Il a fallu moins d'un mois et demi de présidence tchèque de l'Union européenne pour que le torchon brûle entre Nicolas Sarkozy et Prague.
Il brûle si fort que les dirigeants tchèques accusent même le président français de porter atteinte par ses déclarations à la ratification du traité institutionnel de Lisbonne par Prague.
Cette brouille tombe mal au moment où Paris et Berlin ont décidé d'écrire au Premier ministre tchèque Mirek Topolanek, jugé trop mou face à la crise économique par Nicolas Sarkozy.
Une initiative annoncée samedi par le président français et la chancelière allemande Angela Merkel mais sur laquelle l'Elysée a refusé pour le moment de donner la moindre précision hormis quelques fuites à destination du Parisien et du Monde.
Selon ces deux journaux, ils demandent dans cette lettre la convocation urgente d'un sommet extraordinaire des 27 pays de l'UE pour améliorer la coordination de leurs plans de relance et prendre de nouvelles initiatives communes face à la crise.
Mais la présidence tchèque de l'UE leur a coupé l'herbe sous le pied en faisant savoir par la Commission européenne, avant que Paris et Berlin aient pu confirmer officiellement la teneur de la lettre, que Prague envisageait un sommet extraordinaire sur les efforts de relance économique des pays membres.
CONDESCENDANCE
Lors de son intervention télévisée de jeudi dernier, Nicolas Sarkozy, qui a cédé fin décembre la présidence de l'Union européenne à la République tchèque, avait usé d'un ton condescendant à l'égard des dirigeants de Prague.
"Il ne faut pas leur en vouloir à eux spécialement, ils font ce qu'ils peuvent", avait-il dit, tout en jugeant impossible que l'Europe ne prenne pas des initiatives face à l'aggravation de la crise financière et économique.
Dans ce contexte, la démarche franco-allemande ne peut guère être prise que comme une nouvelle manifestation de mépris par Prague, déjà ulcérée par l'idée émise par Nicolas Sarkozy d'un sommet de l'Eurogroupe, dont la République tchèque, qui ne fait pas partie de l'euro, serait exclue.
Mais ce sont d'autres propos du président français qui ont jusqu'ici surtout fâché les dirigeants tchèques.
"Si on donne de l'argent aux industries automobiles pour se restructurer, ce n'est pas pour apprendre qu'une nouvelle usine va partir en Tchéquie ou ailleurs", avait-il déclaré.
Une petite phrase qui a suscité la colère de la République tchèque. Mirek Topolanek s'est ainsi fendu vendredi d'un communiqué dans lequel il a dit ne pas comprendre l'argument selon lequel il serait "injustifiable de fabriquer des voitures pour le marché français en République tchèque".
"Les tentatives de mettre à profit la crise financière pour introduire de telles formes de protectionnisme (...) peuvent ralentir et menacer la reprise économique en Europe", a ajouté le Premier ministre tchèque.
DE L'HUILE SUR LE FEU
L'annonce lundi, par des fuites orchestrées par l'Elysée dans Le Figaro et les Echos, d'un plan de six milliards d'euros de prêts à taux préférentiels aux constructeurs automobiles français Renault et PSA pourrait jeter de l'huile sur le feu.
Selon ces deux journaux, il est en effet demandé en contrepartie aux deux groupes, de freiner les délocalisations de leurs activités et de ne pas fermer de site en France.
Coïncidence ou non, Mirek Topolanek est revenu à la charge lundi contre Nicolas Sarkozy et ses déclarations de jeudi.
"Ce que dit Nicolas Sarkozy est invraisemblable", a-t-il dit dans une interview au quotidien Hospodarske Noviny. "Quiconque souhaiterait sérieusement menacer la ratification du traité de Lisbonne n'aurait pu trouver meilleur moyen ni meilleur moment."
La République tchèque n'a pas encore fait voter son parlement sur le traité réformant les institutions de l'UE.
Ce texte doit être ratifié par les 27 membres de l'UE avant d'entrer en vigueur. A ce jour, outre la République tchèque, deux pays manquent à l'appel.
L'Irlande l'a rejeté l'an dernier par référendum mais une nouvelle consultation est programmée cette année. En Pologne, il a été ratifié par le Parlement mais doit encore être promulgué par le président Lech Kaczynski.
Mirek Topolanek réaffirme dans les colonnes de Hospodarske Noviny qu'il votera en faveur de la ratification du traité de Lisbonne, mais certains députés de son propre parti, les Démocrates civiques (ODS), ont affirmé qu'ils quitteraient leur formation si le traité est ratifié.
