Le roi reprend la main

petitbijou

Casablanca d'antan
VIB
Abdelilah Benkirane est un Premier ministre qui parle. Ça nous change, comparé aux véritables carpes qu’auront été les Youssoufi, Filali, Jettou, Lamrani, El Fassi, etc. Tous ces chefs taiseux avaient réussi à dresser un mur de silence derrière lequel ils ont fini par disparaître corps et âme. Le roi ne parlait pas, alors eux non plus, le silence devenant chez eux un mode de gouvernance et un exercice à part entière de la politique. Benkirane, lui, casse cette logique de fer. Il parle. Il fait dans ce que les sociologues appellent le “signifiant”, manière savante de dire qu’il produit du sens. Et il n’arrête pas…

Le Premier ministre a expliqué à plusieurs reprises que la communication entre les proches du roi et lui n’était pas d’une fluidité exceptionnelle*. Il s’est plaint à demi-mots de ce que le roi ou ses conseillers le court-circuitent, lui, le Chef de gouvernement, pour donner des directives à ses ministres. Bien entendu, Benkirane ne nous apprend strictement rien, l’omniscience du roi, de ses proches et de ses conseillers, leur omnipotence et leur hégémonie aussi, étant un secret de polichinelle. Oui. Mais Benkirane parle pour nous le dire quand même, nous qui “savons” mais n’avons pas l’habitude de l’entendre dans la bouche d’un Premier ministre. Jusque-là, tout va bien, la prise de parole d’un Chef de gouvernement pouvant être assimilée à un début d’émancipation par rapport au joug du Palais…

Et puis tout se déglingue. Benkirane, qui parle décidément trop, se ravise très vite - quelqu’un lui a-t-il tiré les oreilles ? - et signe un ahurissant communiqué d’excuses, au roi et à ses conseillers, pour leur expliquer, et nous expliquer à nous aussi au passage, que ses propos ont été déformés. Et que tout va bien dans le meilleur des mondes. En substance, le Chef du gouvernement marocain adopte l’attitude de l’écolier devant son maître : “Je n’ai rien fait, rien dit, mais excusez-moi quand même !”.

http://www.telquel-online.com/Editorial/le-roi-reprend-la-main/535
 
Je comprends par là que ceux qui croyaient que Benkirane allait s'imposer, se trompaient sur toute la ligne. Etre à la tête du gouvernement ne revêt pas la même connotation qu'ailleurs où un 1er ministre a bcp plus de pouvoir. Qui mettra t-on aprés lui ? Un autre pjidiste ? ça m'étonnerait....
 
Je comprends par là que ceux qui croyaient que Benkirane allait s'imposer, se trompaient sur toute la ligne. Etre à la tête du gouvernement ne revêt pas la même connotation qu'ailleurs où un 1er ministre a bcp plus de pouvoir. Qui mettra t-on aprés lui ? Un autre pjidiste ? ça m'étonnerait....
PJD élu par ceux qui ont rempli leur devoir de citoyen, celui qui a réussi à avoir leur confiance..aujourd'hui soyons honnêtes, nous sommes loin d'avoir un visage politique digne de ce nom, à croire que tous les partis sont des stagiaires en apprentissage, on s'éloigne des vrais soucis du peuple et on se concentre sur dbab et ça vole.

PJD a marqué un temps d'arrêt de ce qui se passait, avec les vieux dossiers qui surgissent et où il promet sanctions, des représailles, il fallait s'y attendre, maintenant je pense que Roi comme Pjidistes sont assez intelligents pour ne pas mettre le feu à la poudrière

ceci étant dit, quand on sait que la population est détachée de ce paysage politique, comment pouvons nous se lamenter sur notre sort, si on investit pas ce dernier d'une manière ou d'une autre?? :)
 
L'avenir du bled est l'affaire de tous. En votant pour le PJD, la majorité ont cru à un changement radical du Maroc. Certains élites du parti y croyaient aussi. Les plus optimistes. Malheureusement, on s'est vite rendu compte que la partie visible de l'iceberg n'a rien à voir avec l'iceberg it self. Trop compliqué et profondément gangréné. L'environnement politique au Maroc est une pièce à plusieurs actes où les acteurs principaux sont toujours les mêmes. On n'hésitent pas à mettre en avant certaines têtes réputées explosives. Sacré bluff !
 
