Un soldat juif se prépare à aller en guerre. Il va voir sa mère pour lui dire adieu. Celle-ci le prend dans ses bras et lui dit : «Ecoute Moshé, je ne veux pas que tu te fatigues trop dans cette guerre. Tu tues un Arabe, et tu te reposes. Tu tues un autre Arabe, et tu te reposes. Un troisième et tu te reposes, etc. Ne les tue pas tous en même temps, ça te fatiguera.» Moshé lui réponds : «Oui daccord maman, mais si les Arabes me tuent avant ?» La mère horrifiée par la question de son Moshé sexclame : «Les Arabes te tuent ? Et pourquoi donc ? Quest-ce que tu leur as fait ?».
Cette blague que les Juifs se racontent en Israël na pas seulement une dimension comique. Elle reflète un état desprit bien ancré dans la psyché israélienne. Elle nest pas le fruit de limagination dun quelconque comique israélien, mais le résultat dune observation du comportement de larmée israélienne pendant de longues années.
En effet depuis de longues années, cette armée se comporte suivant les conseils que la mère de Moshé donnait à son fils. Elle bombarde un quartier de Jabalia et elle se repose. Elle bombarde un autre quartier à Khan Younès et se repose. Elle bombarde un autre à Rafah et elle se repose. Et après chaque bombardement, les survivants se ruent sur les ruines pour tirer les morts et les blessés enterrés sous les décombres.
Mais quand les Palestiniens réagissent avec des roquettes artisanales (qui ont fait 20 morts en huit ans), cest la consternation au sein de la population israélienne et la fureur au sein de la classe politique. Et les questions fusent : «Pourquoi ces terroristes visent-ils les enfants israéliens innocents ? Pourquoi harcèlent-ils avec leurs fusées les honnêtes citoyens israéliens et les obligent-ils à descendre dans les abris ? Quest-ce quon leur a fait ?»
Tout comme la mère de Moshé, la plupart des Israéliens semblent avoir intériorisé une fois pour toutes lidée quil est normal que leur armée tue des Arabes en Palestine et au Liban et quil est criminel que les Palestiniens ou les Libanais se défendent. Ils ont intériorisé lidée que chaque fois que larmée israélienne part à lattaque, elle est en état de légitime défense, mais que toute cartouche tirée par les Palestiniens ou les Libanais est un acte terroriste. Cette étrange pathologie, que lon pourrait bien appelerle syndrome de la mère de Moshé, naffecte pas seulement le citoyen ordinaire israélien, mais la classe politique, tous partis confondus.
Ce qui est grave, cest quele syndrome de la mère de Moshé fait des ravages à létranger, au sein des classes politiques des grandes puissances et jusque dans les instances internationales qui, à linstar de lONU, sont censées défendre les faibles contre les forts pour faire régner la paix mondiale. Comment expliquer, sinon par le syndrome de la mère de Moshé, que malgré les destructions à grande échelle, les centaines de morts et les milliers de blessés, le Conseil de sécurité narrive même pas à se mettre daccord sur un simple vote dune résolution que de toute manière Israël naurait pas respectée?
Mais lendroit le plus affecté au monde par le syndrome de Moshé semble être le Congrès américain. Il y a une sorte de terreur qui, depuis longtemps, a imposé un réflexe de Pavlov chez les congressistes américains par lequel ils disent automatiquement oui à tout ce que fait Israël. Pas une seule fois ces représentants de la plus grande puissance du monde nont eu le courage danalyser et de discuter lune des innombrables agressions israéliennes contre un peuple sans défense. Pas une seule fois ces élus du peuple américain nont eu la force morale et lintégrité politique de désigner lagresseur par son nom et la victime par son nom. Pour eux, les choses sont claires : dans un face-à-face entre un gamin lanceur de pierres et un tank de 60 tonnes, le gamin est lagresseur et le tank en état de légitime défense.
Plus catholiques que le pape, les congressistes américains le sont sans aucun doute dans la mesure où à la Knesset, des députés israéliens critiquent, parfois même avec virulence, les choix de leur gouvernement et qualifient ses guerres contre le Liban ou les Palestiniens d«agressions», un terme qui na jamais été utilisé aux Etats-Unis pour désigner une seule des milliers dagressions commises par Israël depuis plus de quarante ans. Sopposant à la première guerre américaine contre lIrak en 1991, le congressiste Pat Buchanan était lun des rares à prononcer quelques bribes de vérité:«La colline du Congrès (Capitol Hill) est un territoire occupé par Israël», avait-il dit alors, déclenchant lire de ses homologues. Sa carrière fut brisée. Les questions qui se posent sont les suivantes : jusquà quand les représentants de la plus grande puissance du monde vont-ils vivre avec la peur au ventredun lobby qui fait passer les intérêts dIsraël avant ceux des Etats-Unis ? Jusquà quand vont-ils sinterdire la force morale et le courage politique qui leur permettront dappeler un chat un chat?
Tout le problème est là en effet. Si Israël continue de se mettre effrontément et impunément au-dessus des lois, cest parce quil sait que le Congrès américain est tenu en respect et quaucun représentant ou sénateur nose sortir des rangs. Cest parce quil sait pertinemment que lendroit le plus affecté par le syndrome de la mère de Moshé est le Congrès des Etats-Unis dAmérique.
