CommentaireIbn ‘Ata Allah a dit : « Ce n’est pas l’abondance de la science qui prouve la compréhension du serviteur, non plus que la récitation permanente de son wird ; ce qui indique sa lumière et sa compréhension, c’est qu’il attende tout de Son Seigneur, qu’il se consacre à Lui dans l’intimité du coeur, qu’il soit libéré de la servitude de la concupiscence et orné par le joyau du scrupule. »
Abu ‘Abdullah an-Nu’man le fils de Bachir (qu’Allah les agrée tous deux) rapporte qu’il a entendu l’Envoyé de Dieu (qu’Allah prie sur lui et le salue) dire :
« Est évident ce qui est licite comme est évident ce qui est illicite.
Entre les deux domaines, il est des choses qui suscitent le doute et que bien peu de gens connaissent.
Aussi, celui qui se garde des choses douteuses, a-t-il préservé, par là même, sa religion et son honneur. Car celui qui s’aventure dans les domaines du doute, s’aventure en fait, dans l’illicite.
Tel le berger dont les bêtes pâturent autour d’un enclos réservé, risquant à tout moment d’y pénétrer. Or, tout souverain possède un domaine réservé, celui d’Allah lui, est l’ensemble de ses interdictions.
Eh bien ! il y a dans le corps un morceau de chair qui, s’il est sain, rend tout le corps sain ; mais s’il est corrompu, tout le corps devient corrompu. Eh bien ! il s’agit du coeur. »
(hadith rapporté par Bukhari et Muslim)
Abu Muhammad al-Hasan, fils de ‘Ali ibn Abi Talib (qu’Allah les agrée tous deux) et petit fils bien-aimé de l’Envoyé de Dieu (qu’Allah prie sur lui et le salue) a dit :
« J’ai retenu cette parole de l’Envoyé d’Allah (que Dieu prie sur lui et le salue) :
« Laisse ce qui provoque en toi le doute pour ce qui ne suscite en toi aucun doute. » »
(hadith rapporté par Tirmidhi et Nasa’i)
Le Shaykh al-Hashimi a écrit :
« Le scrupule consiste à éviter les choses douteuses de crainte de tomber dans des choses défendues ; il découle de la pureté du coeur, de la luminosité de la vision intuitive et de l’emprise de la lumière directrice. »
L’imâm Jurjâni a défini le scrupule pieux comme « le fait de s’éloigner des désirs par crainte de tomber sous le coup des interdictions. »
Le « scrupule » consiste à s’abstenir de commettre ce dont la conséquence peut être détestable.
Pour le vulgaire, il revient à éviter ce qui est défendu et ce qui est douteux.
Pour l’élite, il consiste à éviter tout ce qui trouble le coeur, provoque en lui une aversion ou l’obscurité. C’est lui que vise la parole (…)
Quant au scrupule des élus de l’élite, c’est le refus de s’attacher à ce qui n’est pas Dieu, le fait de fermer la porte au désir de ce qui n’est pas Lui. Cette dernière forme de scrupule équivaut au « pivot de la religion » tel que l’a défini Hasan al-Basri lorsque, quelqu’un lui ayant demandé : « Qu’est le pivot de la religion ? », il répondit : « le scrupule ! ». Puis, à la question : »Qu’est la corruption de la religion ? », il répondit : « la concupiscence ! ».
Or, le scrupule qui, à tous égards, fait contrepoids à la concupiscence est celui des élus de l ‘élite.
Une fraction de ce scrupule équivaut à un millier de prières et de jeûnes.