L'avenir du bled est l'affaire de tous. En votant pour le PJD, la majorité ont cru à un changement radical du Maroc. Certains élites du parti y croyaient aussi. Les plus optimistes. Malheureusement, on s'est vite rendu compte que la partie visible de l'iceberg n'a rien à voir avec l'iceberg it self. Trop compliqué et profondément gangréné. L'environnement politique au Maroc est une pièce à plusieurs actes où les acteurs principaux sont toujours les mêmes. On n'hésitent pas à mettre en avant certaines têtes réputées explosives. Sacré bluff !
combien y ont voté? le marocain est détaché et se doit de prendre ses responsabilités face à ce chaos
 
combien y ont voté? le marocain est détaché et se doit de prendre ses responsabilités face à ce chaos

Le marocain dans sa majorité se bat pour ramener à bouffer à ses gamins en fin de journée. Tu crois qu'avoir une identité politique est une priorité chez lui. Il fait qu'il aille à l'école d'abord au lieu de différencier les parties, il doit choisir entre un tracteur et une ampoule? A waddi !! Khalini...khallini...
 
Le marocain dans sa majorité se bat pour ramener à bouffer à ses gamins en fin de journée. Tu crois qu'avoir une identité politique est une priorité chez lui. Il fait qu'il aille à l'école d'abord au lieu de différencier les parties, il doit choisir entre un tracteur et une ampoule? A waddi !! Khalini...khallini...
solution??

:prudent:
 

faire en sorte à ce que les marocains aillent bcp plus longtemps à l'école. Faire en sorte à ce que chaque années, ils soient nombreux à la rejoindre. Avec un peu de chance, dans 20 ans, les marocains seront plus prompt à revendiquer de meilleurs dirigeants. Pour le moment, les marocains n'ont que ce qu'ils méritent.
 
Abdelilah Benkirane est un Premier ministre qui parle. Ça nous change, comparé aux véritables carpes qu’auront été les Youssoufi, Filali, Jettou, Lamrani, El Fassi, etc. Tous ces chefs taiseux avaient réussi à dresser un mur de silence derrière lequel ils ont fini par disparaître corps et âme. Le roi ne parlait pas, alors eux non plus, le silence devenant chez eux un mode de gouvernance et un exercice à part entière de la politique. Benkirane, lui, casse cette logique de fer. Il parle. Il fait dans ce que les sociologues appellent le “signifiant”, manière savante de dire qu’il produit du sens. Et il n’arrête pas…

Le Premier ministre a expliqué à plusieurs reprises que la communication entre les proches du roi et lui n’était pas d’une fluidité exceptionnelle*. Il s’est plaint à demi-mots de ce que le roi ou ses conseillers le court-circuitent, lui, le Chef de gouvernement, pour donner des directives à ses ministres. Bien entendu, Benkirane ne nous apprend strictement rien, l’omniscience du roi, de ses proches et de ses conseillers, leur omnipotence et leur hégémonie aussi, étant un secret de polichinelle. Oui. Mais Benkirane parle pour nous le dire quand même, nous qui “savons” mais n’avons pas l’habitude de l’entendre dans la bouche d’un Premier ministre. Jusque-là, tout va bien, la prise de parole d’un Chef de gouvernement pouvant être assimilée à un début d’émancipation par rapport au joug du Palais…

Et puis tout se déglingue. Benkirane, qui parle décidément trop, se ravise très vite - quelqu’un lui a-t-il tiré les oreilles ? - et signe un ahurissant communiqué d’excuses, au roi et à ses conseillers, pour leur expliquer, et nous expliquer à nous aussi au passage, que ses propos ont été déformés. Et que tout va bien dans le meilleur des mondes. En substance, le Chef du gouvernement marocain adopte l’attitude de l’écolier devant son maître : “Je n’ai rien fait, rien dit, mais excusez-moi quand même !”.

http://www.telquel-online.com/Editorial/le-roi-reprend-la-main/535

Le Roi n a jamais laisse la main pour la reprendre. Ses premiers ministres seront toujours ses _faire valoir_ et tant mieux s ils sont naifs. Plus ca change plus c est pareil. Comme l a dit Midalli, c est l education qui sauvera le Maroc et non les partis politiques.