Depuis quatre décennies, les congressistes américains, républicains et démocrates, rivalisent de loyauté et dardeur dans ce quils appellent la défense dIsraël. Ils se disent les amis dIsraël et se livrent à une compétition surréaliste à qui lui fournit la meilleure preuve damour. Un jour viendra où les Israéliens se rendront compte que les politiciens américains étaient en fait les pires ennemis dIsraël dans la mesure où ils lont encouragé et soutenu avec armes et argent dans sa politique suicidaire consistant à multiplier les ennemis de manière exponentielle et avec une constance étourdissante.
http://www.lapresse.tn/page_imprimable.php?news=85813
Cette blague que les Juifs se racontent en Israël na pas seulement une dimension comique. Elle reflète un état desprit bien ancré dans la psyché israélienne. Elle nest pas le fruit de limagination dun quelconque comique israélien, mais le résultat dune observation du comportement de larmée israélienne pendant de longues années.
En effet depuis de longues années, cette armée se comporte suivant les conseils que la mère de Moshé donnait à son fils. Elle bombarde un quartier de Jabalia et elle se repose. Elle bombarde un autre quartier à Khan Younès et se repose. Elle bombarde un autre à Rafah et elle se repose. Et après chaque bombardement, les survivants se ruent sur les ruines pour tirer les morts et les blessés enterrés sous les décombres.
Mais quand les Palestiniens réagissent avec des roquettes artisanales (qui ont fait 20 morts en huit ans), cest la consternation au sein de la population israélienne et la fureur au sein de la classe politique. Et les questions fusent : «Pourquoi ces terroristes visent-ils les enfants israéliens innocents ? Pourquoi harcèlent-ils avec leurs fusées les honnêtes citoyens israéliens et les obligent-ils à descendre dans les abris ? Quest-ce quon leur a fait ?»
Tout comme la mère de Moshé, la plupart des Israéliens semblent avoir intériorisé une fois pour toutes lidée quil est normal que leur armée tue des Arabes en Palestine et au Liban et quil est criminel que les Palestiniens ou les Libanais se défendent. Ils ont intériorisé lidée que chaque fois que larmée israélienne part à lattaque, elle est en état de légitime défense, mais que toute cartouche tirée par les Palestiniens ou les Libanais est un acte terroriste. Cette étrange pathologie, que lon pourrait bien appelerle syndrome de la mère de Moshé, naffecte pas seulement le citoyen ordinaire israélien, mais la classe politique, tous partis confondus.
Ce qui est grave, cest quele syndrome de la mère de Moshé fait des ravages à létranger, au sein des classes politiques des grandes puissances et jusque dans les instances internationales qui, à linstar de lONU, sont censées défendre les faibles contre les forts pour faire régner la paix mondiale. Comment expliquer, sinon par le syndrome de la mère de Moshé, que malgré les destructions à grande échelle, les centaines de morts et les milliers de blessés, le Conseil de sécurité narrive même pas à se mettre daccord sur un simple vote dune résolution que de toute manière Israël naurait pas respectée?
Mais lendroit le plus affecté au monde par le syndrome de Moshé semble être le Congrès américain. Il y a une sorte de terreur qui, depuis longtemps, a imposé un réflexe de Pavlov chez les congressistes américains par lequel ils disent automatiquement oui à tout ce que fait Israël. Pas une seule fois ces représentants de la plus grande puissance du monde nont eu le courage danalyser et de discuter lune des innombrables agressions israéliennes contre un peuple sans défense. Pas une seule fois ces élus du peuple américain nont eu la force morale et lintégrité politique de désigner lagresseur par son nom et la victime par son nom. Pour eux, les choses sont claires : dans un face-à-face entre un gamin lanceur de pierres et un tank de 60 tonnes, le gamin est lagresseur et le tank en état de légitime défense.
Plus catholiques que le pape, les congressistes américains le sont sans aucun doute dans la mesure où à la Knesset, des députés israéliens critiquent, parfois même avec virulence, les choix de leur gouvernement et qualifient ses guerres contre le Liban ou les Palestiniens d«agressions», un terme qui na jamais été utilisé aux Etats-Unis pour désigner une seule des milliers dagressions commises par Israël depuis plus de quarante ans. Sopposant à la première guerre américaine contre lIrak en 1991, le congressiste Pat Buchanan était lun des rares à prononcer quelques bribes de vérité:«La colline du Congrès (Capitol Hill) est un territoire occupé par Israël», avait-il dit alors, déclenchant lire de ses homologues. Sa carrière fut brisée. Les questions qui se posent sont les suivantes : jusquà quand les représentants de la plus grande puissance du monde vont-ils vivre avec la peur au ventredun lobby qui fait passer les intérêts dIsraël avant ceux des Etats-Unis ? Jusquà quand vont-ils sinterdire la force morale et le courage politique qui leur permettront dappeler un chat un chat?
Tout le problème est là en effet. Si Israël continue de se mettre effrontément et impunément au-dessus des lois, cest parce quil sait que le Congrès américain est tenu en respect et quaucun représentant ou sénateur nose sortir des rangs. Cest parce quil sait pertinemment que lendroit le plus affecté par le syndrome de la mère de Moshé est le Congrès des Etats-Unis dAmérique.
Depuis quatre décennies, les congressistes américains, républicains et démocrates, rivalisent de loyauté et dardeur dans ce quils appellent la défense dIsraël. Ils se disent les amis dIsraël et se livrent à une compétition surréaliste à qui lui fournit la meilleure preuve damour. Un jour viendra où les Israéliens se rendront compte que les politiciens américains étaient en fait les pires ennemis dIsraël dans la mesure où ils lont encouragé et soutenu avec armes et argent dans sa politique suicidaire consistant à multiplier les ennemis de manière exponentielle et avec une constance étourdissante.
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