devenue une telle puissance économique que certains y voient le remède miracle pour un Etat au bord de la faillite: la Californie.
D'où les débats grandissant sur la nécessité économique de légaliser la marijuana sur place et au niveau fédéral puisqu'une taxation de ces activités ne pourra être effective qu'avec l'accord des autorités fédérales, qui assimilent encore le cannabis à l'héroïne et la cocaïne.
Pour autant, appliquer à l'herbe le même régime que celui auquel est soumis l'alcool pourrait renflouer les caisses de la Californie de près de 1,4 milliard de dollars américains par an (un milliards grâce à la nouvelle taxe et 400 millions de TVA).
Aujourd'hui, le cannabis à usage thérapeutique ne rapporte que 18 millions de dollars, selon les calculs du fisc (The California State Bord of Legalization) rendus publics le 15 juillet dernier. Une vision économique qui prime sur toute autre pour des californiens confrontés à la quasi-faillite de leur Etat dont le déficit devrait atteindre 26,3 milliards de dollars américains mi-2010.
Peu conventionnel
Dans les situations d'urgence, on accepte mieux les mesures peu conventionnelles. C'est le cas des Californiens et notamment ceux d'Oakland qui viennent de se prononcer pour la taxation de l'herbe. D'autant que sans ressources supplémentaires, leur vie quotidienne risque d'en pâtir sérieusement.
Arnold Schwarzenegger, le gouverneur de Californie, a déjà dû commencer à appliquer des mesures drastiques en taillant notamment dans les programmes sociaux et les services publics. Alors, finalement, face à de telles menaces, que représente la légalisation du cannabis?
La Californie est devenue en 1996 le premier Etat à légaliser un usage limité du cannabis et était en 2006 le premier producteur mondial. Il était à l'origine question de protéger des poursuites les malades du Sida, les cancéreux ou les anorexiques qui s'en servaient d'appétant. Mais naturellement, il ne fallait pas exclure les maladies plus rares et faire une différence dans la souffrance des malades.
Le cannabis a donc été autorisé pour tous ceux qui souffrent "de toute autre maladie dans laquelle la marijuana apporte un soulagement" (insomnies, nausées, dépression, rhumatismes ). En fait, le texte, dont la formulation est très ouverte, permet aux médecins de la prescrire pour tous les maux.
La Californie dépendante
En 13 ans, la marijuana est devenue une véritable puissance économique en Californie, principalement dans le "Triangle d'émeraude" formé par les comtés de Mendocino, Humboldt et Trinity, au nord de la baie de San Francisco. Elle a soutenu les économies locales en créant des entreprises et des emplois.
Certains sont même devenus millionnaire grâce à cette précieuse plante, plus rentable que toutes les autres cultures dans la région, comme le remarque le site canadien lesaffaires.com. Et même si les plus grandes plantations appartiennent à des cartels mexicains de la drogue, il est indéniable qu'une partie de l'argent qu'elles dégagent alimente l'économie locale.
Toujours selon le site canadien, dans le seul comté de Los Angeles, on dénombre au moins 400 pharmacies vendant de la marijuana, c'est-à-dire presque deux fois plus qu'à Amsterdam, aux Pays-Bas.
Mais le cannabis continue à être mal vu par l'Etat fédéral. Même si les choses évoluent. Par exemple, en février, le député démocrate californien Tom Ammiano a déposé une proposition de loi visant à autoriser les majeurs de plus de 21 ans à posséder, cultiver et vendre de la marijuana.
Les défenseurs de cette mesure font miroiter la création d'emplois dans l'industrie, la publicité ou le tourisme locaux. Un récent sondage suggère que plus de la moitié des Californiens y sont favorables. Même Arnold Schwarzenegger n'y est pas opposé. C'est dire!
Catherine Vincent