Ps: et la monarchie est la pour rester. Malgres tout on y gagne plus qu on y perd. Un mal necessaire au fond. Il faut conjuguer avec.
 
Abdelilah Benkirane est un Premier ministre qui parle. Ça nous change, comparé aux véritables carpes qu’auront été les Youssoufi, Filali, Jettou, Lamrani, El Fassi, etc. Tous ces chefs taiseux avaient réussi à dresser un mur de silence derrière lequel ils ont fini par disparaître corps et âme. Le roi ne parlait pas, alors eux non plus, le silence devenant chez eux un mode de gouvernance et un exercice à part entière de la politique. Benkirane, lui, casse cette logique de fer. Il parle. Il fait dans ce que les sociologues appellent le “signifiant”, manière savante de dire qu’il produit du sens. Et il n’arrête pas…

Le Premier ministre a expliqué à plusieurs reprises que la communication entre les proches du roi et lui n’était pas d’une fluidité exceptionnelle*. Il s’est plaint à demi-mots de ce que le roi ou ses conseillers le court-circuitent, lui, le Chef de gouvernement, pour donner des directives à ses ministres. Bien entendu, Benkirane ne nous apprend strictement rien, l’omniscience du roi, de ses proches et de ses conseillers, leur omnipotence et leur hégémonie aussi, étant un secret de polichinelle. Oui. Mais Benkirane parle pour nous le dire quand même, nous qui “savons” mais n’avons pas l’habitude de l’entendre dans la bouche d’un Premier ministre. Jusque-là, tout va bien, la prise de parole d’un Chef de gouvernement pouvant être assimilée à un début d’émancipation par rapport au joug du Palais…

Et puis tout se déglingue. Benkirane, qui parle décidément trop, se ravise très vite - quelqu’un lui a-t-il tiré les oreilles ? - et signe un ahurissant communiqué d’excuses, au roi et à ses conseillers, pour leur expliquer, et nous expliquer à nous aussi au passage, que ses propos ont été déformés. Et que tout va bien dans le meilleur des mondes. En substance, le Chef du gouvernement marocain adopte l’attitude de l’écolier devant son maître : “Je n’ai rien fait, rien dit, mais excusez-moi quand même !”.

http://www.telquel-online.com/Editorial/le-roi-reprend-la-main/535

Très bonne analyse....
En gros Benkirane n'a que le pouvoir de la parole, le veritable pouvoir est entre les mains de M6
 
Le Roi n a jamais laisse la main pour la reprendre. Ses premiers ministres seront toujours ses _faire valoir_ et tant mieux s ils sont naifs. Plus ca change plus c est pareil. Comme l a dit Midalli, c est l education qui sauvera le Maroc et non les partis politiques.

Ps: et la monarchie est la pour rester. Malgres tout on y gagne plus qu on y perd. Un mal necessaire au fond. Il faut conjuguer avec.


tout est dit :)

la vraie lutte journalistique, devra s'attaquer aux piques assiettes qui l'entourent et non pas à des gens qui jusque là ont démontré de la bonne volonté que ce soit Rebbah, Ramid, Daoudi ou Bibi pour aller de l'avant à nous de les laisser faire leur travail et être une force de propositions et non pas des journalistes de pacotilles qui ne nous apprend rien à un paysage que tous les marocains conaissent depuis bien des décenies, et pour beaucoup ne font rien pour que ça change
 
tu voulais dire ses conseillers avoues le :prudent:

Ce ne sont que des conseillers, la responsabilité de la décision c'est le Roi lui même qui la porte...

Le droit marocain et la constitution n'ont pas codifiés le périmètre du conseiller du Roi...

Au Maroc par pudeur, la sacralité du Roi habite le subconscient de bon nombre de marocain et l'on préfère dire les conseillers du Roi quand on veut critiquer le Roi lui même...
 
Ce ne sont que des conseillers, la responsabilité de la décision c'est le Roi lui même qui la porte...

Le droit marocain et la constitution n'ont pas codifiés le périmètre du conseiller du Roi...

