Le réseau qui a aidé Karadzic en cavale démantelé

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Casablanca d'antan
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Les autorités serbes sont parvenues à démanteler le réseau ayant aidé dans sa cavale, durant treize ans, Radovan Karadzic, et son conseiller militaire, Stojan Zupljanin, indiquent les services du procureur serbe pour les crimes de guerre, ajoutant que "trente personnes au total font l'objet d'une enquête".

L'ancien chef politique des Serbes de Bosnie, inculpé de génocide et crimes de guerre par la justice internationale, a été arrêté lundi 21 juillet par les services secrets serbes. Radovan Karadzic est impliqué dans des crimes commis dans le nord-ouest de la Bosnie où avaient été installés plusieurs camps de détention.

"Le boucher des Balkans" était réclamé par la justice internationale en particulier pour avoir été, avec le général Ratko Mladic, ex-chef militaire des Serbes de Bosnie, l'instigateur du génocide de Srebrenica (est de la Bosnie), où près de 8.000 hommes musulmans ont été éliminés en juillet 1995, le pire massacre en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Quant à Stojan Zupljanin, arrêté en juin dernier, il est impliqué dans ces mêmes crimes, mais une inculpation de génocide, dont il a fait l'objet dans un premier temps, a été abandonnée par la suite.


Le Point
 
Le procès de Karadzic a repris, sans l'accusé

JUSTICE - Il refuse de se présenter à son procès à La Haye, aux Pays-Bas...

Le procès de l'ex-chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic, 64 ans, a repris ce mardi devant le Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie en l'absence de l'accusé qui le boycotte.

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«La chambre est d'avis que l'audience peut se poursuivre en son absence», a déclaré le juge sud-coréen O-Gon Kwon, soulignant que Radovan Karadzic a «volontairement» choisi de ne pas être présent et «doit en accepter les conséquences».

Radovan Karadzic avait déjà boycotté l'ouverture lundi de son procès au motif que sa défense, qu'il assure lui-même, n'était «pas prête». L'accusé avait réclamé en vain en septembre dix mois supplémentaires pour se préparer.

Motif d'appel

Selon Willem van Genugten, professeur de droit international à l'université de Tilburg, poursuivre le procès en son absence pourrait lui donner un motif d'appel, estime l'expert.

L'accusation a commencé à présenter ce mardi après-midi les charges qui pèsent contre Radovan Karadzic, dans sa déclaration liminaire. L'ex-chef politique des Serbes est «le commandant suprême» du «nettoyage ethnique» en Bosnie, a déclaré le procureur du TPI pour l'ex-Yougoslavie.

Treize ans de cavale

Radovan Karadzic, qui plaide non coupable, encourt la prison à vie pour avoir, selon l'accusation, voulu «chasser à jamais» des millions de Musulmans et Croates des territoires de Bosnie convoités par les Serbes en orchestrant une campagne de nettoyage ethnique pendant la guerre en Bosnie-Herzégovine (1992-1995).

Il avait été arrêté en juillet 2008 à Belgrade après treize ans de cavale et une longue traque.

M. D. avec agence
 
Bosnie/TPIY : Karadzic ou la stratégie de la chaise vide
Le procès, que le tribunal souhaitait exemplaire, commence mal. Radovan Karadzic, l’ancien leader des Serbes de Bosnie accusé de génocide, a refusé de se présenter à la première audience et réclame plus de temps pour se préparer. L’homme n’en est, il est vrai, pas à sa première parade.


Un procès historique devait s’ouvrir ce lundi à La Haye. Celui de Radovan Karadzic, l’ex-chef politique des Serbes de Bosnie, accusé de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de génocide, pour son rôle dans la guerre de Bosnie (1992-1995). Ce procès a dû être ajourné, Radovan Karadzic prétextant n'être pas prêt. Il assure seul sa défense et a demandé à plusieurs reprises le report de l’ouverture de l’audience afin de mieux se préparer, notamment en compulsant le million de pages du dossier. Lundi, il ne s’est tout bonnement pas présenté au Tribunal Pénal International pour l’ex-Yougoslavie (TPIY). Après quinze minutes, le tribunal a donc différé l’audience à mardi après-midi.

Lundi soir, les avocats du « boucher de Sarajevo » qui le conseillent en coulisses, ont indiqué qu’il ne viendrait pas non plus mardi. Dès lors, le juge sud-coréen O-Gon Kwon pourrait décider d’instruire l’affaire sans la présence du prévenu, en nommant un avocat d’office. Radovan Karadzic a déjà fait savoir qu’il ne communiquerait pas avec un avocat assigné par le tribunal.

L’art de l’esquive

Le boycott de son propre procès est une stratégie à laquelle il fallait s’attendre de la part de Radovan Karadzic, qui excelle dans l'art de la dérobade, même depuis la prison de La Haye où il est en détention préventive depuis 2008. En cavale pendant 13 ans, il a finalement été arrêté l’an passé à Belgrade, en Serbie, où il vivait dans la clandestinité. Ancien psychiatre controversé, il a utilisé pour couverture une nouvelle identité, celle d’un gourou, David Dragan Dabic, sorte de marabout porté sur la « radiesthésie ». Il a effacé son histoire, dissimulé son accent de Serbe de Bosnie, a métamorphosé son apparence et, triste ironie de l’histoire, pris en charge des patients en profond mal-être, bien souvent à cause des souvenirs de la guerre. Des fidèles qui, parfois, l’ont aidé à se cacher quand la police était à sa recherche.

Instigateur de la « purification ethnique » en Bosnie, il est notamment rendu responsable du siège de Sarajevo, qui a coûté la vie à près de 10.000 personnes, ainsi que du massacre de 7.000 garçons et hommes musulmans à Srebenica en 1995. Il plaide non-coupable.

Accord secret avec les Américains

Pour l’heure, il caresse même l’espoir d’être laissé en paix par la justice internationale. Dans une ultime tentative, il a adressé un courrier au Conseil de sécurité des Nations unies, réclamant que la communauté internationale reconnaisse un accord qu’il affirme avoir passé avec Richard Holbrooke, l’artisan des accords de Dayton, en 1996. Selon Karadzic, le négociateur américain lui aurait alors promis l’impunité, via une immunité judiciaire, s’il acceptait de se retirer du pouvoir, mettant ainsi fin à la guerre. Il soutient même que Madeleine Albright, alors secrétaire d’Etat américaine, aurait entériné cette promesse. Les principaux intéressés démentent vivement, et aucune preuve écrite n’a pu être produite. Néanmoins, le doute persiste sur la possible existence d’un tel accord.

Fort de ces rumeurs, Radovan Karadzic tente à tout prix de gagner du temps. Pour lui, qui ne reconnaît pas l’autorité du TPIY, sa comparution sera davantage une tribune politique. Pour les survivants en revanche, le coup porté est un outrage. Devant le tribunal de La Haye lundi, des manifestants en colère ont protesté contre le boycott du procès et espèrent bien une condamnation exemplaire, à perpétuité.


Jeune Afrique
 
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