Reuters
Il brûle si fort que les dirigeants tchèques accusent même le président français de porter atteinte par ses déclarations à la ratification du traité institutionnel de Lisbonne par Prague.
Cette brouille tombe mal au moment où Paris et Berlin ont décidé d'écrire au Premier ministre tchèque Mirek Topolanek, jugé trop mou face à la crise économique par Nicolas Sarkozy.
Une initiative annoncée samedi par le président français et la chancelière allemande Angela Merkel mais sur laquelle l'Elysée a refusé pour le moment de donner la moindre précision hormis quelques fuites à destination du Parisien et du Monde.
Selon ces deux journaux, ils demandent dans cette lettre la convocation urgente d'un sommet extraordinaire des 27 pays de l'UE pour améliorer la coordination de leurs plans de relance et prendre de nouvelles initiatives communes face à la crise.
Mais la présidence tchèque de l'UE leur a coupé l'herbe sous le pied en faisant savoir par la Commission européenne, avant que Paris et Berlin aient pu confirmer officiellement la teneur de la lettre, que Prague envisageait un sommet extraordinaire sur les efforts de relance économique des pays membres.
CONDESCENDANCE
Lors de son intervention télévisée de jeudi dernier, Nicolas Sarkozy, qui a cédé fin décembre la présidence de l'Union européenne à la République tchèque, avait usé d'un ton condescendant à l'égard des dirigeants de Prague.
"Il ne faut pas leur en vouloir à eux spécialement, ils font ce qu'ils peuvent", avait-il dit, tout en jugeant impossible que l'Europe ne prenne pas des initiatives face à l'aggravation de la crise financière et économique.
Dans ce contexte, la démarche franco-allemande ne peut guère être prise que comme une nouvelle manifestation de mépris par Prague, déjà ulcérée par l'idée émise par Nicolas Sarkozy d'un sommet de l'Eurogroupe, dont la République tchèque, qui ne fait pas partie de l'euro, serait exclue.
Mais ce sont d'autres propos du président français qui ont jusqu'ici surtout fâché les dirigeants tchèques.
"Si on donne de l'argent aux industries automobiles pour se restructurer, ce n'est pas pour apprendre qu'une nouvelle usine va partir en Tchéquie ou ailleurs", avait-il déclaré.
Une petite phrase qui a suscité la colère de la République tchèque. Mirek Topolanek s'est ainsi fendu vendredi d'un communiqué dans lequel il a dit ne pas comprendre l'argument selon lequel il serait "injustifiable de fabriquer des voitures pour le marché français en République tchèque".
"Les tentatives de mettre à profit la crise financière pour introduire de telles formes de protectionnisme (...) peuvent ralentir et menacer la reprise économique en Europe", a ajouté le Premier ministre tchèque.
DE L'HUILE SUR LE FEU
L'annonce lundi, par des fuites orchestrées par l'Elysée dans Le Figaro et les Echos, d'un plan de six milliards d'euros de prêts à taux préférentiels aux constructeurs automobiles français Renault et PSA pourrait jeter de l'huile sur le feu.
Selon ces deux journaux, il est en effet demandé en contrepartie aux deux groupes, de freiner les délocalisations de leurs activités et de ne pas fermer de site en France.
Coïncidence ou non, Mirek Topolanek est revenu à la charge lundi contre Nicolas Sarkozy et ses déclarations de jeudi.
"Ce que dit Nicolas Sarkozy est invraisemblable", a-t-il dit dans une interview au quotidien Hospodarske Noviny. "Quiconque souhaiterait sérieusement menacer la ratification du traité de Lisbonne n'aurait pu trouver meilleur moyen ni meilleur moment."
La République tchèque n'a pas encore fait voter son parlement sur le traité réformant les institutions de l'UE.
Ce texte doit être ratifié par les 27 membres de l'UE avant d'entrer en vigueur. A ce jour, outre la République tchèque, deux pays manquent à l'appel.
L'Irlande l'a rejeté l'an dernier par référendum mais une nouvelle consultation est programmée cette année. En Pologne, il a été ratifié par le Parlement mais doit encore être promulgué par le président Lech Kaczynski.
Mirek Topolanek réaffirme dans les colonnes de Hospodarske Noviny qu'il votera en faveur de la ratification du traité de Lisbonne, mais certains députés de son propre parti, les Démocrates civiques (ODS), ont affirmé qu'ils quitteraient leur formation si le traité est ratifié.
Reuters