Il est normal que le projet de TGV attise les passions au Maroc.
L'inverse serait anormal dans un pays classé au 130 è rang de l'IDH du PNUD.
En effet, le budget de ce projet dépasse déjà les 25 milliards de dirhams.
Or 25 milliards de dirhams pour le Maroc, cest beaucoup dargent.
Pour sen faire une idée, le collectif Stop TGV a donné quelques exemples :
-25 milliards cest 25 000 écoles dans le monde rural,
-25 milliards cest aussi 16 000 km de routes rurales pour désenclaver lAtlas.
-25 milliards cest 6000 hectares de zones industrielles car on ne sort pas de la pauvreté sans développer son industrie .
Projet de TGV = confrontation entre 2 projets de Société [/b]
Le projet TGV attise aussi les passions car il symbolise une confrontation entre deux projets de société.
1) Pour les "pro TGV" : il s'agit d'un projet de société de continuité.
Les défenseurs de cette thése semblent assumer lidée que le Maroc est sur la bonne voie.
Le TGV est pour ceux-là un grand chantier de plus qui servira à rapprocher les plus fortunés parmi nos concitoyens de Tanger de leurs homologues de Casablanca.
Les plus sincères sont convaincus que le développement passe dabord par lépanouissement et lenrichissement des plus riches et que ceux-ci, grâce à leur dynamisme, pourront ensuite créer des richesses pour le reste du pays.
Il nest donc pas grave pour eux que le schéma directeur du ferroviaire au Maroc à lhorizon 2030 ne prévoit de train ni pour Midelt, ni pour Errachidia ni encore moins pour Ouarzazate ou Zagora.
Les habitants de ces régions sont pauvres et beaucoup sont illettrés : quils attendent un peu.
Les futurs golden boys casablancais ou tangérois finiront bien un jour par leur trouver du travail.
2) les "anti TGV" : pour eux, l'abandon du projet marquera une rupture (avec le passé) non violente mais une rupture tout de même.[/u]
Pour eux, le Maroc, ne va pas bien, ou si on préfére, ne va pas assez bien.
Le pays stagne depuis des années à lavant-dernière place de la région sur léchelle du PNUD à cause dun système éducatif inadéquat mais aussi sous dimensionné.
Sait-on par exemple que la Tunisie, pays trois fois plus petit que le Maroc, compte 700 000 étudiants alors que nous nen avons que 400 000 !
Par ailleurs, les taux de croissance du pays sont poussifs et ne permettent pas despérer atteindre, dans les 25 prochaines années, ce qui a été appelé en 2009, à la Fondation Abderrahim Bouabid, un niveau de développement raisonnable pour la prochaine génération
Pour les tenants de cette thése (les anti) il est souhaitable que, dans ce pays, lintelligence collective se mette en marche et trace une vision davenir claire et ambitieuse.
Pour eux rien dimportant na jamais été accompli sans idéaux.
Il est donc possible de voir émerger un Maroc de justice sociale, un Maroc de prospérité partagée, un Maroc dinnovation, un Maroc sans complexes.
Cet autre Maroc est possible mais il appelle du courage.
Le courage pour les uns de condamner ce qui ne va pas dans la société, de proposer des alternatives, et pour les autres, le courage daccepter de revenir sur de mauvaises décisions.
La maturité politique dun homme dEtat se mesure aussi dans sa capacité à corriger les erreurs : le TGV en est une.
Omar Balafrej [/b]
in Telquel
L'inverse serait anormal dans un pays classé au 130 è rang de l'IDH du PNUD.
En effet, le budget de ce projet dépasse déjà les 25 milliards de dirhams.
Or 25 milliards de dirhams pour le Maroc, cest beaucoup dargent.
Pour sen faire une idée, le collectif Stop TGV a donné quelques exemples :
-25 milliards cest 25 000 écoles dans le monde rural,
-25 milliards cest aussi 16 000 km de routes rurales pour désenclaver lAtlas.
-25 milliards cest 6000 hectares de zones industrielles car on ne sort pas de la pauvreté sans développer son industrie .
Projet de TGV = confrontation entre 2 projets de Société [/b]
Le projet TGV attise aussi les passions car il symbolise une confrontation entre deux projets de société.
1) Pour les "pro TGV" : il s'agit d'un projet de société de continuité.
Les défenseurs de cette thése semblent assumer lidée que le Maroc est sur la bonne voie.
Le TGV est pour ceux-là un grand chantier de plus qui servira à rapprocher les plus fortunés parmi nos concitoyens de Tanger de leurs homologues de Casablanca.
Les plus sincères sont convaincus que le développement passe dabord par lépanouissement et lenrichissement des plus riches et que ceux-ci, grâce à leur dynamisme, pourront ensuite créer des richesses pour le reste du pays.
Il nest donc pas grave pour eux que le schéma directeur du ferroviaire au Maroc à lhorizon 2030 ne prévoit de train ni pour Midelt, ni pour Errachidia ni encore moins pour Ouarzazate ou Zagora.
Les habitants de ces régions sont pauvres et beaucoup sont illettrés : quils attendent un peu.
Les futurs golden boys casablancais ou tangérois finiront bien un jour par leur trouver du travail.
2) les "anti TGV" : pour eux, l'abandon du projet marquera une rupture (avec le passé) non violente mais une rupture tout de même.[/u]
Pour eux, le Maroc, ne va pas bien, ou si on préfére, ne va pas assez bien.
Le pays stagne depuis des années à lavant-dernière place de la région sur léchelle du PNUD à cause dun système éducatif inadéquat mais aussi sous dimensionné.
Sait-on par exemple que la Tunisie, pays trois fois plus petit que le Maroc, compte 700 000 étudiants alors que nous nen avons que 400 000 !
Par ailleurs, les taux de croissance du pays sont poussifs et ne permettent pas despérer atteindre, dans les 25 prochaines années, ce qui a été appelé en 2009, à la Fondation Abderrahim Bouabid, un niveau de développement raisonnable pour la prochaine génération
Pour les tenants de cette thése (les anti) il est souhaitable que, dans ce pays, lintelligence collective se mette en marche et trace une vision davenir claire et ambitieuse.
Pour eux rien dimportant na jamais été accompli sans idéaux.
Il est donc possible de voir émerger un Maroc de justice sociale, un Maroc de prospérité partagée, un Maroc dinnovation, un Maroc sans complexes.
Cet autre Maroc est possible mais il appelle du courage.
Le courage pour les uns de condamner ce qui ne va pas dans la société, de proposer des alternatives, et pour les autres, le courage daccepter de revenir sur de mauvaises décisions.
La maturité politique dun homme dEtat se mesure aussi dans sa capacité à corriger les erreurs : le TGV en est une.
Omar Balafrej [/b]
in Telquel