Le statut de l'Arctique?

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A qui appartient cette terre qui fait l'objet de tant de convoitises aujourd'hui?


D'immenses richesses d'hydrocabures, de nouvelles zones de pêches, rendues accessibles du fait du réchauffement climatique, la possibilité de voies maritimes avantageuses, l'Arctique est l'objet de toutes les convoitises. Comment éviter que l'appât du gain ne tourne à la catastrophe environnementale ? Réponse sur France Culture avec Michel Rocard.

(suite)
http://www.ddmagazine.com/1371-Les-enjeux-de-l-Arctique-expliques-par-Michel-Rocard.html


Traité de Madrid
Michel Rocard fut à l’origine du protocole de Madrid tel qu’il a été signé en 1991. Celui-ci interdit jusqu’en 2041 l’exploitation des ressources minérales et énergétiques de l’Antarctique. Cette interdiction est indéfiniment renouvelable par reconduction tacite, et sa levée est conditionnelle à l’accord unanime de tous les signataires. Grâce à cette convention, l’Antarctique devient ainsi une « terre de science, réserve naturelle, patrimoine de l’humanité, interdite à toute activité économique produisant de la chaleur ou du gaz à effet de serre sauf le tourisme et la recherche scientifique ». C’est le point de départ, le point de référence sur lequel Michel Rocard base sa démarche et son raisonnement dans les affaires de négociation sur les pôles. C’est également par le succès qu’il a rencontré dans la négociation de ce traité qui l’a mené à son actuelle fonction de négociateur international sur la question des pôles.


" On perd deux fois la surface de la France par an "
Michel Rocard rappelle les conclusions du GIEC (j'ajoute des !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!) en matière de réchauffement climatique et en particulier la non-homogènéité des conséquences, dont un réchauffement de l'Arctique de plus de 2°C pendant le 20ème siècle. Résultat : « On perd deux fois la surface de la France par an », rappelle l’ambassadeur. « 2008 est la première année de l’histoire humaine où les chenaux de circulation navale, autour du pôle nord [le passage au large de la Sibérie et le passage du Nord-Ouest au large du Canada] ont été ouverts ensemble un mois l’été ». Cette situation change la donne au niveau de la pêche et de la navigation. Et elle pose immanquablement la question de la propriété territoriale.

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Propriété territoriale
À qui appartient l’Arctique ? Contrairement à l’Antarctique, régi par le Traité de Madrid, l’Arctique n’a fait l’objet d’aucune démarche protocolaire qui en ferait une zone protégée, et c’est bien là le problème…
Et Michel Rocard de démêler tout ça. La Convention internationale sur le droit de la mer a été signée à l’Assemblée générale des Nations unies en 1973. Pour les États côtiers, ce texte de droit international définit deux limites importantes en matière de souveraineté maritime. Il prévoit dans un premier temps ce qui se passe à l’intérieur des douze premiers miles marins (21km) au large des côtes. Dans cette limite, « tout État considère l’eau qui est là comme sa propriété, son territoire, n’y laisse passer qui il veut bien, et il est propriétaire de tout ce qui est en-dessous », explique Michel Rocard.
Mais le texte statue également sur une deuxième zone, à 200 miles nautiques - environ 370km - des côtes. « Ca s’appelle [la] zone économique exclusive (ZEE). L’État riverain est responsable de la sécurité. Il a le devoir de laisser passer n’importe quel bateau, mais peut s’y opposer (par exemple pour un navire de contrebande, ou un navire de guerre visiblement offensif) et est potentiellement propriétaire de tout ce qui se trouve en dessous. Or, la convention prévoit que tout État qui peut prouver qu’au-delà de 200 miles nautique, le territoire sous-marin est en continuité géologique absolue avec le plateau continental [de la ZEE] peut en demander son extension. » C’est avec cet instrument que les États côtiers vont indubitablement se répartir le pôle Nord. La Norvège a d’ailleurs déjà déposé une demande d’extension de sa ZEE et a reçu sa réponse le mois dernier, « positive pour les trois-quarts », nous apprend Michel Rocard.

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Pour comprendre au mieux les enjeux sur la gouvernance des poles :

http://www.actu-environnement.com/ae/news/arctique_pole_nord_geopolitique_9576.php4
 
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