Kalame
:)
Une première depuis dix ans.
Il est là, derrière la porte de la cathédrale de Turin, au fin fond de la nef centrale. 4,41 mètres sur 1,13 mètre de lin où se projette l'image la plus commentée qui soit : le corps supplicié du Christ. Dix ans après sa dernière ostension en 2000, l'année du Jubilée, le saint suaire réapparaît (jusqu'au 23 mai), sorti de la châsse de plus de deux tonnes de blindage issue de la recherche aéronautique où il repose entre deux présentations, à l'abri de la poussière, de l'humidité et des bombes atomiques.
Depuis sa dernière apparition en public, il a été restauré, nettoyé, bichonné. Otés les microscopiques résidus organiques qui se sont déposés sur la toile au fur et à mesure de ses expositions. Supprimé, le pieux rapiéçage exécuté par les soeurs clarisses de Chambéry après l'incendie qui faillit le détruire le 4 décembre 1532. Les pèlerins et le pape Benoît XVI - qui se rendra à Turin le 2 mai - pourront le voir dans un état similaire à celui dans lequel Robert de Clari, chroniqueur de la quatrième croisade, l'aperçut en 1204 à Constantinople.
Longtemps, parler du saint suaire était comme évoquer le passage à l'heure d'été : débat sans fin garanti. Vraie relique ? Faux grossier ? Attrape gogos ? Depuis son arrivée dans la famille des Savoie en 1453, cette bande de toile a vu s'affronter deux mondes cherchant chacun à imposer sa vérité : d'un côté les scientifiques, qui n'ont pas pu remonter au-delà de 1260 en passant le tissu au carbone 14, de l'autre l'Eglise et les croyants, qui la tiennent pour le linceul du Christ.
Aujourd'hui, la foi et la raison vont chacune son bonhomme de chemin sans chercher à s'ébranler.
Président du Centre international de sindonologie (de l'italien "sindone", saint suaire), Bruno Barberis, 57 ans dont trente années dédiées à l'étude du saint suaire, suit les avancées de la science. Ou plutôt ses hypothèses. Après mille cinq cents conférences, il ne peut se résoudre à ce que le mystère ne soit percé un jour : "Que je sois chrétien ou athée n'a aucune importance. Je veux comprendre", explique-t-il, plein de fougue.
L'Eglise, de son côté, ne craint plus une possible révélation qui ferait de ce témoignage du passage du Christ sur la terre une relique sans valeur. Jean Paul II a réglé le problème en évoquant, à propos du saint suaire, "le miroir de l'Evangile", une manière de reconnaître qu'il ne constituait pas une preuve des écrits des apôtres, mais que sans le Christ, le saint suaire n'aurait pas de raison d'être.
Un million et demi de pèlerins ont déjà réservé une halte de quelques minutes (trois en semaine, deux le week-end) devant ce mystère.
http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/04/10/le-miroir-de-l-evangile-reapparait_1331611_3214.html
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20100411.OBS2224/le-saint-suaire-visible-a-turin.html
En image :
http://referentiel.nouvelobs.com/file/879898.jpg
Il est là, derrière la porte de la cathédrale de Turin, au fin fond de la nef centrale. 4,41 mètres sur 1,13 mètre de lin où se projette l'image la plus commentée qui soit : le corps supplicié du Christ. Dix ans après sa dernière ostension en 2000, l'année du Jubilée, le saint suaire réapparaît (jusqu'au 23 mai), sorti de la châsse de plus de deux tonnes de blindage issue de la recherche aéronautique où il repose entre deux présentations, à l'abri de la poussière, de l'humidité et des bombes atomiques.
Depuis sa dernière apparition en public, il a été restauré, nettoyé, bichonné. Otés les microscopiques résidus organiques qui se sont déposés sur la toile au fur et à mesure de ses expositions. Supprimé, le pieux rapiéçage exécuté par les soeurs clarisses de Chambéry après l'incendie qui faillit le détruire le 4 décembre 1532. Les pèlerins et le pape Benoît XVI - qui se rendra à Turin le 2 mai - pourront le voir dans un état similaire à celui dans lequel Robert de Clari, chroniqueur de la quatrième croisade, l'aperçut en 1204 à Constantinople.
Longtemps, parler du saint suaire était comme évoquer le passage à l'heure d'été : débat sans fin garanti. Vraie relique ? Faux grossier ? Attrape gogos ? Depuis son arrivée dans la famille des Savoie en 1453, cette bande de toile a vu s'affronter deux mondes cherchant chacun à imposer sa vérité : d'un côté les scientifiques, qui n'ont pas pu remonter au-delà de 1260 en passant le tissu au carbone 14, de l'autre l'Eglise et les croyants, qui la tiennent pour le linceul du Christ.
Aujourd'hui, la foi et la raison vont chacune son bonhomme de chemin sans chercher à s'ébranler.
Président du Centre international de sindonologie (de l'italien "sindone", saint suaire), Bruno Barberis, 57 ans dont trente années dédiées à l'étude du saint suaire, suit les avancées de la science. Ou plutôt ses hypothèses. Après mille cinq cents conférences, il ne peut se résoudre à ce que le mystère ne soit percé un jour : "Que je sois chrétien ou athée n'a aucune importance. Je veux comprendre", explique-t-il, plein de fougue.
L'Eglise, de son côté, ne craint plus une possible révélation qui ferait de ce témoignage du passage du Christ sur la terre une relique sans valeur. Jean Paul II a réglé le problème en évoquant, à propos du saint suaire, "le miroir de l'Evangile", une manière de reconnaître qu'il ne constituait pas une preuve des écrits des apôtres, mais que sans le Christ, le saint suaire n'aurait pas de raison d'être.
Un million et demi de pèlerins ont déjà réservé une halte de quelques minutes (trois en semaine, deux le week-end) devant ce mystère.
http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/04/10/le-miroir-de-l-evangile-reapparait_1331611_3214.html
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20100411.OBS2224/le-saint-suaire-visible-a-turin.html
En image :
http://referentiel.nouvelobs.com/file/879898.jpg