Au Maroc par pudeur, la sacralité du Roi habite le subconscient de bon nombre de marocain et l'on préfère dire les conseillers du Roi quand on veut critiquer le Roi lui même...
pourtant les articles de critique à l'encontre des décisions des conseillers qui se sont succedés les uns après les autres, avant le vote de la constitution ne manquaient pas et non pas que le ROI :)
 
salam

qu'est ce que Benkirane a entre ces mains alors?

En vérité il aurait pu engager le rapport de force, la constitution bien que loin de celle d'un état de droit donne quelques prérogatives au premier ministre...
Par exemple, c'est lui propose les nominations aux hautes fonctions dans l'administration, or dans l'usage c'est le Roi qui choisit et nomme qui il veut sans en informer Benkirane ( le dernier est en date est la nomination de Driss Jettou au poste à la cour des comptes.... benkirane n'était même pas au courant)...
Dans ce cas précis, Benkirane aurait pu monter au créneau en signifiant que cette nomination n'avait pas respecté la constitution... il aurait pu aussi lacher quelques "grandes gueules" du PJD pour faire le tour de la place médiatique et faire monter la mayonnaise, au lieu de cela Benkirane préfère produire des communiqués pour s'excuser auprès du Roi..
 
En vérité il aurait pu engager le rapport de force, la constitution bien que loin de celle d'un état de droit donne quelques prérogatives au premier ministre...
Par exemple, c'est lui propose les nominations aux hautes fonctions dans l'administration, or dans l'usage c'est le Roi qui choisit et nomme qui il veut sans en informer Benkirane ( le dernier est en date est la nomination de Driss Jettou au poste à la cour des comptes.... benkirane n'était même pas au courant)...
Dans ce cas précis, Benkirane aurait pu monter au créneau en signifiant que cette nomination n'avait pas respecté la constitution... il aurait pu aussi lacher quelques "grandes gueules" du PJD pour faire le tour de la place médiatique et faire monter la mayonnaise, au lieu de cela Benkirane préfère produire des communiqués pour s'excuser auprès du Roi..


salam

sitout...il peut juste nominer les personnes pour des postes?

Benkirane ne peut pas faire des choses par lui même pour améliorer le Maroc?
 
pourtant les articles de critique à l'encontre des décisions des conseillers qui se sont succedés les uns après les autres, avant le vote de la constitution ne manquaient pas et non pas que le ROI :)
Oui je te l'accorde on préfère taper sur les conseillers plutôt que de toucher directement au Roi parce

1) Il y a un passif historique qui faisait que jusqu'à la nouvelle constitution la personnalité du Roi était sacrée, toute atteinte à sa personne était passible de prison ferme ou d'ennuis judiciaires. Des blogueurs ont été envoyés en prison, des patrons de presse ont été réduit au silence ou poussé à l'exil après la mise en faillite de leur officine;

2) Le Roi est inamovible, il ne rend des comptes à personne donc s'en prendre à lui ne ferait pas avancer la cause de celui qui choisit la critique de l'intérieur du système, seuls ceux qui se considèrent en dehors du système pouvaient le faire, quelques journalistes indépendants, intellectuels confortablement installés à l'étranger...etc.

3) Contrairement au Roi, les conseillers peuvent tomber en disgrâce,et là ceux qui critiquent les conseillers comptent sur bonté de sa majesté (ils peuvent attendre des décennies ...).
 
Oui je te l'accorde on préfère taper sur les conseillers plutôt que de toucher directement au Roi parce

1) Il y a un passif historique qui faisait que jusqu'à la nouvelle constitution la personnalité du Roi était sacrée, toute atteinte à sa personne était passible de prison ferme ou d'ennuis judiciaires. Des blogueurs ont été envoyés en prison, des patrons de presse ont été réduit au silence ou poussé à l'exil après la mise en faillite de leur officine;

2) Le Roi est inamovible, il ne rend des comptes à personne donc s'en prendre à lui ne ferait pas avancer la cause de celui qui choisit la critique de l'intérieur du système, seuls ceux qui se considèrent en dehors du système pouvaient le faire, quelques journalistes indépendants, intellectuels confortablement installés à l'étranger...etc.

3) Contrairement au Roi, les conseillers peuvent tomber en disgrâce,et là ceux qui critiquent les conseillers comptent sur bonté de sa majesté (ils peuvent attendre des décennies ...).
et ce n'est pas plus mal :)
 
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