Le vainqueur du 3e débat présidentiel? Joe le plombier

petitbijou

Casablanca d'antan
VIB
John McCain a de loin livré sa meilleure performance, mercredi soir. Offensif et percutant sur l’économie, il a marqué des points pendant le premier tiers du débat, face à un Obama plutôt en-dedans. Et puis il y a eu les attaques personnelles. Et ça a tout changé.


Joe la plombier et 30 minutes de McCain dominateur

Pour ce dernier des trois débats télévisés, McCain était sous pression et avait l’obligation de tenter un coup pour inverser la tendance des sondages. C’était même «mission impossible», disait Slate. Pourtant, en regardant les Américains droit dans les yeux, et en leur disant, «je sais que vous êtes en colère, contre Wall Street mais aussi Washington qui a sa part de responsabilité», il trouve dès le début un ton convainquant.



Alors que les candidats se lancent dans la classique bataille «le sénateur Obama va augmenter les impôts» vs «non ce n’est pas vrai, je vais les baisser pour 95% des familles», McCain invoque l’argument ultime: «Joe le plombier». Pas une simple expression, mais un vrai plombier de l’Ohio, qui a interpellé Obama à un meeting, lui expliquant que sa politique fiscale allait l’empêcher de devenir propriétaire de son business. Et McCain de parler à tous les «Joe le plombier», martelant plusieurs fois: «en ces temps difficiles, quelle personne censée voudrait augmenter les impôts, pour qui que ce soit». Obama se défend, jurant qu’il est plus important d’aider Joe à ses débuts. McCain enfonce: «vous voulez répartir les richesses quand je veux en créer pour tous». On retrouve le vieux clivage démocrate/républicain.



Sur la défensive, Obama revient à ses fondamentaux: «John McCain a voté presque tout le temps avec George Bush, on ne peut pas se permettre quatre ans supplémentaires de la même politique cassée». Mais après des mois de campagne et deux débats, le refrain commence à devenir usé. McCain l’attendait clairement, lâchant «Je ne suis pas George Bush. Si le sénateur Obama voulait faire campagne contre lui, c’était il y a 4 ans». Efficace.



Ca devient personnel

Le modérateur du soir, Bob Schieffer, tend la perche, lançant les candidats sur leur campagne devenue très négative. Hésitant un moment, et arguant qu’il a toujours dénoncé les attaques manquant de respect à Obama (et pleurnichant que l’inverse n’est pas vrai) McCain finit par tout lâcher: la relation d’Obama avec l’ex-activiste radical William Ayers, l’organisation ACORN, accusée de pratiquer des inscriptions électorales frauduleuses… Seule cartouche non utilisée, le révérend Wright, jugé comme terrain trop glissant.



Obama reste calme. Relax. D’abord, il explique (avec les sondages à l’appui) que c’est exactement ce genre de pratiques dont les Américains ont marre. Et puis il détaille la «relation», ou plutôt son absence, avec Ayers. Peu importe où se trouve la vérité, McCain est confus et grimaçant, Obama clair et tranquille. Le candidat démocrate claque en conclusion un très punchy «Ces attaques en disent plus sur votre campagne que sur ma personnalité». Ouch.



La fin pour Obama

Sur cette dynamique, Obama termine en roue libre, avec des thèmes toujours plus favorables aux démocrates: éducation, santé, avortement. Les deux candidats continuant avec leur gimmick assez agaçant de parler à Joe le plombier (qui a confié à l’agence AP que c’était «assez surréaliste de se retrouver au milieu du débat»). A noter que la première fois, on a entendu parler de nomination de juges.



A chaud, et comme les deux précédents débats, les sondages CNN et CBS, ainsi qu’un focus groupe de Fox News donne assez largement la victoire à Obama, apparu comme «plus connecté à vos problèmes, plus présidentiel, plus sympathique». A moins de 20 jours de l’élection, il va falloir un miracle pour que John McCain refasse son retard. Mais le vieux guerrier l’a déjà fait.

Avec Agence
 

fredke

Capitaine Haddock
Espèrons que les électeurs passent des paroles aux actes en votant majoritairement pour un candidat qui, il y a quelques dizaines d'années, n'aurait pas eu le droit de s'assoir dans un bus à cause de sa couleur. En plus, il est catholique, ce qui n'est pas trop bien vu dans un pays majoritairement protestant. Mais bon, Clinton et JFK l'étient aussi.

Non, le plus dur sera de voter pour un noir...
 

petitbijou

Casablanca d'antan
VIB
Espèrons que les électeurs passent des paroles aux actes en votant majoritairement pour un candidat qui, il y a quelques dizaines d'années, n'aurait pas eu le droit de s'assoir dans un bus à cause de sa couleur. En plus, il est catholique, ce qui n'est pas trop bien vu dans un pays majoritairement protestant. Mais bon, Clinton et JFK l'étient aussi.

Non, le plus dur sera de voter pour un noir...
perso le vieux me fait peur
 
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